Manifestation à Paris près de l’ambassade du Liban

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté hier non loin de l’ambassade du Liban à Paris pour protester contre la fermeture de la MTV. Cette manifestation, qui a rassemblé « 300 à 400 personnes », selon les organisateurs, « 150 » selon la préfecture de police, s’est déroulée dans le calme. « Nous lançons un appel au président (Jacques) Chirac pour qu’il fasse pression sur (le Premier ministre Rafic) Hariri afin d’obtenir la réouverture de cette chaîne », a déclaré à l’AFP un des organisateurs de cette manifestation, Farès Louis, du Rassemblement pour le Liban. Le mouvement de protestation se déroulait donc au moment où M. Hariri s’entretenait avec le chef de l’État français. Interrogé à ce sujet, à sa sortie de l’Élysée, le Premier ministre a répondu qu’il venait d’être informé de la manifestation. Au journaliste qui lui rappelait que la liberté d’expression était l’une des valeurs fondamentales prônées par la francophonie, le chef du gouvernement a déclaré : « C’est une valeur sur laquelle le Liban insiste aussi beaucoup. Mais c’est une affaire qui regarde uniquement la Justice, et c’est à elle de trancher ». Une dizaine de personnes avait déjà pénétré samedi dans la soirée dans le jardin de l’ambassade du Liban pour protester contre la fermeture de cette télévision. Selon un porte-parole de l’ambassade, les manifestants, qui ont escaladé la grille du jardin, ont accepté de quitter les lieux sans incidents. « Tout s’est passé dans le calme », selon le porte-parole. Dans un communiqué à l’AFP, le Rassemblement pour le Liban/France affirmait que « des dizaines de citoyens franco-libanais » avaient pénétré dans l’enceinte de l’ambassade et déployé des banderoles réclamant « le respect des libertés fondamentales au Liban à la suite de la fermeture de MTV ». Dans le même communiqué, le mouvement a annoncé « une grève de la faim », demandant « aux autorités françaises de prendre une position ferme contre le pouvoir libanais qui bafoue les libertés fondamentales ». Selon le communiqué, les manifestants avaient l’intention de rester sur les lieux jusqu’à dimanche après-midi.