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Actualités - CHRONOLOGIE

BEYROUTH-TÉHÉRAN - Le chef de la diplomatie iranienne reçu par Lahoud, Berry, Hariri, Hammoud et Nasrallah Kharazi : Les Libanais ont le droit de mener des actions militaires contre Israël(photos)

Pour le chef de l’État, Émile Lahoud, la situation délicate dans la région implique une « nécessaire redynamisation de la coopération, de la coordination et des concertations » entre « l’ensemble » des pays arabes et amis, « en tête desquels il y a l’Iran, qui s’est toujours tenu aux côtés du Liban, et qui a toujours soutenu les causes arabes justes ». Le n°1 de l’État s’exprimait devant le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, qu’il a reçu hier à Baabda. Israël, « qui a profité des attentats du 11 septembre pour s’en prendre aux Palestiniens, fait en sorte d’utiliser la position US à l’égard de l’Irak pour pouvoir mener à terme ses visées agressives contre les pays arabes – le Liban et la Syrie notamment. Et c’est dans ce cadre que s’inscrivent les dernières menaces israéliennes », a estimé le président Lahoud. Insistant sur le fait que le Liban, qui « a réussi à libérer la majeure partie de son territoire occupé au Sud, est capable de faire échec aux plans israéliens. Et pour cela, il bénéficie du soutien de bon nombre de pays frères et amis, dont la Syrie et l’Iran », a-t-il ajouté. Répétant que grâce à la réussite des Sommets arabe et francophone de Beyrouth, et grâce au soutien économique récolté par Paris II, le Liban, « qui partait, dans le passé, à la dérive, a réussi, par la force de ses constantes nationales et par ses choix stratégiques, à retrouver son rôle, sa présence et la confiance de la planète. Ainsi, il n’est plus ce faible pays qu’Israël peut agresser sans qu’il ne pense aux conséquences », a averti le chef de l’État. Le président Lahoud a également réitéré l’attachement du Liban aux résolutions onusiennes, estimant qu’elles devraient être la base de toute recherche de solution, tant pour la crise au Proche-Orient que pour la Palestine et l’Irak. Et appelant à la vigilance et à la solidarité, « parce qu’elles garantissent l’échec de toute tentative qui viserait les pays arabes et qui permettrait à Israël de réaliser son vieux rêve : être l’État le plus fort au milieu de petits États faibles et dispersés ». Quant au chef de la diplomatie iranienne, il a transmis au président Lahoud les félicitations de son homologue iranien, Mohammed Khatami, pour la « gestion sage des affaires libanaises, qui a permis de consolider l’unité des Libanais, et d’affirmer leur entente et la coexistence entre les différentes communautés. Et c’est cela qui a fait que le crédit du peuple libanais à l’étranger est devenu très important, notamment dans ce contexte régional très délicat ». Kamal Kharazi a également informé le locataire de Baabda que le président Khatami est « déterminé » à répondre à son invitation et à visiter le Liban. « Les préparatifs vont bon train », a-t-il précisé. La coordination Quoi qu’il en soit, c’est sur un nouveau mécanisme que l’accent a été mis du côté de la délégation iranienne. Dans le sens où le ministre Kharazi a fortement insisté sur « l’importance d’une coordination libano-syro-iranienne », rappelant la constante volonté de Téhéran d’appuyer le Liban à tous les niveaux, et notamment sur le plan économique, par le biais d’une participation des entreprises iraniennes dans les projets de développement et les projets économiques. « Il y a une obsession, il y a des craintes communes face aux buts stratégiques que se sont fixé les autres, mais, en règle générale, nous pouvons dire que les capacités et la disponibilité de l’Iran, du Liban et de la Syrie, et le crédit dont nous jouissons auprès du peuple, nous permettent de garder tous les espoirs et de relever tous les défis », a-t-il dit. Interrogé sur la guerre psychologique menée contre les pays de la région et surtout contre le Liban, Kamal Kharazi a indiqué ne pas avoir évoqué le sujet avec le président Lahoud. « Les allégations israéliennes concernant le lien entre el-Qaëda et le peuple libanais sont dénuées de tout fondement, en gros comme en détails. Et quiconque souhaite prétendre cela est censé donner ses preuves : il n’y a aucun lien entre el-Qaëda et le peuple libanais – notamment le Hezbollah », a-t-il répété, en citant nommément cette fois le parti intégriste mis en cause par Ariel Sharon. C’était ensuite au tour du président de la Chambre, Nabih Berry, de recevoir, place de l’Étoile, le chef de la diplomatie iranienne. Avec lequel il a évoqué moult dossiers politiques, régionaux, ainsi que les relations bilatérales parlementaires. « Dans tous les cas, la coordination est très bonne entre nos deux Assemblées, et les parlementaires jouent un rôle important dès qu’il s’agit d’éclairer l’opinion publique, ou de guider les hommes politiques vers le but idéal », a-t-il souligné. « Le principal capital de nos deux pays est chacun de nos deux peuples, leur prise de conscience nous pousse à remplir au mieux notre mission. Nous sommes convaincus que comme le peuple libanais a réussi à vaincre, les autres peuples sont capables de faire la même chose et de préserver leur identité et leur indépendance », a ajouté Kamal Kharazi. Troisième escale : le Sérail, où le chef de la diplomatie iranienne a été reçu par le Premier ministre, Rafic Hariri. Entretien au sortir duquel il a de nouveau applaudi la « très bonne coordination et la compréhension réciproque, sur le plan politique », entre les deux pays. Ainsi que le « nécessaire » travail à trois entre Beyrouth, Damas et Téhéran. Conférence de presse C’est par un entretien avec son homologue libanais, Mahmoud Hammoud, que Kamal Kharazi avait débuté sa journée d’hier. Les deux hommes, à l’issue de leurs discussions, ont tenu une conférence de presse commune. Le locataire du palais Bustros a d’abord mis l’accent sur les nombreux points d’accord entre Beyrouth et Téhéran, en insistant sur le fait que le système mondial devrait s’appuyer sur la légalité internationale et les résolutions onusiennes. « Il est inadmissible que l’on s’écarte de cette légalité internationale », a déclaré Mahmoud Hammoud. Qui a exigé qu’au Proche-Orient, « seul » le droit international soit appliqué à tous, qu’aucun État ne se mette au-dessus de la loi et que soit évitée la politique des deux poids deux mesures. « Nous nous sommes mis d’accord pour continuer à coordonner entre nous. Israël essaie de profiter de la situation pour liquider le dossier palestinien et accabler le Liban d’accusations, en établissant des liens entre el-Qaëda et les Palestiniens, ou el-Qaëda et la résistance libanaise. Avec nos frères en Iran, ce qui nous unit, ce qui nous réunit, c’est le travail en commun pour que nos positions soient claires et constantes. Nous refusons toute agression contre un pays arabe, en l’occurrence l’Irak. Nous avons demandé le retour des inspecteurs et ils sont revenus, nous avons demandé que Bagdad respecte les résolutions internationales et il l’a fait : la 1441 imposait la préparation d’un rapport, et cela a été fait. Ainsi, nous disons une nouvelle fois que c’est le Conseil de sécurité qui est responsable de la sécurité et de la paix internationales. Il faut qu’il soit la référence ultime », a-t-il conclu. Quant à Kamal Kharazi, il a mis Israël au défi de prouver l’existence de liens entre le Hezbollah et le réseau terroriste el-Qaëda. « Le Hezbollah et el-Qaëda n’ont rien en commun au niveau politique et idéologique, et ceux qui parlent d’une coopération devraient en apporter les preuves », a-t-il affirmé. « Si les parties qui évoquent ces accusations possédaient la moindre preuve, elles l’auraient avancée », dans une allusion claire aux allégations israéliennes contre le Hezbollah. Rappelons que le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait fait état vendredi dernier « d’informations selon lesquelles quelques membres d’el-Qaëda se trouvent dans la bande de Gaza et d’autres sont au Liban où ils collaborent étroitement avec le Hezbollah ». La presse israélienne ayant même fait récemment état de la livraison par l’Iran de missiles antiaériens sophistiqués au Hezbollah. Quoi qu’il en soit, le chef de la diplomatie iranienne a également affirmé que « le peuple libanais et le Hezbollah avaient le droit de mener des actions militaires » contre Israël, « tant qu’une partie du territoire libanais est toujours occupée ». Et il a abondé dans le sens de Mahmoud Hammoud au sujet de l’Irak, sachant qu’il avait réaffirmé avant-hier dimanche à Damas que son pays « ne participera certainement pas à une guerre (contre l’Irak) », ni n’ouvrira son espace aérien. Enfin, et comme au cours de chacune de ses escales beyrouthines, Kamal Kharazi a été reçu par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Haret Hreik. Au centre des discussions : la conjoncture politique en Palestine, l’intifada, la situation en Irak... Le ministre iranien des AE a ensuite quitté Beyrouth, accompagné des membres de sa délégation, en direction de Téhéran.
Pour le chef de l’État, Émile Lahoud, la situation délicate dans la région implique une « nécessaire redynamisation de la coopération, de la coordination et des concertations » entre « l’ensemble » des pays arabes et amis, « en tête desquels il y a l’Iran, qui s’est toujours tenu aux côtés du Liban, et qui a toujours soutenu les causes arabes justes ». Le n°1...