Vie Politique - L’opposition met en garde contre une chasse aux sorcières Addoum exhume le dossier des Puma contre Gemayel

L’étau se resserre autour de l’opposition qui se trouve bel et bien dans le collimateur du parquet. Le procureur de la République, Adnane Addoum, a créé la surprise, hier, en exhumant un vieux dossier, celui des Puma, à travers lequel on avait tenté, en vain, il y a une dizaine d’années, d’établir l’implication de l’ancien président Amine Gemayel dans une affaire de détournement de fonds publics. Les propos tenus par M. Addoum, lors de sa conférence de presse de mercredi, au sujet de l’enquête qui s’étendrait à « tous ceux qui ont eu au Liban des activités portant atteinte à la sécurité, au prestige de l’État et à son statut financier », prennent aujourd’hui tout leur sens. Si le général Michel Aoun risque aussi d’être poursuivi, ce ne serait pas pour d’éventuels contacts avec des Israéliens, mais pour « rébellion » ou pour avoir « détourné des fonds publics », un autre vieux dossier. La décision du parquet intervient au moment où l’on continuait hier, dans les rangs de l’opposition, de mettre en garde le pouvoir contre le recours à la justice comme une arme contre les opposants. « Nous lutterons fermement contre les tentatives d’utiliser la justice pour museler l’opposition », a déclaré M. Nassib Lahoud. « C’est la chasse aux sorcières qui se poursuit », a, pour sa part, affirmé M. Farès Souhaid, qui a comparé les pratiques du pouvoir à celles de « l’époque stalinienne ». PAGES 2 ET 3