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Actualités - REPORTAGES

PéDAGOGIE - Initiation ludique aux techniques de la communication, aux lois physiques et aux sciences de la vie Je joue et je découvre au Musée des sciences

À l’origine, les concepteurs du projet avaient en tête de combler le vide qui existait au niveau des espaces récréatifs pour enfants qui combineraient l’éducatif au ludique, l’utile à l’agréable. Quatre ans plus tard, en février 1999, on inaugurait les locaux temporaires du Musée des sciences à la rue Omar-el-Daouk, au centre-ville, en attendant la fin des travaux des locaux permanents, situés quelques mètres plus loin dans les souks de Beyrouth. Ce projet, pris en charge par Solidere dans le cadre de ses activités culturelles, bénéficiait du soutien de la Cité des sciences et de l’industrie de Paris qui avait fourni l’essentiel du matériel pédagogique. Depuis deux ans déjà, le Musée des sciences accueille par jour plus de deux cents enfants âgés entre trois et quinze ans qui, l’espace d’une séance d’une heure et demie, apprennent à concevoir les divers phénomènes et objets quotidiens sous une optique quelque peu différente, ce qui ne manque pas de développer leur esprit critique. En règle générale, les enfants accompagnés par leurs éducateurs ou parents ont le temps de faire le tour des activités proposées en moins de deux heures de temps. Ce parcours comprend entre autres le Village des enfants qui leur propose des manipulations interactives suscitant leurs questionnements et interrogations autour des thèmes suivants : les techniques de communication, les machines et les mécanismes, le fonctionnement du vivant... Il y a surtout la monumentale Maison inachevée qui trône avec sa grue rouge et ses matériaux de construction au beau milieu des 1 200 mètres carrés du musée. Parmi les autres activités, il faut citer notamment Les pompes à eau, structures et phénomènes qui proposent une approche des lois de la nature moins abstraite que celle que l’on trouve en général dans les manuels scolaires. L’exposition Tous différents a pour but d’apprendre à l’enfant les bases de la génétique en lui permettant d’établir sa carte d’identité biologique qui lui démontrera que, malgré les ressemblances, chaque individu est unique. Les toutes dernières nouveautés de ce musée pédagogique sont l’aménagement d’un Jardin de la sécurité routière en collaboration avec le Rotary club de Beyrouth et la Librairie électronique de Microsoft. À travers la science, redécouvrir la valeur de l’homme En plus de leurs éducateurs ou parents, les enfants sont souvent accompagnés de moniteurs ou «guides» du musée qui suscitent des débats autour de questions épineuses. Mme Armanazi, responsable des relations publiques, explique : «L’année dernière, lors d’une discussion avec les enfants, nous avions remarqué que ces derniers étaient devenus tellement informatisés qu’ils n’arrivaient pas à concevoir que les ordinateurs étaient des machines créées par l’homme. Ils imaginaient qu’elles avaient une vie propre. Il a fallu donc démonter avec eux tout le processus informatique en passant par la conservation de données sous la forme d’une banale suite numérique faite de zéros et de uns pour qu’ils relativisent le concept d’ordinateur». Comble du paradoxe, c’est à travers des outils technologiques de plus en plus performants qu’on a pu prouver à ces enfants la primauté de l’homme par rapport à la machine. Le développement du sens critique et la relativisation des diverses idées préconçues passent aussi par une certaine réhabilitation des parents qui semblent parfois en décalage par rapport à leurs enfants. C’est ainsi que les moniteurs et monitrices du musée assurent une formation en informatique aux parents qui le souhaitent. Cette réhabilitation peut aussi se faire de manière implicite, comme c’est le cas lors de l’initiation au code de la route, qui constitue un délicat rappel aux adultes de leur devoir de respecter les feux et les panneaux de signalisation. Un musée interactif ouvert à tous les enfants Actuellement, plusieurs expositions temporaires sont ouvertes au public, comme celle du Village du père Noël ou celle du Front de mer. Le Musée des sciences est aussi actif dans le domaine de la francophonie puisqu’il permet la mise en contact de jeunes Libanais avec des élèves d’établissements francophones de par le monde. À l’avenir, de nouveaux projets sont prévus en collaboration avec l’Unicef, concernant la santé, la nutrition et les droits des enfants. En outre, une exposition ayant pour thème «L’histoire de la communication» est programmée pour le mois de février, avec le soutien de l’entreprise privée Bang & Olufsen. Cherchant à faire bénéficier le plus grand nombre possible d’enfants à ses activités, le Musée des sciences dispense parfois certains enfants des 5 000 LL exigées à l’entrée. Conçu de façon à recevoir les handicapés et les non-voyants, le musée respecte toutes les lois et normes internationales de sécurité pour pouvoir assurer aux enfants le plaisir de jouer, de découvrir et d’aller jusqu’au bout de leur imagination, sans limites. Joyce LIYAN
À l’origine, les concepteurs du projet avaient en tête de combler le vide qui existait au niveau des espaces récréatifs pour enfants qui combineraient l’éducatif au ludique, l’utile à l’agréable. Quatre ans plus tard, en février 1999, on inaugurait les locaux temporaires du Musée des sciences à la rue Omar-el-Daouk, au centre-ville, en attendant la fin des travaux...