Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Réorientation des services - Réunion mardi du Conseil central de sécurité Un plan gouvernemental en gestation

Après les fermes remontrances du président Rafic Hariri concernant les dérapages des services sécuritaires, un plan de réorientation va être prochainement mis en œuvre. Le soin de préparer ce programme a été confié au Conseil central de sécurité intérieure qui se réunit à cet effet mardi prochain. Le document sera ensuite soumis pour approbation, ou retouche éventuelle, au gouvernement. L’objectif reste évidemment de bien fixer les limites que les services ne doivent plus dépasser. Ainsi que de réguler la coopération qu’ils doivent développer entre eux, parallèlement à la coordination de leurs activités sous l’égide des autorités politiques ou judiciaires du pays. Une première séance informelle du Conseil de sécurité s’est tenue hier sous la direction du ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr. Différents rapports techniques ont été examinés, et les développements de l’heure, dont la relaxe de prisonniers libanais par la Syrie, ont été passés en revue. À signaler cependant qu’il y a comme de l’eau dans le gaz. D’une part, les cadres des services sécuritaires ont fait savoir qu’ils n’étaient pas encore prêts pour aborder le tournant du changement de cap. Ce qui fait que le débat de fond a été reporté à mardi prochain. D’autre part, et surtout, M. Murr a dénié au chef du gouvernement, qui en exprimait le souhait, le droit de présider les réunions du Conseil de sécurité consacrées à la réforme. En faisant valoir que cette prérogative est du ressort exclusif de ses propres compétences. M. Murr a précisé que les orientations déjà données par M. Hariri sont naturellement prises en compte. Ajoutant que dans la phase exécutive, le président du Conseil doit passer par l’entremise du ministre concerné, s’il veut transmettre des directives aux responsables de terrain. À noter à ce propos que lorsque M. Hariri a convoqué ces responsables de terrain, les ministres concernés ont tenu, et obtenu, que le lavage de cheveux de leurs subordonnés directs se fasse en leur présence. De plus, selon des sources informées, quand M. Hariri a entrepris de multiplier les questions sur les méthodes de travail des services, l’un des ministres s’est insurgé. Il a affirmé au président du Conseil, ajoutent ces sources, qu’il ne servait à rien d’entrer dans les détails, du moment que les services s’engageaient à appliquer tout plan directeur ordonné par les autorités politiques. M. Hariri, saisissant la balle au bond, a alors enjoint aux responsables qu’il admonestait de préparer rapidement un projet de réforme, dans le cadre du Conseil central de sécurité. Il est évident que l’initiative et la démarche de M. Hariri n’ont pas eu l’heur de plaire à certains ministres et encore moins à certaines cadres techniques. C’est ce que reconnaissent en confidence des sources ministérielles qui soutiennent que M. Hariri leur semble empiéter sur un domaine réservé (entendre au régime), en ne se contentant pas des dossiers économiques, financiers ou politiques comme c’est tacitement entendu. C’est ce qui explique, ajoutent ces sources, la «révolte» de M. Murr, qui a refusé de se dessaisir de ses pouvoirs propres au profit de son chef de gouvernement. Les mêmes sources affirment que lors du dernier Conseil des ministres, le vice-président du Conseil, M. Issam Farès, a pris la parole pour souhaiter que les choses restent sous contrôle. En précisant qu’il ne devrait pas y avoir de débordements de prérogatives. Et en demandant en outre que le président du Conseil fasse part au gouvernement des résultats de ses visites à l’étranger. M. Hariri a répondu qu’il faisait un compte rendu de ses voyages au président de la République et que désormais il allait prendre soin d’en faire de même à l’égard du Conseil des ministres. En tout cas, on revient dès à présent à ce climat de contestation intérieure et de fronde dont M. Hariri se plaignait sous ses précédents gouvernements. On peut donc légitimement se poser des questions sur ce fameux critère de «cohésion» au nom duquel on a, une fois de plus, écarté l’idée de former un Cabinet d’entente nationale. Philippe ABI-AKL
Après les fermes remontrances du président Rafic Hariri concernant les dérapages des services sécuritaires, un plan de réorientation va être prochainement mis en œuvre. Le soin de préparer ce programme a été confié au Conseil central de sécurité intérieure qui se réunit à cet effet mardi prochain. Le document sera ensuite soumis pour approbation, ou retouche...