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Actualités - CHRONOLOGIE

Bouteflika : Le français est un « atout », pas une menace

Le président algérien Abdel-Aziz Bouteflika a affirmé vendredi à Beyrouth devant le sommet francophone que le caractère arabe de son pays n’était pas menacé par le français, qui est au contraire un « atout » pour l’avenir. « Il n’a pas été facile pour nous de récupérer notre identité d’origine », mais « notre arabité est suffisamment affirmée pour ne courir aucun risque » avec le français, a déclaré M. Bouteflika, qui s’exprimait en français. L’Algérie, rappelle-t-on, n’est ni membre ni observateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). « L’Algérie assiste pour la première fois » à un sommet francophone, « répondant à des invitations amicales et répétées » des présidents Émile Lahoud et Jacques Chirac et du Premier ministre canadien Jean Chrétien, a observé le chef de l’État algérien, soulignant que son pays a « tenu compte du fait » que la réunion « pour la première fois se tient en terre arabe ». Le président algérien a rappelé que son pays avait reconnu le statut de langue nationale au tamazight (berbère). « Pour les mêmes raisons, c’est sans appréhension aucune que nous nous associons aujourd’hui à ce sommet », a-t-il poursuivi, estimant que la langue française « permet à nos jeunes d’élargir leur horizon et de participer à l’évolution du monde moderne ». « Nous sommes conscients de l’atout formidable que représente le français présent sur tous les continents », a ajouté M. Bouteflika. « Le danger que représente pour tous le développement du terrorisme à travers le monde rend d’autant plus nécessaire d’unifier nos efforts contre un ennemi commun », a encore déclaré le président algérien. Évoquant les retombées des attentats du 11 septembre 2001, le chef de l’État algérien a déclaré : « À l’occasion de l’attentat si douloureusement tragique du 11 septembre 2001, le monde sembla découvrir l’existence d’un terrorisme barbare, un terrorisme qui exploite en les dévoyant des sentiments religieux. Au-delà de la compassion et de la solidarité naturelle avec le peuple américain, cet événement a été l’occasion de discours et d’analyses, alertant les opinions sur un conflit de civilisations, posées comme irréductiblement antagonistes, et sur la prétendue menace que l’islam ferait peser sur l’Occident. Oubliant que ce mouvement terroriste est infiniment minoritaire dans le monde musulman, où des centaines de millions de croyants vivent sereinement et pacifiquement leur foi. Oubliant que, bien avant les USA, il avait pour cibles des pays musulmans, l’Algérie notamment. Oubliant qu’il avait longtemps bénéficié de complaisances douteuses en Occident. » « Comment les musulmans, à travers le monde, ne seraient-ils pas révoltés contre des jugements dévalorisant et, parfois, dénigrant haineusement l’islam et la civilisation islamique ? Comment n’y verraient-ils pas la marque d’une arrogance amnésique : car pas plus que les horreurs du fascisme mussolinien ou la barbarie nazie n’expriment la civilisation occidentale, ce fanatisme terroriste ne saurait être assimilé à l’islam. Et il ne saurait être utilisé pour contester l’islam dans ses hautes valeurs spirituelles, ou pour nier la civilisation qu’il a animée dans les gigantesques réalisations qu’elle a accomplies au profit du progrès universel. » « S’il me plaît de souligner que nombreux, dans les pays occidentaux, sont ceux qui s’attachent à réfuter des thèses aussi outrageuses, il n’empêche que leur développement montre amplement que les difficultés dans la relation entre les deux ensembles de cultures, celles qui imprègnent le monde musulman et celles qui imprègnent le monde occidental, n’ont pas un caractère unilatéral. La méfiance latente, les préjugés et les thèses xénophobes hostiles à l’Occident – dont on fait si volontiers état en parlant du monde musulman – ont un pendant dans les sociétés occidentales ; tout aussi minoritaire, certes, mais tout autant porteur de dérives extrémistes et de danger pour l’avenir collectif. » «Ces réalités et leurs menaces nous commandent de nous pencher avec responsabilité sur les causes profondes de l’incompréhension entre civilisations, sur les moyens de dissiper les incompréhensions et corriger les facteurs reproductifs de la méfiance et de l’hostilité à l’Autre. »
Le président algérien Abdel-Aziz Bouteflika a affirmé vendredi à Beyrouth devant le sommet francophone que le caractère arabe de son pays n’était pas menacé par le français, qui est au contraire un « atout » pour l’avenir. « Il n’a pas été facile pour nous de récupérer notre identité d’origine », mais « notre arabité est suffisamment affirmée pour ne courir...