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Actualités - INTERVIEWS

ARTS DU FEU - Verrerie décorative de Leyla Nassar Des carreaux de fenêtre transfigurés

Le four pour Leyla Nassar n’est pas synonyme de gâteaux, mais plutôt de travail artistique. Cette dame, qui a décidément la fibre artistique, s’attaque, après la peinture sur porcelaine, à un autre art du feu : le travail du verre. Des techniques que cette Libanaise, née et élevée au Brésil, puise à chacun de ses séjours dans sa terre natale. Et qu’elle peaufine amoureusement dans son atelier à Adma. Ses créations en témoignent. De belles pièces uniques, variant entre plats, vases, cendriers, mais aussi bas-reliefs, objets décoratifs et sculptures en pâte de verre. «C’est en 1990, au cours d’un séjour au Brésil, que j’ai découvert cet art. J’ai suivi une formation dans un atelier où j’ai pu apprendre la technique de A à Z. C’est-à-dire de la fabrication même des moules à la mise au four». Une première approche globale, qu’elle perfectionne ensuite grâce à des stages dans un atelier à Milan, dans la verrerie de Daum et au cours d’un séminaire aux États-Unis. Fidèle à la fabrication artisanale, Leyla Nassar réalise donc elle-même la plupart de ses moules. «Je les fais en pâte à base de béton ou à base de plâtre et de phildespath de potassium. Et plus rarement en fer ou en aluminium. C’est la première étape, et parfois la plus difficile du travail». Ensuite, elle s’attaque au verre. «J’utilise surtout des vitres de fenêtres, que je peins pour obtenir du verre coloré, et que je fais passer au four pour fixer la couleur». Puis elle découpe le verre ou le concasse, suivant sa destination finale. Détail d’importance : «Les verres utilisés dans la fabrication d’une même pièce doivent être de même densité, sinon celle-ci risque de se casser». Leyla Nassar utilise trois procédés. Le «fusing» qui consiste à faire fusionner deux plaques de verre, entre lesquelles elle insère des matières qui peuvent supporter de très fortes températures (entre 550° et 950°) sans se déformer. Ce qui donne des plats, des cendriers, des assiettes en verre transparent dans lequel sont compressés des motifs ornementaux réalisés en fils de cuivre, en fibre de verre, à base d’épingles à nourrice, ou avec des plaques de cuivre découpés en forme de feuilles mortes, de puzzle, etc. Pour les pièces en relief, elle a recours au «thermoformage», qui requiert un moule sculpté. Et pour les objets en pâte de verre, plus opaques (une croix bicolore, un couple d’oiseaux fixés chacun sur de longues tiges en argent…), elle utilise le «casting», qui consiste à remplir le moule avec du verre concassé, plutôt qu’à couler le verre. Trois procédés qui donnent une grande variété de formes. Quant à la texture, c’est à l’imagination de l’artiste qu’elle fait appel, pour donner au verre les effets de transparence, de semi-transparence, de granulé, de froissé, de cannelé... L’épreuve du feu est bien sûr déterminante. «D’autant que c’est aussi un travail à four ouvert, explique Mme Nassar. Il faut parfois faire, en quelques secondes, des retouches sur le verre avant qu’il ne durcisse. C’est-à-dire quand il est encore liquide et donc soumis à une température de 800°». Entre la conception et la sortie du four, il faut compter pour chaque pièce un minimum de 24 heures. «Il faut attendre une quinzaine d’heures entre la cuisson et le refroidissement du four pour découvrir l’aspect final de l’objet». Et à ce stade, la surprise est à chaque fois au rendez-vous. Créativité, promptitude et patience sont les maîtres mots de cet ouvrage. Qui consiste à réaliser d’un simple carreau de verre des pièces ornementales et artistiques. 
Le four pour Leyla Nassar n’est pas synonyme de gâteaux, mais plutôt de travail artistique. Cette dame, qui a décidément la fibre artistique, s’attaque, après la peinture sur porcelaine, à un autre art du feu : le travail du verre. Des techniques que cette Libanaise, née et élevée au Brésil, puise à chacun de ses séjours dans sa terre natale. Et qu’elle peaufine...