Renforcement de la démocratie et des droits de l’homme à un niveau local

La séance inaugurale de la XXIIe assemblée générale de l’AIMF s’est tenue en présence du ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, Pierre-André Wiltzer, d’Élias Murr, ministre de l’Intérieur représentant le président de la République, le général Émile lahoud, du député Walid Eido, représentant le chef du Parlement Nabih Berry, du ministre Bécharra Merhej, représentant le Premier ministre Rafic Hariri, de Jean-Paul L’Allier, vice-président de l’AIMF, de Abdel Menhem Ariss, président du conseil municipal de Beyrouth, ainsi que de nombreux députés et personnalités. S’inspirant du thème choisi par l’AIMF, M. Wiltzer a souligné que la croissance dans les villes « doit s’accompagner impérativement d’une amélioration de la cohésion sociale et de l’environnement urbain ». « Aussi, a-t-il poursuivi, votre action rejoint-elle pleinement la conception, chère à tous les francophones, d’une mondialisation qui reste à maîtriser et à humaniser. » M. Wiltzer a particulièrement insisté sur les actions, entreprises ou à entreprendre, en vue d’un renforcement de la démocratie au niveau local. « La francophonie dispose depuis Bamako de termes de référence communs en matière de droits et de liberté, a-t-il dit. Il reste à en faire le tissu d’une solidarité active. Le respect des diversités culturelles, thème central de la réflexion du Sommet de Beyrouth, ne doit pas être invoqué pour déroger aux principes dont nous sommes convenus entre francophones. » « Les actions de la réunion en cours ont pour ligne directrice l’enracinement de l’État de droit dans les pratiques quotidiennes de la vie de la cité », a-t-il ajouté. Constatant que l’AIMF est devenue « un outil d’action commun aux 55 membres et observateurs de l’OIF », M. Wiltzer a poursuivi : « Votre réseau francophone permet de tirer parti des solutions que, les uns ou les autres, vous avez trouvées pour aménager la vie dans la cité (...) Nous sommes attentifs aux progrès de la coopération décentralisée, car elle associe directement les populations à notre effort diplomatique et à la mutation des relations internationales. » M. L’Allier, pour sa part, a souligné que, « face aux replis identitaires, la démocratie doit se nourrir de local, c’est-à-dire de la reconnaissance de la diversité des intérêts, des opinions et des espaces ». « Elle doit se nourrir de la volonté de créer le plus de diversités possible dans une société qui, par ailleurs, doit atteindre un niveau de plus en plus élevé d’intégration interne et de compétitivité internationale, a-t-il poursuivi. L’AIMF doit conjuguer la vision, la réflexion, l’action au niveau local avec une vision, une réflexion et une action au niveau mondial. Le thème de l’immigration et de l’émigration est exemplaire de ce dialogue entre le local et le mondial. » M. L’Allier a dénoncé l’inégalité croissante à l’intérieur des villes et entre les États et a rendu hommage au Liban qui constitue, « en tant que communauté multiethnique, multilingue et multiconfessionnelle, une référence en matière de diversité culturelle. Il est au cœur même de notre philosophie politique ». Pour sa part, M. Murr, qui a parlé en arabe, a rappelé que « les Libanais n’ont jamais considéré que la francophonie se limitait à une langue en commun entre certaines populations, mais qu’elle était un véritable outil de dialogue et de paix, dans un monde de guerres et de fanatisme ». « C’est en cela que se révèlent l’importance et la profondeur du message véhiculé par la francophonie », a-t-il ajouté. Quant à M. Ariss, il a insisté sur le fait que « la réunion vient consolider et renforcer les liens d’amitié et de fraternité qui unissent les Français et les Libanais depuis bien longtemps, mais elle vient également concrétiser la place privilégiée de Beyrouth au sein de l’AIMF, Beyrouth qui accueille pour la deuxième fois en l’espace de quatre ans cette assemblée générale ». S.B.