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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire MTV - Le juge Samir Alia serait nommé à la tête de l’instance qui examinera le recours introduit par la chaîne télévisée Le nouveau tribunal des imprimés n’attend plus que l’approbation de Jisr

Mieux vaut tard que jamais. Il y a des adages qui ne se démodent pas – au Liban notamment. Le premier président des cours d’appel de Beyrouth, Tanios Khoury, a mis en œuvre hier la distribution des tâches, tant en ce qui concerne l’ensemble des cours d’appel ou au sujet des juges uniques dans la capitale. Cela concerne donc bien évidemment le tribunal des imprimés, celui censé examiner le recours introduit par les avocats de la MTV après la fermeture, le 4 septembre dernier, de la chaîne de télévision de Gabriel Murr. Cette décision a été transmise hier au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui l’a approuvée, « après avoir introduit quelques amendements, nécessaires pour la bonne marche du travail » judiciaire. Cette décision du CSM sera ensuite soumise à l’approbation finale du ministre de la Justice, Samir Jisr, qui l’entérinera. Tout cela concerne 94 juges, qui seront répartis sur les cours d’appel civiles et pénales, ainsi que sur tous les tribunaux de première instance, compétents en matière de loyers, de biens fonciers, de commerce, d’état-civil, de faillite, etc. Ainsi que les tribunaux d’arbitrage. Et au cas où cette distribution des tâches est entérinée avant la fin de la semaine en cours, les juges se chargeront de leur nouvelle mission en début d’année judiciaire, c’est-à-dire dès le 1er octobre, en fonction du dernier décret de nominations judiciaires. Interrogée par L’Orient-Le Jour, une source autorisée à la MTV a indiqué que les avocats de la chaîne demanderont au nouveau président, dès qu’il prendra possession de son tribunal, de fixer la date de l’audience. « Nous espérons que cela se fasse dès lundi prochain, et que tout finisse au cours d’une audience unique. C’est tellement politique que nous avançons réellement en terrain miné : nous avons été habitués, chaque demi-heure, à avoir une nouvelle surprise. » Comment comptez-vous vous y prendre ? « La première étape, c’est la procédure en elle-même. Si elle se déroule rapidement et honnêtement, si tous les délais sont normaux, si on ne nous emmène pas de report en report, nous allons y aller franco. Et dès que l’audience est fixée, nous pourrons ensuite envisager les aspects légaux et juridiques. » Et si le nouveau tribunal en question laisse traîner, à escient, l’affaire, la MTV et ses avocats, dit-on, trouveraient sûrement un autre recours. Quoi qu’il en soit, et selon des sources proches du Palais de justice, recueillies aussi bien par L’Orient-Le Jour que par l’agence al-Markaziya, c’est le président de la cour d’appel Samir Alia qui se chargera également du tribunal des imprimés. Même si aucun nom n’a été, officiellement, divulgué. Diverses et différentes sources judiciaires – dont des pénalistes de renom – interrogées par L’Orient-Le Jour parlent, au-delà, disent-elles, de tout esprit corporatif, du juge Alia comme étant « un homme très honnête et très pieux. Il peut ne pas être influençable. Nous ne lui connaissons pas de décisions politiques – tout comme, d’ailleurs, nous ne connaissions pas de décisions politiques au juge Labib Zouein. Il fait un travail... honnête. Il est très proche, d’autre part, du Premier ministre Hariri ». Ce que l’on entend également, c’est que trois autres juges ont refusé, ces derniers jours, la présidence du tribunal des imprimés. Il s’agit du juge Michel Abou-Arraj (qui, dit-on, laissera ses fonctions à la Chambre de mise en accusation pour se charger de la présidence d’une des deux cours d’appel de la capitale), du juge Georges Ghantous (qui continuera à présider l’autre cour d’appel), ainsi que du juge Béchir Dadanji. « Ils ont refusé sans doute pour ne pas se mettre en porte-à-faux entre leurs convictions et les “impératifs” politiques que l’on connaît », ajoutent les sources en question. Que le nouveau tribunal des imprimés ait été nommé est sans aucun doute une bonne chose. Sauf que deux questions se posent. Va-t-il, d’abord, atermoyer inutilement et ostentatoirement pour retarder la date de l’audience ? Va-t-il pouvoir résister, contrairement à celui qui a entériné la fermeture de la chaîne, aux pressions politiques ? Et que se passerait-il au cas où – comme l’a confirmé hier, devant les journalistes, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi – des négociations seraient en cours entre l’émir saoudien Walid ben Talal et certains responsables au sujet de l’achat d’actions au sein de la MTV ? Parallèlement à tout cela, le premier juge d’instruction de la capitale, Hatem Madi, a poursuivi hier son investigation dans l’affaire parquet d’appel de Beyrouth vs MTV. Sont concernés le directeur des programmes politiques Paul Haddad, ainsi que le présentateur du programme Istifta’, Ziad Noujaim. Une des émissions de ce programme ayant été accusée, entre autres, d’avoir porté atteinte aux relations avec un pays frère (la Syrie), ainsi qu’à la dignité du chef de l’État. Il a ainsi écouté le témoignage de Joseph Issaoui. Les trois autres témoins, qui ne se sont pas présentés hier, seront écoutés le 14 octobre. Il s’agit de Charles Ayoub (empêché pour raisons de santé), Samir Kassir et Ziad Majed. Signalons enfin que le président du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), Abdel-Hadi Mahfouz, a catégoriquement nié les informations rapportées par certains organes de presse et selon lesquelles le Premier ministre, Rafic Hariri, aurait demandé au CNA d’imposer des sanctions à la chaîne de télévision LBC. En raison, d’abord, d’un clip anti-haririen ultraprojeté (celui mettant en scène un sosie d’Albert Einstein), mais également pour les propos tenus sur l’antenne de la télévision de Pierre Daher par le directeur d’al-Diyar, Charles Ayoub. Z.M.
Mieux vaut tard que jamais. Il y a des adages qui ne se démodent pas – au Liban notamment. Le premier président des cours d’appel de Beyrouth, Tanios Khoury, a mis en œuvre hier la distribution des tâches, tant en ce qui concerne l’ensemble des cours d’appel ou au sujet des juges uniques dans la capitale. Cela concerne donc bien évidemment le tribunal des imprimés, celui...