Joumblatt : Je n’ai plus aucune relation avec l’opposition chrétienne

Tout en tirant à boulets rouges sur l’opposition chrétienne, le député Walid Joumblatt a tout de même estimé hier que le Rassemblement de Kornet Chehwane avait le droit d’organiser une manifestation dans le cadre des libertés. Dans une interview exhaustive accordée en soirée à la LBC, le chef du Parti socialiste progressiste a ajouté que quand l’opposition chrétienne est « présidée par un évêque (Mgr Youssef Béchara) on ne peut pas blâmer l’autre partie d’avoir un cheikh pour secrétaire général ». Interrogé sur sa déclaration concernant la fin du Liban de Georges Naccache, de Michel Chiha et de Charles Hélou, M. Joumblatt a réaffirmé que le Liban se distinguait désormais par sa résistance. « Issa Goraieb a dit dans L’Orient-Le Jour (éditorial du samedi 26 octobre) que j’avais déclaré que le Liban n’est plus chrétien, mais musulman. Je n’ai pas dit cela », a-t-il précisé. En réponse à une question, le député a en outre indiqué qu’il n’entretenait plus aucune relation avec l’opposition chrétienne. Il reproche notamment à celle-ci d’avoir rompu le dialogue avec le président de la République, le général Émile Lahoud, et d’être toujours à contre-courant. Critiquant l’idée de KC d’enseigner dans les écoles les concepts d’indépendance et de liberté, M. Joumblatt a relativisé ces concepts en se demandant si l’indépendance et la souveraineté du pays signifiaient un débarquement des marines américains à l’ATCL. Le chef du PSP a estimé enfin que les forces légales n’étaient pas encore prêtes à assumer la responsabilité de la sécurité dans le pays, et que la présence syrienne au Liban restait de ce fait nécessaire.