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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération - Hariri explique à Koizumi ce que le Liban attend de Tokyo Comme la Malaisie, le Japon promet d’aider le Liban

Tokyo – de notre envoyée spéciale Tilda ABOU-RIZKC’est là une évidence : le succès de la visite du chef du gouvernement au Japon ne peut être mesuré qu’à la réponse que Tokyo donnera aux Libanais au sujet de sa contribution à Paris II. Comme la Malaisie, le Japon a prêté une oreille attentive aux explications libanaises concernant les objectifs de Paris II. Et comme la Malaisie, il a promis, mais sans engagement solennel de sa part, d’examiner sérieusement la requête libanaise, tout en assurant le Liban de son soutien. L’absence d’un engagement nippon en faveur de Paris II a d’ailleurs transparu dans les propos de M. Hariri, qui a affirmé au terme de son entretien dans la matinée avec son homologue japonais Junichiro Koizumi : « Nous avons eu le sentiment qu’en dépit de toutes les difficultés – financières et économiques – auxquelles ils sont confrontés actuellement, les Japonais s’efforceront d’aider le Liban ». «Ils ont assuré qu’ils examineront sérieusement (une éventuelle participation nippone à Paris II) et qu’ils feront tout ce qui est dans leur pouvoir pour nous aider », a-t-il renchéri. Tokyo souhaite en fait prendre son temps avant de se décider s’il peut ou non s’associer à la conférence des bailleurs de fonds pour le Liban, à cause justement de sa crise financière, a expliqué à L’Orient-Le Jour une source officielle nippone. Selon cette source, il est possible de relever des éléments positifs et d’autres négatifs à la réunion à laquelle le ministre des Finances Fouad Siniora, l’ambassadeur du Liban au Japon, Jaafar Mouawiya, ainsi que des membres du cabinet de M. Koizumi ont pris part. L’élément positif s’exprime par le fait que le chef du gouvernement nippon a décidé de s’entretenir en personne avec son homologue libanais d’un dossier technique qui n’avait pas été préparé à l’avance par son équipe. Selon le fonctionnement du gouvernement nippon, tout dossier de coopération bilatérale est entièrement préparé par des experts avant d’être soumis au Premier ministre, explique la source en question, en faisant remarquer que M. Koizumi a dérogé à cette habitude en décidant d’accorder sans délais une audience à M. Hariri quand ce dernier a pris contact avec lui, depuis une dizaine de jours, pour discuter de Paris II. L’élément négatif s’exprime par les réticences japonaises à débourser d’importantes sommes d’argent, dans un objectif autre que celui de renflouer son économie, surtout au moment où la Bourse de Tokyo poursuit sa courbe descendante, selon la source qui précise que lorsque M. Hariri a expliqué à son homologue nippon que le Liban espère obtenir sur le marché international cinq milliards de dollars, deux des États-Unis et deux autres de l’Union européenne, laissant ainsi entendre que le Japon est sollicité pour lui accorder un milliard de dollars, M. Koizumi a gardé le silence. « Il a écouté attentivement M. Hariri. Il lui a exprimé sa sympathie, mais n’a rien promis de concret », toujours selon la source qui pense que le dossier n’est pas encore au point. « Quand il s’agit d’examiner un dossier financier, nous avons besoin de cadres techniques », ajoute-t-elle. Selon M. Siniora, les autorités nippones vont participer à un éventuel effort international en faveur du Liban, mais Tokyo pourrait ne pas être représenté à Paris II par son chef du gouvernement, mais par un autre responsable japonais de haut rang. Côté libanais, l’optimisme est de mise. Il trouve essentiellement sa raison dans la promesse d’aide du Japon et dans la présence surtout, au sein du parti au pouvoir, le Parti démocrate libéral, présidé par M. Koizumi, des proches de notre chef du gouvernement, dont notamment l’ancien Premier ministre nippon, Yoshiro Mori. Président du groupe d’amitié libano-nippone, M. Mori a donné hier un déjeuner en l’honneur du chef du gouvernement au Ark Hills Club de Tokyo. L’ancien Premier ministre japonais devait affirmer à cette occasion le soutien de son pays au Liban et estimer que le Japon est attaché à la préservation de la stabilité de ce pays. Il a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les efforts du Liban à régler sa crise financière. Pour sa part, M. Hariri considère que la décision du Japon de prendre part à Paris II est plus politique qu’économique. C’est ce qu’il a fait remarquer lors d’un briefing à la presse dans sa suite à l’Imperial Hotel. Il affiche un optimisme certain. « Notre voyage valait la peine d’être entrepris », a-t-il déclaré, un grand sourire aux lèvres, avant d’exposer les principaux points des pourparlers avec M. Koizumi. Notons que les entretiens libano-nippons se sont poursuivis dans l’après-midi, lors d’un tête-à-tête entre M. Siniora et le ministre d’État japonais en charge des Affaires économiques, Heizo Takenata. Qualifiant de très bons ses entretiens avec M. Koizumi, le chef du gouvernement a indiqué qu’un suivi sera assuré à cette visite au Japon à travers l’ancien Premier ministre nippon et à travers le président français, Jacques Chirac, qui doit convoquer Paris II et inviter le Japon à y prendre part. Il a réaffirmé que cette conférence se tiendra avant le mois de décembre. Est-il sûr que les Japonais vont y participer : « Tous vont y prendre part, mais voudront-ils ou non débloquer de l’argent ? Ça, c’est une autre histoire », répond-il. Histoire à suivre donc.
Tokyo – de notre envoyée spéciale Tilda ABOU-RIZKC’est là une évidence : le succès de la visite du chef du gouvernement au Japon ne peut être mesuré qu’à la réponse que Tokyo donnera aux Libanais au sujet de sa contribution à Paris II. Comme la Malaisie, le Japon a prêté une oreille attentive aux explications libanaises concernant les objectifs de Paris II. Et comme...