Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

AFFAIRE MTV - « Une décision inappropriée », affirme Gabrielidès au nom de l’UE L’Union européenne préoccupée par les atteintes à « la liberté d’expression des médias »

Après les États-Unis, c’était hier au tour de l’Union européenne de faire part aux autorités libanaises de sa préoccupation face à la fermeture de la MTV, affirmant qu’une mesure pareille risque de nuire à la réputation du Liban en tant que pays qui respecte la liberté d’expression. La prise de position de l’UE a été officiellement communiquée au palais Bustros par l’ambassadeur de Grèce, Georges Gabrielidès, dont le pays représente au Liban le Danemark qui assume la présidence tournante de l’UE et qui n’a pas d’ambassade à Beyrouth. M. Gabrielidès, qui a été reçu par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Mohammed Issa, était accompagné du premier secrétaire de la délégation de l’Union européenne au Liban, Acosta Soto. Au terme de l’entretien, le diplomate grec a précisé à la presse que c’est au nom de l’UE qu’il a entrepris cette démarche au sujet de la MTV. « Nous avons affirmé (devant M. Issa) le point de vue de l’Union européenne qui pense que la fermeture de la chaîne de télévision pourrait mettre en danger la très bonne réputation du Liban en tant que pays qui respecte la liberté d’expression des médias », a déclaré M. Gabrielidès. « L’UE, a-t-il ajouté, regrette la fermeture de la MTV et exprime sa préoccupation parce que cette décision est inappropriée et qu’il y a eu un recours à la force pour la mettre en œuvre. » Selon le diplomate, c’est « en sa qualité d’ami du Liban et de partenaire de Beyrouth dans le cadre de l’accord d’association que l’UE souligne qu’il est dans l’intérêt du Liban et de son image d’autoriser la liberté d’expression et notamment l’expression d’une multitude d’opinions ». Prenant à son tour la parole, M. Issa a indiqué à la presse, dans ce qui semble être une réponse aux propos du diplomate, que « le Liban et les libertés vont de pair », affirmant que la MTV « n’a pas été fermée par décision du gouvernement libanais mais en vertu d’un jugement judiciaire et conformément à une loi qui autorise ses propriétaires à faire appel ». Le secrétaire général du palais Bustros a nié « tout recours à la force contre les personnes qui se trouvaient au siège de la télévision » au moment où les forces de l’ordre ont voulu exécuter le verdict du tribunal des imprimés. « Il y a eu une bagarre parce qu’ils (les employés) ont refusé d’évacuer le bâtiment après la publication du jugement », a-t-il dit, en rappelant qu’un président du tribunal des imprimés a été nommé et que cette instance examinera le recours qui lui avait été présenté par les avocats de la MTV contre la décision de fermeture. M. Issa a aussi affirmé avoir expliqué aux deux diplomates que le Liban « est attaché à la liberté d’opinion, d’expression et de croyance », et que « chaque personne a le droit de dire ce qu’elle souhaite ». Il a indiqué que « d’autres télévisions diffusent des critiques contre l’État, plus sévères que celles de la MTV, et n’ont pas été fermées ». Selon M. Issa, MM. Gabrielidès et Soto se sont dits « satisfaits » de ses explications. Le secrétaire général du palais Bustros a de nouveau indiqué que la MTV a été fermée parce que l’article 68 de la loi électorale interdisant aux médias la propagande électorale n’avait pas été respectée. Il a fait remarquer qu’un juge « ne peut pas rendre un jugement sans se référer à un texte de loi, sinon la personne lésée par son verdict peut demander qu’il soit relevé de ses fonctions ». Au journaliste qui lui faisait remarquer que les puissances occidentales sont persuadées qu’il y a eu une décision politique et non judiciaire de fermer la MTV, M. Issa a répondu: « C’est peut-être parce qu’elles ignorent qu’il y a au Liban une vraie séparation des pouvoirs. C’est ce que j’ai expliqué à l’ambassadeur américain, Vincent Battle, lorsque je l’ai convoqué pour cette même affaire. » Rappelons que les États-Unis avaient été les premiers à critiquer la fermeture de la télévision de M. Gabriel Murr, qu’ils avaient jugée « préoccupante ».
Après les États-Unis, c’était hier au tour de l’Union européenne de faire part aux autorités libanaises de sa préoccupation face à la fermeture de la MTV, affirmant qu’une mesure pareille risque de nuire à la réputation du Liban en tant que pays qui respecte la liberté d’expression. La prise de position de l’UE a été officiellement communiquée au palais Bustros...