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Actualités - ANALYSE

Dossier palestinien - Convocation dans les 72 heures du Conseil de défense Le Liban insiste sur une interprétation fidèle de la résolution 194

Le Liban part du principe que l’implantation des Palestiniens est rejetée a priori. À ses yeux, donc, une interprétation très précise de la résolution 194 des Nations unies est essentielle dans la mesure où elle stipule le droit au retour des réfugiés palestiniens. Un bref historique de ladite résolution permet de mieux comprendre les appréhensions de Beyrouth quant à une interprétation erronée de la onzième clause qui, de fait, pourrait lui être extrêmement préjudiciable. La résolution 194 a été approuvée par l’Assemblée générale de l’Onu le 11 décembre 1948. Elle comprend quinze articles, le plus important à l’heure actuelle étant le onzième puisqu’il évoque le droit au retour des réfugiés palestiniens. Selon cette clause, on doit accorder le droit au retour à ceux qui parmi eux souhaitent «vivre en paix avec leurs voisins». Il convient aussi d’indemniser ceux qui ont perdu leurs biens et «qui ont décidé de ne pas rentrer chez eux». À l’époque, 35 États avaient voté cette résolution, quinze contre, et huit s’étaient abstenus. Le Liban faisait partie des pays qui avaient voté contre la résolution, ainsi que l’Afghanistan, la Biélorussie, Cuba, la Tchécoslovaquie, l’Égypte, l’Irak, le Pakistan, la Pologne, l’Arabie séoudite, la Syrie, l’Ukraine, l’URSS, le Yémen et la Yougoslavie. Quelle est aujourd’hui la position diplomatique du Liban à l’égard de la 194 ? Selon des sources très bien informées, il a déjà notifié les représentants des cinq grandes puissances ainsi que les autres États concernés : «Le droit au retour des réfugiés palestiniens est un droit absolu. Quant aux indemnités, en aucun cas elles ne doivent être liées à ce droit ou l’abolir». Telle est donc l’interprétation de Beyrouth qui, contrairement à d’autres capitales, estime que la résolution ne contraint pas le réfugié à faire un choix entre le retour et les indemnités. Il peut réclamer les deux à la fois. Cas pratique : supposons qu’un Palestinien résidant au Liban veuille regagner son domicile à Haïfa. Il retrouve sa maison détruite, occupée par d’autres personnes, ou ne la retrouve pas du tout. Dans ce cas, il serait en droit de réclamer des indemnités à condition qu’il ne retourne pas à son camp d’origine au Liban. Il peut en même temps revendiquer son droit à se rendre en Cisjordanie, à Gaza ou dans n’importe quel pays de son choix, à part le Liban. Bref, le gouvernement libanais est déterminé à mobiliser toute son énergie pour éliminer tout risque d’implantation. D’où la campagne diplomatique tous azimuts déjà entamée par le ministre des AE Mahmoud Hammoud, et la convocation dans les 72 heures du Conseil supérieur de défense. Ces démarches accélérées sont d’autant plus nécessaires qu’il est question en ce moment d’un bazar israélo-palestinien concocté à Washington aux dépens du Liban, le président Bill Clinton étant soucieux de clôturer son mandat par un succès diplomatique. Certes, le gouvernement libanais a obtenu des assurances palestiniennes. Un responsable de l’Autorité aurait ainsi affirmé aux dirigeants libanais qu’il n’était pas question de céder sur la question du droit au retour. Beyrouth estime toutefois que vigilance et prudence restent de mise. Khalil FLEYHANE
Le Liban part du principe que l’implantation des Palestiniens est rejetée a priori. À ses yeux, donc, une interprétation très précise de la résolution 194 des Nations unies est essentielle dans la mesure où elle stipule le droit au retour des réfugiés palestiniens. Un bref historique de ladite résolution permet de mieux comprendre les appréhensions de Beyrouth quant à une...