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Actualités - CHRONOLOGIE

Déclaration Le dialogue islamo-chrétien, une nécessité et une aventure

Sous le titre « Le dialogue islamo-chrétien, une nécessité et une aventure », des Libanais engagés dans le dialogue interreligieux viennent de cosigner, comme membres du GRIC (Groupe de recherche islamo-chrétien), une association active en France, au Maroc et en Tunisie, un appel dont le titre est emprunté à l’un de ses signataires, M. Saoud el-Maoula. Dissipant d’emblée une équivoque toujours présente, quand il s’agit de dialogue, la déclaration affirme que « le dialogue n’est pas une tactique politique ou une position opportuniste ». En d’autres termes, c’est en toute sincérité qu’on s’engage dans le dialogue, loin de toute volonté de domination et de toute crainte d’être l’objet d’une quelconque violence. La déclaration prend la forme d’un « appel » aux communautés religieuses et aux individus, « contre toute utilisation du religieux comme justification de la violence et de l’injustice ». Elle est signée, côté libanais, par le P. Louis Boisset, doyen de la faculté des sciences religieuses de l’USJ), M. Abbas Halabi, représentant de la communauté druze au sein de la commission nationale pour le dialogue islamo-chrétien, le P. Georges Massouh, de l’Université de Balamand, Saoud el-Maoula, ancien représentant du Conseil supérieur chiite au sein du comité national et coordinateur d’un centre de dialogue à l’USJ, et cheikh Mohammed Nokkari, secrétaire général de Dar el-Fatwa. En voici le texte intégral : « La nature humaine implique la différence et l’obligation de la connaissance réciproque. Dieu, qui pouvait nous créer identiques, nous a créés différents et nous appelle à nous entendre et à dialoguer pour bien vivre ici-bas en harmonie. « Si le dialogue est une obligation morale et religieuse, il est aussi une aventure car inscrit dans l’histoire, et donc sujet à tout ce qui fait obstacle à la liberté, à la justice et à la paix entre les humains. « Le dialogue n’est donc pas une tactique politique ou une position opportuniste dictée par les impératifs du moment. Mais comme toute activité humaine, le dialogue est sujet non seulement aux rapports de force, aux intérêts opposés et aux ambitions différentes, mais aussi aux obstacles, aux difficultés, aux incompréhensions et aux inimitiés. « Membres du GRIC (Groupe de recherches islamo-chrétien), à Beyrouth, Paris, Rabat et Tunis, nous faisons l’expérience que dialoguer, c’est faire chemin ensemble, se reconnaître des responsabilités et des devoirs réciproques. « Voilà pourquoi, nous nous sentons interpellés par certaines questions posées par nos contemporains, telles que : • « Pourquoi le message et les structures des religions sont-ils parfois utilisés pour légitimer le recours à la violence et à la guerre ? • Le rapprochement des peuples et des cultures ne nous invite-t-il pas à chercher une ouverture à l’autre, différent, croyant ou non, et à approfondir la compréhension de la voie de salut dans chaque religion ? • Comment éviter que la mondialisation, imposée par le nouvel ordre mondial, nivelle l’universalité humaine, ouverte à la diversité et à la complémentarité dans l’enrichissement réciproque, le respect mutuel et la coopération ? • Comment œuvrer ensemble pour une humanisation de la politique et de l’économie en vue de dépasser la crise du politique et de retrouver les dimensions morales et spirituelles de l’être humain ? • Comment sauvegarder les apports positifs de la science et du progrès humain, et faire en sorte que toute l’humanité en bénéficie ? • Comment rejoindre tous ceux qui s’engagent résolument en faveur de la justice et de l’équité dans les relations entre peuples et nations, et ainsi faire face aux injustices et inégalités génératrices de violences et de misères ? « En réponse à ces questions, nous nous sentons invités à : • « Œuvrer, chacun dans sa communauté, contre toute utilisation du religieux comme justification de la violence et de l’injustice. • Encourager une concertation permanente permettant de découvrir, les uns chez les autres, les valeurs humaines communes et universelles (justice, dignité, dialogue, rencontre, partage, solidarité, paix) et de les mettre en pratique. • Rejoindre les démunis et les opprimés, les réfugiés et les immigrés, les minorités marginalisées et les exclus, les victimes des conflits, à la lumière des Textes sacrés et des droits de l’homme. • Reconnaître la dignité des femmes, lutter contre toute discrimination à leur égard et favoriser les conditions de leur épanouissement. • Travailler ensemble contre le marché des armes, en particulier les armes nucléaires et de destruction massive, pour une vraie harmonie entre l’être et l’univers, entre l’homme et la nature, afin de sauvegarder l’avenir de l’humanité. • Coopérer à l’élaboration d’un projet d’humanisation assurant le bien-être matériel de l’homme, sauvegardant les acquis de la modernité, tout en respectant la dignité spirituelle et morale. « Le religieux ne subsistera que s’il est interreligieux et ouvert à toute personne humaine. »
Sous le titre « Le dialogue islamo-chrétien, une nécessité et une aventure », des Libanais engagés dans le dialogue interreligieux viennent de cosigner, comme membres du GRIC (Groupe de recherche islamo-chrétien), une association active en France, au Maroc et en Tunisie, un appel dont le titre est emprunté à l’un de ses signataires, M. Saoud el-Maoula. Dissipant d’emblée...