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Actualités - ANALYSE

Discrets contacts pour un dialogue RKC-RPC Le camp chrétien joue à cache-cache avec lui-même

Affaire classée. C’est une expression de prétoire. Mais comme la distinction entre un pouvoir et l’autre reste difficile sous Taëf, il n’est pas étonnant que l’on entende des politiciens (loyalistes ou néo-loyalistes versatiles) marteler cette formule à l’adresse de l’opinion comme de l’opposition. Pour l’État, l’épisode à rebondissements (judiciaires autant que politiques) du Metn est maintenant définitivement terminé. Le cas de la MTV, assurent les ultraloyalistes, est secondaire et ne les intéresse pas. Si les gens d’en face veulent continuer à faire du ramdam, libre à eux, du moment qu’il leur est interdit de descendre dans la rue. Et de la faire bouger. Mani pulite, mains propres : pour leur part les Ponce Pilate du pouvoir qui font route commune avec ces ultras, sans en partager les combats de clans, se lavent les mains de la partielle du Metn comme de la MTV. En répétant que ces dossiers ont été réglés par la justice, que le système politique n’a rien à y voir et eux encore moins. Ils ajoutent sur un ton doucereux que la Rencontre de Kornet Chehwane doit s’estimer heureuse de n’avoir pas volé en éclats, après toutes ces secousses. L’opposition restant sur sa faim après les revers subis ne compte pas continuer à se laisser marcher sur les pieds, sous prétexte qu’il faut à tout prix stabiliser la scène locale. En fait, cette façon de voir et de présenter les choses peut paraître un peu injuste. Car si les opposants veulent continuer à se battre, c’est pour les libertés, c’est pour la démocratie et aussi pour la pureté de l’air ambiant. Les variations sur ce thème, comme le souci de préparer le succès de Paris II ou de parer à toute éventualité régionale sont connues. Cependant, le Rassemblement parlementaire de concertation, qui rassemble comme son nom l’indique assez bien des pôles plutôt modérés, ne s’aligne pas tout à fait sur les loyalistes qui émargent du côté de l’Exécutif. Ses membres (du Parlement) ne sont jamais hostiles au dialogue, à l’ouverture, au consensus. Même, ou surtout, avec leur vis-à-vis chrétien, la Rencontre de Kornet Chehwane dont, généralement, ils respectent les piliers. Car le RPC, pour mieux faire acte de présence, doit se situer par rapport au groupe opposant qui l’a précédé sur la scène chrétienne. Aussi le comité de suivi du RPC a-t-il élaboré un document de travail soigneusement articulé sur les points qui peuvent faire l’objet, sans trop de difficultés, d’un accord en cas de dialogue avec la Rencontre comme avec d’autres. Ce texte, encore à l’état de brouillon, évoque certes de grandes constantes comme la souveraineté, les libertés ou l’indépendance, mais dans des termes généraux qui n’ont rien de compromettant, ni dans un sens ni dans l’autre. Il traite sur le même ton des appréhensions chrétiennes, des relations avec la Syrie et du dossier économique. Les membres du RPC se concertent activement entre eux, pour honorer sans doute leur label et pourraient tenir une sorte de séminaire afin de peaufiner le document en question, d’en détailler certains points le cas échéant, d’en élaguer d’autres. Loyaux, sinon officiellement loyalistes, ils comptent soumettre leur copie, une fois terminée, au chef de l’État avant de la rendre publique. En lui demandant, toujours le cas échéant, de parrainer le dialogue envisagé. À propos de contacts de fusibles, et comme le portable facilite bien les choses, des conversations ont lieu fréquemment entre des piliers de la Rencontre et des membres du RPC, indiquent des sources informées. Ces échanges visent à faciliter l’organisation d’un dialogue, si jamais il devenait possible. Ainsi, selon les mêmes sources, un pilier de la Rencontre aurait suggéré récemment au patriarche d’organiser chez lui une rencontre entre les deux blocs. Le prélat aurait poliment approuvé l’idée en tant que telle, ajoutant cependant qu’elle lui semble peu pratique pour le moment. Il aurait précisé qu’il y aurait trop de monde et contreproposé que les deux groupes forment un comité préparatoire qui se réunirait régulièrement, loin des feux de la rampe, à Bkerké ou ailleurs (surtout ailleurs, sans doute). Cette équipe s’efforcerait non seulement de paver la voie à un dialogue ouvert mais aussi de calmer les tensions ambiantes que Bkerké n’apprécie pas beaucoup. Il faut cependant indiquer, pour terminer, que tous les membres du Rassemblement parlementaire (qui comprend de nombreux éléments) ne sont pas favorables, tant s’en faut, au dialogue avec la Rencontre. Ils disent que celle-ci est trop négative mais cachent mal qu’ils craignent surtout qu’elle ne les phagocyte. Philippe ABI-AKL
Affaire classée. C’est une expression de prétoire. Mais comme la distinction entre un pouvoir et l’autre reste difficile sous Taëf, il n’est pas étonnant que l’on entende des politiciens (loyalistes ou néo-loyalistes versatiles) marteler cette formule à l’adresse de l’opinion comme de l’opposition. Pour l’État, l’épisode à rebondissements (judiciaires autant...