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Actualités - INTERVIEWS

Entretien - Le député René Rouquet à Beyrouth La diaspora arménienne de France mènera le combat contre le négationnisme(photo)

Député socialiste français, René Rouquet, qui a séjourné à Beyrouth la semaine dernière, a lutté depuis son entrée à l’Assemblée nationale française, en 1981, pour la cause arménienne. Et obtenu l’adoption d’une loi, le 29 mai 1998, reconnaissant le génocide arménien. Les affinités de Rouquet, député de Val-de-Marne, avec le peuple arménien sont antérieures à sa carrière politique. Il se souvient de son enfance en Auvergne, où il avait côtoyé beaucoup de petits camarades de la communauté arménienne. « Des familles bien intégrées en France et qui ont, en même temps, préservé leurs traditions », indique-t-il au cours d’un entretien avec L’Orient-Le Jour. « Quand j’étais à l’école, je pensais que les Arméniens de ma classe avaient des origines françaises, comme les Bretons ou les Auvergnats », relève M. Rouquet, notant que « ce n’est qu’à l’adolescence que je me suis aperçu que les Arméniens sont arrivés en France parce qu’ils avaient vécu un drame ailleurs. » René Rouquet, qui a fait la connaissance de plusieurs responsables de la communauté arménienne au cours de son séjour à Beyrouth, parle de son combat pour la reconnaissance du génocide arménien en France, de son action pour la reconstruction de l’Arménie après l’abolition du rideau de fer et de sa lutte actuelle contre le négationnisme. « On ne devrait pas oublier d’utiliser le terme de génocide quand on parle des massacres perpétrés en 1915 », dit-il. Le parlementaire français évoque la lutte qu’il avait menée pour la reconnaissance du génocide arménien. « Un combat politique que la communauté arménienne de France mène depuis de nombreuses années », dit-il, se rappelant que le terme de « génocide » avait été employé pour la première fois en France en 1984 par l’ancien président François Mitterrand. « Mais il fallait aller plus loin, en inscrivant cela dans les tablettes de la loi », note M. Rouquet, soulignant que « les députés socialistes ont décidé de soumettre un texte à l’Assemblée nationale. Bien sûr, dans un premier temps ce projet n’a été appuyé ni par le gouvernement ni par le président de la République ». Et ce n’est qu’en 1998 qu’il a été imposé et voté. « Dans un premier temps, le texte est voté à l’unanimité moins une voix par la commission parlementaire des Affaires étrangères », raconte-t-il. Plus tard, le 27 mai 1998, la loi reconnaissant le génocide arménien est adopté à l’unanimité à l’Assemblée. « Ensuite il a fallu se battre pour le vote au Sénat », souligne M. Rouquet, rappelant que « le vote a eu lieu sans pour autant recueillir l’unanimité ». Il se souvient également de la mobilisation de la diaspora arménienne de France, forte de 450 000 membres. Actuellement, M. Rouquet mène un autre combat, contre le négationnisme. « Il faut que l’on punisse par des textes ceux qui continueront, en France, à nier le génocide arménien. » Il souligne que quand on évoquera les événements de 1915, il faudra employer le terme « génocide » et pas seulement « déportation » ou « massacre ». Pour lui, et pour les parlementaires qui appuient sa démarche, le combat n’est pas mené simplement pour défendre une cause, mais aussi pour le respect des droits de l’homme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. « C’est aussi une affaire de reconnaissance historique », dit-il. « L’Arménie a, elle aussi, un rôle à jouer pour la reconnaissance du génocide », déclare-t-il. Fondateur du groupe d’amitié franco-arménien, René Rouquet s’est rendu, à plusieurs reprises, à Erevan. Il a œuvré, entre autres, pour le jumelage des villes françaises avec des villes de l’ancienne république soviétique, engageant ainsi un véritable travail de coopération. Créé à l’Assemblée nationale en 1991 et au Sénat en 1995, ce groupe d’amitié entretient des relations privilégiées avec le Parlement arménien. Patricia KHODER
Député socialiste français, René Rouquet, qui a séjourné à Beyrouth la semaine dernière, a lutté depuis son entrée à l’Assemblée nationale française, en 1981, pour la cause arménienne. Et obtenu l’adoption d’une loi, le 29 mai 1998, reconnaissant le génocide arménien. Les affinités de Rouquet, député de Val-de-Marne, avec le peuple arménien sont antérieures...