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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie Politique - Reprise des critiques contre l’équipe Hariri Berry et Farès traitent le gouvernement d’« incapable »

De vives critiques ont été adressées hier au gouvernement, aussi bien par ceux qui contestent sa politique fiscale que par ceux qui mènent campagne pour un changement de l’appareil exécutif. Au moment où M. Hussein Husseini reprochait à M. Rafic Hariri son « irresponsabilité », le chef du Parlement, Nabih Berry, et le vice-président du Conseil, Issam Farès, qualifiaient le gouvernement d’« incapable » et réclamaient avec insistance son changement. C’est devant les députés qu’il a reçus comme chaque mercredi place de l’Étoile, que M. Berry a qualifié le gouvernement d’« incapable », estimant qu’il « ne peut pas être à la hauteur des événements et encore moins tirer profit des résultats de Paris II ». Selon lui, l’équipe Hariri a « raté l’occasion d’un Beyrouth I qui ferait écho à Paris II et qui placerait le pays sur la voie d’un redressement économique ». M. Berry s’en est pris au ministre des Finances, Fouad Siniora, sans le nommer, lui reprochant vivement de s’être « lavé les mains du nouveau train de taxes et d’impôts » prévu dans le projet de budget 2003. Commentant la manifestation, mardi, des enseignants et des fonctionnaires qui protestaient contre le grignotage de leurs acquis, sous prétexte d’austérité budgétaire, M. Siniora avait indiqué que ce sujet était « du ressort du Parlement qui joue un rôle d’arbitre et décide de ce qui sert au mieux les intérêts de l’État ». Mais M. Berry n’est pas de cet avis : « Que chacun assume ses responsabilités. La Chambre ne sera pas plus royaliste que le roi. Personne ne peut faire de la surenchère contre elle lorsqu’il s’agit de soutenir les revendications populaires. Le Parlement assumera ses responsabilités dans ce cadre », a-t-il fulminé devant ses visiteurs. Pour M. Issam Farès, le gouvernement « doit être changé parce qu’il a perdu la confiance de la population et de la majorité des forces politiques du pays ». Dans une déclaration qu’il a faite hier, il a souligné que l’Exécutif « se trouve aujourd’hui aux soins intensifs ». « Tout le monde réclame son départ, mais ce qui le maintient en vie, c’est l’absence d’un accord concernant son remplacement », a-t-il fait valoir. Selon lui, le changement souhaité ne doit pas se faire en fonction du principe « ôte-toi que je m’y mette, mais sur base d’un choix rigoureux des ministres qui ne pousseraient pas les Libanais à regretter leurs prédécesseurs ». M. Farès a insisté sur le fait que la situation politique, économique, financière et sociale du pays « ne laisse plus aucune place à la complaisance et à l’indulgence ». M. Hussein Husseini a pour sa part jugé « regrettable la manière irresponsable avec laquelle le chef du gouvernement a réagi à la manifestation organisée pour protester contre un projet de budget injuste ». Il a surtout déploré le fait que M. Hariri ait « vu dans la chute de pluie au moment de la manifestation la preuve que Dieu n’est pas avec les protestataires ». Comme M. Berry, il a vivement critiqué le ministre des Finances, affirmant cependant qu’il n’a pas été surpris par ses propos « car notre comptable général peut parler pendant une heure d’un sujet déterminé et tenir le discours contraire, quelque temps plus tard, pendant une autre heure ». « C’est que, jusqu’aujourd’hui, il n’y a aucune taxe sur la parole, surtout que le contrôle (de l’Exécutif) est paralysé, à l’instar de la politique, suivant les vœux du chef du gouvernement », a-t-il ironisé. Le Parti démocrate libanais, que préside M. Talal Arslan, ministre d’État, a pour sa part exprimé son appui au mouvement de protestation syndicale « qui montre à quel point le fossé est devenu grand entre le peuple et le gouvernement qui fait fi des intérêts des gens ». Dans le communiqué qu’il a publié au terme de sa réunion hebdomadaire, il a estimé que la manifestation de mardi « marque le début d’un éveil populaire face à la politique de dédain qui se poursuit, indifférente aux soucis socio-économiques de la population ». Le parti de M. Arslan a appelé à une suppression de l’annexe n° 9 du projet de budget et a réitéré son appel à l’établissement d’un règlement intérieur du Conseil des ministres.
De vives critiques ont été adressées hier au gouvernement, aussi bien par ceux qui contestent sa politique fiscale que par ceux qui mènent campagne pour un changement de l’appareil exécutif. Au moment où M. Hussein Husseini reprochait à M. Rafic Hariri son « irresponsabilité », le chef du Parlement, Nabih Berry, et le vice-président du Conseil, Issam Farès, qualifiaient...