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Actualités - OPINION

L’impasse, côté dialogue, clairement imputable aux ultras du camp loyaliste

Le processus de dialogue bat de l’aile. Ou plutôt, il reste mort-né, puisqu’il se résume aux promesses de démarrage faites la veille même de la fermeture de la MTV, lors de la visite de Kornet Chehwane à Baabda. Michel Murr, qui en sait long, a réuni chez lui le Rassemblement parlementaire de concertation. Pour déclarer ensuite qu’une réunion avec Kornet Chehwane serait prématurée, du moment que la Rencontre a annoncé précédemment qu’elle rompait le dialogue avec le président de la République. De ce fait même, a ajouté l’ancien vice-président du Conseil, « nous ne nous réunissons pas avec la Rencontre et nous ne dialoguons pas avec elle ». Ce qui confirme, si besoin était, le lien organique du RPC avec le régime. Murr a cru devoir préciser ensuite que Bkerké est à ses yeux partie prenante au dialogue et que seul le chef de l’État offre une dimension nationale l’habilitant à parrainer le dialogue. Parallèlement, Nasser Kandil a torpillé la concertation élargie, le dialogue bis en somme, que le Centre catholique d’information voulait organiser autour du dernier manifeste des patriarches catholiques d’Orient. Le député, fer de lance de l’aile radicale du camp loyaliste et qui a été reçu récemment par le président Assad à Damas, a déclaré : « Le communiqué des patriarches a été d’abord tronqué et maintenant on veut l’assassiner. Car le Centre catholique d’information, dépositaire attitré de ce texte, tire des balles politiques sur l’instance de la présidence de la République, qui est une ombrelle pour tous les Libanais. En effet, le centre se propose d’organiser un dialogue entre Kornet Chehwane, le RPC et la Rencontre nationale islamique (ndlr : alias cellule de Hamad, dont Kandil est l’un des chefs de file), alors que tout projet de dialogue devrait être parrainé par le président de la République. » Ce qui revient à dire, on l’aura compris, que Kandil accuse le centre d’œuvrer dans le dos de la présidence et de la contourner. Pour faire bonne mesure, il a ajouté que pour être admise comme interlocuteur, la Rencontre de Kornet Chehwane doit tout simplement opérer une mutation et « passer de la rébellion à l’opposition, en retirant tout ce qu’elle a dit contre les symboles de l’ordre public, la présidence de la République, l’armée et la justice ». En somme, suivant la mode mondiale de la repentance, le parlementaire exige des excuses de Kornet Chehwane. Ce qui revient à dire qu’avec de telles conditions préliminaires, le dialogue se trouve totalement barré. En fait, beaucoup de loyalistes pensent que la Rencontre de Kornet Chehwane est appelée à disparaître. Ils estiment aussi maintenant (ils n’ont pas toujours été de cet avis) qu’il n’y a pas besoin d’organiser un dialogue politique, du moment que les institutions constitutionnelles représentent un creuset naturel d’échange de vues sur tous les sujets. Certains fidèles du pouvoir reconnaissent cependant que ces institutions manquent un peu de représentativité globale, ce qui réduit la valeur du dialogue censé s’y produire. Pour pallier ce manque, ils proposent la mise en place d’un nouveau gouvernement englobant un plus large éventail de forces politiques actives que l’actuelle équipe. Ce qui est d’autant plus nécessaire, ajoutent-ils, qu’il faudra discuter en Conseil des ministres de projets de loi d’ordre national, comme le code électoral, la décentralisation administrative et l’abolition du confessionnalisme politique. Pour le fond, cela ne changerait pas grand-chose, puisque le pouvoir resterait monochrome, du moment qu’il dispose d’une confortable majorité. À cet argument, ces sources répondent que l’opposition n’a qu’à attendre et à remporter les prochaines législatives. Émile KHOURY
Le processus de dialogue bat de l’aile. Ou plutôt, il reste mort-né, puisqu’il se résume aux promesses de démarrage faites la veille même de la fermeture de la MTV, lors de la visite de Kornet Chehwane à Baabda. Michel Murr, qui en sait long, a réuni chez lui le Rassemblement parlementaire de concertation. Pour déclarer ensuite qu’une réunion avec Kornet Chehwane serait...