Délégation ministérielle en Irak

Une délégation ministérielle économique libanaise se rendra aujourd’hui à Bagdad pour examiner avec les responsables irakiens la coopération pétrolière et économique entre les deux pays. La délégation officielle comprend les ministres des Finances Fouad Siniora, de l’Économie Bassel Fleyhane et les ministres d’État Béchara Merhej et Michel Pharaon, a précisé le ministre de l’Information Ghazi Aridi à l’issue de la réunion du Conseil des ministres d’hier. En réponse à la question de savoir si des contacts préliminaires avaient eu lieu avec l’Onu à ce propos, M. Aridi a répondu : «Le Liban ne prend pas de décisions précipitées. Le thème de la visite est bien déterminé. Nous avons depuis longtemps pris des contacts avec toutes les parties concernées pour examiner les moyens de coopérer économiquement avec l’Irak» . Le Liban a, rapelle-t-on, rompu ses relations diplomatiques avec l’Irak depuis 1994. Mais parallèlement à la Syrie, il a entrepris depuis plusieurs années des tentatives d’ouverture économique vers l’Irak. Feront également partie du voyage d’aujourd’hui aux côtés de la délégation ministérielle, une trentaine d’hommes d’affaires à la tête desquels se trouvent les anciens ministres Hagop Démerjian et Farid Raphaël. Le vol sera assuré par un avion de la Trans Mediterranean Airlines qui transportera par ailleurs dix tonnes de produits médicaux et alimentaires. Un avion de la TMA s’était déjà rendu mardi à Bagdad porteur d’une aide humanitaire. Il s’agissait du troisième vol humanitaire libanais depuis octobre. Le PDG de la TMA Fadi Saab a indiqué que la TMA tiendrait des réunions avec la direction d’Iraqi Airways afin de compléter les entretiens qui ont abouti à un mémorandum de coopération entre les deux compagnies. Il a précisé que ce mémorandum portait sur le transport de produits alimentaires préparés par les fournisseurs de l’Irak , conformément à la résolution de l’Onu connue sous l’appellation «pétrole contre nourriture». Le ministre irakien des Transports Ahmad Mourtada avait appelé le 30 octobre à l’ouverture d’une liaison régulière d’avions-cargos entre Beyrouth et Bagdad en dépit des sanctions de l’Onu. L’Irak est soumis à un embargo international depuis son invasion du Koweït en août 1990, mais un programme, lui permettant notamment de vendre son pétrole, a été mis en place en 1996. Toutefois, plusieurs pays ont récemment commencé à briser les règles de ce programme aux termes duquel Bagdad peut acheter avec l’argent du pétrole des biens de première nécessité et des pièces détachées pour l’industrie pétrolière sous stricte supervision de l’Onu.