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Actualités - ANALYSE

Partis - Craintes pour les Libanais établis au Brésil, en Argentine et au Paraguay Campagne US contre le Hezbollah, affirme un haut responsable

La campagne médiatique contre le Hezbollah n’est plus exclusive aux journaux israéliens mais s’est étendue aux journaux américains, par le biais de déclarations programmées – quotidiennes ou hebdomadaires, c’est selon – de responsables israéliens et américains. C’est ce qu’a noté hier un haut responsable, selon qui les informations, qu’elles résultent de déclarations de dirigeants ou de fuites médiatisées, convergent. Ce responsable a affirmé qu’il avait tenté d’obtenir des explications de la part d’ambassadeurs et de diplomates américains pour savoir quel est l’objectif de cette campagne injustifiée. Il cite, à titre d’exemple, les informations publiées vendredi dernier par un journal américain, puis, le lendemain, dans une agence mondiale d’information, selon lesquelles des éléments du Hezbollah dirigent des camps d’entraînements aux frontières brésiliennes, argentines et paraguayennes, en Amérique latine. À en croire ces informations, il existe une coordination entre le parti et l’organisation el-Qaëda. D’autres informations avaient également fait état de la crainte des services de renseignements américains d’un programme de création d’une nouvelle base d’el-Qaëda à proximité des frontières US. Le haut responsable a par ailleurs fait état de sa crainte de voir le Brésil, l’Argentine et le Paraguay répondre favorablement à la demande du président des États-Unis, George W. Bush, de s’engager dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui pourrait porter atteinte à plusieurs Libanais travaillant ou résidant dans ces trois pays latino-américains. Certains d’entre eux avaient déjà été arrêtés à la suite des attentats du 11 septembre 2001. En plus, dans le cadre de sa politique d’austérité, le Liban a fermé son ambassade au Paraguay, ce qui rend plus difficiles les contacts pour remédier à tout imprévu – arrestation ou pressions sécuritaires – qui pourrait se produire et toucher des Libanais habitant cette région. Le haut responsable en question a en outre attiré l’attention sur une information parue dans une agence mondiale d’information, à Washington, sur le Hezbollah, au lendemain des arrestations dans les trois pays d’Amérique du Sud. Un responsable américain, qui avait requis l’anonymat, avait indiqué que le Hezbollah collectait des fonds «importants » dans la région dite des « trois frontières », entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay, sans toutefois donner d’évaluation de leur montant. Cette même source avait précisé être en possession de tous les détails au sujet de cette affaire et être certaine que ces fonds sont obtenus sous diverses formes, notamment des donations charitables faites de bonne foi, mais détournées au profit de ces organisations extrémistes. Ce responsable US avait enfin indiqué que Washington et les trois pays concernés avaient annoncé, le 16 décembre à Buenos Aires, un renforcement de leur coopération contre les trafics financiers suspects dans cette région frontalière. Tout cela prouverait, selon le haut responsable libanais, que les informations publiées durant deux jours dans la presse contre le Hezbollah émanent de l’Administration américaine. Les États-Unis n’auraient pas été convaincus par la position libanaise selon laquelle le Hezbollah n’a pas de ramifications militaires à l’extérieur du Liban. Dans l’optique US, la résistance à l’occupation israélienne pour libérer les territoires libanais qui sont encore occupés est du terrorisme. De même que les collectes de fonds vont, toujours selon cette optique, à une organisation terroriste. Et ce responsable d’ajouter que le Liban a échoué jusqu’à présent dans sa tentative de changer la perception qu’ont les États-Unis du Hezbollah. La situation est la même que celle qui marque la crise américano-irakienne. Dans le sens où à chaque fois que l’Irak se soumet aux desiderata du Conseil de sécurité et offre des facilités aux inspecteurs, la méfiance américaine augmente, les critiques adressées à Bagdad reprennent de plus belle et les préparatifs militaires s’intensifient en attendant l’heure H pour commencer la guerre, au cas où la décision est prise. Khalil FLEYHANE
La campagne médiatique contre le Hezbollah n’est plus exclusive aux journaux israéliens mais s’est étendue aux journaux américains, par le biais de déclarations programmées – quotidiennes ou hebdomadaires, c’est selon – de responsables israéliens et américains. C’est ce qu’a noté hier un haut responsable, selon qui les informations, qu’elles résultent de...