Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Une personnalité religieuse propose d’autoriser les deux manifestations

Le Liban est pratiquement le seul pays de la région qu’il est impossible de gouverner par la contrainte et par la force. Il est de toute évidence un pays où le compromis est roi. C’est ainsi que, selon une personnalité religieuse, tous les présidents qui ont tenté d’imposer leur volonté par la force se sont heurtés à une contestation féroce. L’exemple du président Camille Chamoun est patent. Sa tentative d’éliminer ses concurrents politiques s’est soldée en effet par les événements douloureux de 1958. La stabilité est revenue dans le pays sous le mandat du général Fouad Chéhab parce que celui-ci avait justement adopté la politique du « ni vainqueur ni vaincu », respectant de ce fait l’équilibre délicat dont est tributaire l’existence même du Liban. Depuis, les présidents qui se sont succédé à la tête de l’État n’ont cessé de rompre d’une manière ou d’une autre l’équilibre en question. L’accord de Taëf a suscité l’opposition d’une partie des Libanais convaincus que la souveraineté et l’indépendance du pays serait le prix à payer pour mettre fin au conflit. Mais l’équilibre des forces aux plans local, régional et international, n’étant pas en faveur de cette opposition, l’accord est demeuré en vigueur. Après avoir finalement accepté de considérer le « document d’entente nationale » comme « un moindre mal », les Libanais hostiles à Taëf ont exigé que l’accord précité soit exécuté à la lettre, et dans son intégralité, alors que les partisans du même document se sont contentés d’en appliquer les clauses qui leur sont favorables. C’est ainsi que le peuple libanais s’est divisé une fois de plus sous le mandat du président Élias Hraoui sur la question de l’application dudit accord, concernant en particulier le redéploiement des forces syriennes au Liban, la formation d’un gouvernement d’entente nationale et l’élaboration d’une loi électorale équitable. Résultat : l’opposition a été vaincue sur toute la ligne dans la mesure où aucun de ces trois vœux n’a été réalisé. La personnalité religieuse susmentionnée s’étonne dans ce cadre de l’obstination du pouvoir à museler à tout prix l’opposition chrétienne représentée par le Rassemblement de Kornet Chehwane. Pourquoi interdire la manifestation que KC compte organiser jeudi prochain ? Parce que l’on craint qu’une contre-manifestation n’aboutisse à des troubles ? On peut éviter ce problème, ajoute la source religieuse, en autorisant les deux parties à manifester, à condition que les mouvements de contestation se déroulent à des moments et dans des lieux différents. L’ordre de fermeture de la MTV a incité l’opposition de Kornet Chehwane à rompre le dialogue qui avait été amorcé avec le président de la République, le général Émile Lahoud. Pour relancer ce dialogue, il convient donc d’autoriser la réouverture de la chaîne. En effet, la politique d’oppression a toujours montré ses limites dans un pays comme le Liban. D’aucuns affirment que le problème doit être résolu au Parlement et non dans la rue. Mais que faire si l’Assemblée elle-même est issue d’une loi électorale tronquée à la base. Impossible de s’y référer dans ces conditions étant donné qu’elle n’est pas représentative. La source estime enfin que si le recours à une force étrangère doit être prohibé, la règle doit être imposée à tous sans exception… Émile KHOURY
Le Liban est pratiquement le seul pays de la région qu’il est impossible de gouverner par la contrainte et par la force. Il est de toute évidence un pays où le compromis est roi. C’est ainsi que, selon une personnalité religieuse, tous les présidents qui ont tenté d’imposer leur volonté par la force se sont heurtés à une contestation féroce. L’exemple du président...