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Actualités - CHRONOLOGIE

PRÉPARATIFS DE PARIS II - Derniers entretiens avec le FMI et les responsables américains Hariri a obtenu des promesses, mais les décisions se font attendre(photo)

WASHINGTON - De notre envoyé spécial Michel TOUMA Le Fonds monétaire international participera à la conférence de Paris II et adoptera une attitude positive à l’égard de cette rencontre sans pour autant donner sa caution, au stade actuel, au programme de réformes économiques du gouvernement. Parallèlement, le secrétaire américain au Trésor, Paul O’Neil, a informé hier le Premier ministre, Rafic Hariri, de la décision des États-Unis de participer à la conférence de Paris II. Tel est le bilan de la deuxième journée d’entretiens et de réunions de travail que M. Hariri et la délégation qui l’accompagne ont eus à Washington quelques heures avant leur retour à Beyrouth. Le chef du gouvernement a clôturé sa courte visite dans la capitale fédérale par deux entretiens à caractère politique avec la conseillère du président George Bush pour la sécurité nationale, Mme Condoleezza Rice, et le secrétaire d’État adjoint, Robert Ermitage. Le tête-à-tête avec Mme Rice a eu lieu à 15h30 (heure de Washington) à la Maison-Blanche. Quant à M. Ermitage, il a rendu visite à M. Hariri à son lieu de résidence, à l’hôtel Four Seasons. Ces deux entrevues politiques, ainsi que la réunion de lundi avec le secrétaire d’État, Colin Powell, auront permis à M. Hariri de se rendre compte de la détermination des USA concernant le dossier irakien. Auparavant dans la matinée, M. Hariri avait rendu visite au secrétaire US au Trésor, qui l’a officiellement informé de la participation des USA à Paris II. Les informations officielles disponibles à ce stade n’indiquent pas à quel niveau les États-Unis se feront représenter à cette conférence. Mais ce sont les réunions de travail tenues dans la matinée au FMI qui auront constitué le point fort de la deuxième journée de la délégation libanaise à Washington. Les ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane, ainsi que le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, ont tenu dans la matinée et jusqu’à midi une longue réunion de travail avec les experts du FMI. Cette rencontre a permis aux responsables du Fonds monétaire de discuter avec la délégation libanaise de tous les détails du plan de redressement du gouvernement. M. Hariri s’est joint à midi à la réunion et s’est entretenu par la suite avec le directeur du FMI, Horst Kohler. Ces discussions, axées sur tous les aspects et les détails du plan de sauvetage préconisé par le gouvernement, ont consacré en quelque sorte l’acceptation, par le FMI, du principe de la discussion des mesures proposées par le Liban. En clair, au lieu que ce soit le FMI qui impose ses conditions et ses réformes au Liban, comme il le fait avec les autres pays en difficulté, c’est le gouvernement libanais qui a soumis au FMI son plan de redressement. « En ce sens, souligne un membre de la délégation libanaise, nous avons créé en quelque sorte un précédent dans la nature des relations avec les pays ayant besoin d’un soutien financier. En effet, jusqu’à présent, les pays en difficulté se soumettaient aux conditions du FMI, ce qui aboutissait souvent à des résultats catastrophiques. En ce qui nous concerne, notre approche a suivi le chemin inverse et nous avons nous-mêmes présenté nos idées au FMI. » Le fait que les responsables du Fonds monétaire international aient pris la peine d’examiner dans le moindre détail le plan soumis par le gouvernement pourrait être perçu comme un « acquis » (relatif) pour le Liban. Il reste qu’à ce stade, le FMI se contentera d’adopter une attitude positive de principe à l’égard de Paris II. Il se fera représenter à cette conférence par un délégué, probablement le chef du département Moyen-Orient-Afrique du FMI, Georges Abed. Mais dans la conjoncture présente, le FMI s’abstient d’avaliser le plan de redressement du gouvernement. Il a été convenu, au cours des réunions de travail de Washington, que le Fonds monétaire attendra un an pour se faire un jugement sur l’efficacité du programme de réformes. Dans l’immédiat, le FMI ne peut donc donner sa caution aux projets de réforme. Il suivra la situation de près et révisera sa position dans un an, à la lumière des progrès accomplis et des résultats enregistrés. En cas de bilan positif, le FMI pourra alors s’engager davantage et mettre tout son poids dans la balance pour soutenir le Liban. Ce « wait and see » ne devrait toutefois pas influer outre mesure sur le volume de l’aide attendue à la conférence de Paris II. Dans l’immédiat, et au cours des prochains mois, ce sera donc aux Libanais, avant tout, de savoir tenir la barre pour placer le pays sur la voie du redressement. Pas d’engagement américain pour aider financièrement le Liban Le secrétaire d’État américain Colin Powell a indiqué lundi au chef du gouvernement, Rafic Hariri, que les États-Unis aimeraient aider financièrement le Liban, mais s’est refusé à s’engager précisément dans ce sens, selon un responsable américain, cité par l’AFP et qui s’exprimait sous couvert d’anonymat. À l’issue d’une rencontre à Washington entre MM. Powell et Hariri, ce responsable a précisé que le secrétaire d’État avait demandé à son interlocuteur de faire pression sur le Hezbollah pour arrêter ses attaques contre Israël. Il lui a demandé aussi de régler rapidement le conflit entre le Liban et Israël sur un approvisionnement en eau, à partir des eaux du Wazzani, qui risque de dégénérer, selon la même source. « Nous voulons essayer d’aider le Liban, mais pour l’heure nous n’avons pris aucun engagement », a indiqué le responsable américain. Farès se félicite des efforts entrepris par le Premier ministre Dans une déclaration qu’il a faite hier, le vice-président du Conseil, Issam Farès, s’est félicité des préparatifs de Paris II, saluant particulièrement « les efforts fournis par le chef du gouvernement, Rafic Hariri, en vue de parvenir à des règlements susceptibles d’atténuer la crise économique et financière dans le pays ». « La tenue de Paris II (le 23 novembre à Paris) témoigne de la confiance que le monde continue d’accorder au Liban et démontre dans le même temps que le pouvoir a pris conscience, même si c’est en retard, du caractère critique de notre situation financière puisque les États ont généralement recours à ce genre de mesures lorsque leurs finances vont mal », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « En tout état de cause, mieux vaut tard que jamais ». M. Farès, qui a aussi salué les prises de position du président français, Jacques Chirac, en faveur du Liban et ses efforts pour soutenir le pays, a exprimé l’espoir que cette conférence donnera lieu à « des résolutions et des recommandations qui aideront le Liban à surmonter ses soucis financiers et qui consolideront la confiance aussi bien dans notre monnaie nationale que dans l’étape à venir ». Kassar : Des indices positifs Le président de la Fédération des Chambres libanaises de commerce, d’industrie et d’agriculture, Adnane Kassar, a fait part d’indices positifs concernant Paris II, affirmant aussi que la délégation libanaise aux réunions du Fonds monétaire international avait constaté que le regard que posait le FMI sur le Liban avait changé. Positivement. « Nous soutenons cette conférence et si ses résultats seront différents de ceux auxquels nous nous attendons, nous aviserons », a-t-il ajouté, tout en réaffirmant que tous les échos semblent positifs concernant cette réunion prévue pour le 23 novembre. Selon lui, une réussite de Paris II sera le point de départ du processus de résorption de la dette publique libanaise « qui serait réglée au terme d’une dizaine d’années d’efforts pour rationaliser les dépenses et mettre fin au gaspillage ». M. Kassar a tenu ces propos au terme d’une visite au président de l’Ordre des rédacteurs, Melhem Karam, pour le féliciter à l’occasion de sa réélection à la tête de cette instance. Il était accompagné de responsables des Chambres de commerce régionales.
WASHINGTON - De notre envoyé spécial Michel TOUMA Le Fonds monétaire international participera à la conférence de Paris II et adoptera une attitude positive à l’égard de cette rencontre sans pour autant donner sa caution, au stade actuel, au programme de réformes économiques du gouvernement. Parallèlement, le secrétaire américain au Trésor, Paul O’Neil, a informé hier...