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Actualités - CHRONOLOGIE

AFFAIRE MTV - Kornet Chehwane annonce des mesures « très très importantes et radicales » pour mardi prochain Souhaid : La fermeture de la MTV s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à dynamiter une certaine ligne politique au Liban(photo)

C’est désormais, en ce qui concerne l’affaire de la MTV, le véritable point d’interrogation. Puisque l’étude du recours introduit par les avocats de la MTV (prévu en principe pour après-demain lundi) a été reportée sine die. Après que le décret des mutations judiciaires eut été publié, à la surprise générale, avant-hier jeudi à l’issue du Conseil des ministres, faisant voler en éclats le tribunal des imprimés qui devait examiner le recours en question. Et maintenant que tous ceux qui s’évertuent, depuis près de dix jours, à répéter que cette affaire-là est « purement et uniquement judiciaire », doivent être à la recherche de nouveaux arguments, l’opposition – avec Kornet Chehwane en fer de lance – continue tant bien que mal à essayer, en multipliant les contacts, de trouver une solution. Les membres de KC seront ainsi reçus par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, dès le retour de celui-ci de Dimane à Bkerké. Entre-temps, la presque totalité des députés du Rassemblement (Nayla Moawad, Salah Honein, Gabriel Murr, Farès Souhaid, Antoine Ghanem, Pierre Gemayel et Mansour Ghanem el-Bone) s’est entretenue hier pendant une heure et quart avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Au centre de l’entretien, « très franc » selon des sources proches de KC : les médias. Ainsi que les « pressions exercées contre l’opposition, et qui ne font qu’exacerber les tensions politiques ». Nayla Moawad s’est exprimée au sortir de l’entretien, pour préciser que la rencontre de KC avec Nabih Berry se préparait depuis trois jours, et que son but était, entre autres, d’évoquer ce qui a rapport avec « l’immeuble de la MTV ». Et, par là, l’immunité du député Gabriel Murr. « Chaque fois que quelqu’un veut rendre visite au député Murr, il est obligé de décliner son identité. L’immunité du député est tout naturellement au cœur de la pratique parlementaire », a-t-elle souligné. Également évoqué : le cas des médecins, ingénieurs et autres avocats, dont les bureaux sont situés dans l’immeuble en question, et qui sont « dans l’incapacité » d’exercer leurs fonctions. « Lorsque des députés sont reçus par le président de la Chambre, il est tout naturel d’évoquer la situation actuelle, ainsi que le rôle que pourrait et que devrait jouer le Parlement – et surtout le rôle que jouerait le président Berry », a ajouté la députée de Zghorta. Dans une allusion implicite à la solution de son collègue de Baabda Salah Honein, et qui consisterait, telle qu’il l’a expliquée il y a deux jours à L’Orient-Le Jour, à enlever l’affaire de la MTV des mains de la justice et à la déposer dans celles du législatif. Elle a également rappelé aux journalistes de la place de l’Étoile que l’un des principes de base de KC « a toujours été la défense des libertés. Et nous n’en avons pas le monopole. Tout le monde est attaché au respect des libertés, et c’est nous qui réclamons l’indépendance de la justice », a-t-elle tenu à préciser. Priée de commenter les propos de Walid Joumblatt selon lesquels les membres de KC sont des « officiers sans soldats » qui « parient sur un écroulement économique du Liban », Nayla Moawad a rétorqué que si tel était le cas, « ils ne se seraient pas opposés, dès 1994, à la pratique du pouvoir» en place à l’époque. « Il était clair que ce n’étaient pas nos intérêts personnels que nous défendions à travers cette opposition, parce que nous avons été combattus » par ce pouvoir. « Nous avons constamment appelé à une union des forces pour sauver le pays de la faillite, et l’opinion apublique doit savoir que ce qui nous a menés à cela aujourd’hui, ce n’est rien d’autre que le résultat d’une pratique politique, de vols, de corruptions, de non-respect des institutions étatiques ou de l’État de droit censé protéger le citoyen. » Notons qu’au cours de l’après-midi, la cellule de crise de KC a tenu sa réunion quotidienne au siège du PNL à Sodeco, en présence de l’ancien chef de l’État Amine Gemayel, des députés Nayla Moawad, Farès Souhaid, Gabriel Murr, Pierre Gemayel et Mansour Ghanem el-Bone, ainsi que de Samir Frangié, Camille Ziadé, Nadim Salem, Dory Chamoun, Eddy Abillama, Farid Khazen et Jean Aziz. « Des décisions radicales en ce qui concerne l’affaire de la MTV seront prises lors de la réunion de Kornet Chehwane (prévue mardi 17 septembre) », a déclaré le président Gemayel, sans plus de détails. Et Farès Souhaid de surenchérir : « Les décisions que nous prendrons mardi seront très très importantes. » Rappelant que les membres de KC suivaient l’affaire de la MTV « pas à pas. Sauf que ce n’est pas uniquement une question de fermeture, mais bien quelque chose qui s’inscrit dans le cadre d’un plan complet visant à dynamiter une certaine ligne politique libanaise ». Colloque de procédure pénale Parallèlement au volet politique, le bâtonnier de Beyrouth, Raymond Chédid, a affirmé hier que le fait d’appeler « à une réelle indépendance de la justice » n’est pas dirigée contre cette même justice, mais « au contraire, c’est un appel lancé en sa faveur », soulignant que « défendre la justice ne veut pas dire ignorer ses lacunes ». Me Chédid a ouvert hier le colloque sur le code de procédure pénale, en présence notamment du président de l’Institut des droits de l’homme de l’Ordre des avocats, Georges Assaf, ainsi que des anciens bâtonniers Issam Khoury, Issam Karam, Antoine Klimos, Raymond Eid, Chakib Kortbawi et Michel Lyan. « Si l’un de vous trébuche, aidez-le à se relever, et ne laissez pas le Liban devenir la proie de ceux qui essaient de porter atteinte à ses libertés et à l’équité de sa justice. Le Liban sans libertés et sans justice est un cadavre sans valeur », a déclaré Raymond Chédid s’adressant aux juges présents au colloque. Exigeant de « ceux qui se mêlent du travail de la justice » de ne plus y porter atteinte. Signalons enfin que le directeur de la publication de notre confrère al-Diyar, Charles Ayoub, a décidé de suspendre la parution de son quotidien à partir d’aujourd’hui samedi en signe de protestation contre la fermeture de la MTV, et de ses 500 employés « menacés de chômage et d’exil ». Il a souligné qu’il était contre « la politisation de la fermeture » de la chaîne en question, et qu’il œuvrait « pour préserver la liberté de la presse et de l’information. C’est une question de principe ». Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, interrogé par l’agence al-Markaziya, a déclaré « comprendre » les motivations de Charles Ayoub, regrettant qu’il en soit arrivé là, et soulignant cependant qu’il fallait « réfléchir à long terme, et dans le cadre de la loi ». Enfin, pour le député du Kesrouan, Nehmetallah Abi-Nasr, « tout cela montre que les responsables ont peur de la liberté d’expression ».
C’est désormais, en ce qui concerne l’affaire de la MTV, le véritable point d’interrogation. Puisque l’étude du recours introduit par les avocats de la MTV (prévu en principe pour après-demain lundi) a été reportée sine die. Après que le décret des mutations judiciaires eut été publié, à la surprise générale, avant-hier jeudi à l’issue du Conseil des...