Mouvement de solidarité avec le bâtonnier Chédid

Les avocats de Beyrouth se sont rendus en masse hier au siège de leur Ordre, situé au Palais de justice, afin de manifester leur solidarité avec le bâtonnier Raymond Chédid, qui avait été interrompu alors qu’il prononçait son discours, lundi dernier, au cours du Congrès national pour les libertés par le député Nasser Kandil. L’incident, rappelons-le, avait provoqué une altercation au siège de l’Ordre de la presse, où le rassemblement avait été tenu. Les avocats qui ont rendu visite à leur bâtonnier ont relevé qu’ils « soutiennent les décisions du Conseil de l’Ordre ». « Ces décisions, requises pour protéger les libertés publiques et privées, vont dans l’intérêt de la profession », ont-ils dit. Ils ont également appelé le pouvoir « à éviter les ingérences dans la magistrature », invitant « les juges à exercer leur profession librement ». Les avocats ont également dénoncé l’incident qui a eu pour cible le bâtonnier de Beyrouth. « On aurait très bien pu éviter d’interrompre Me Chédid, lui répondre après son discours au lieu de déclencher l’incident provoqué pour faire taire la justice, la liberté et le courage », ont indiqué les avocats présents. Au cours de la journée d’hier, le bâtonnier Chédid a pris part à une réunion élargie du Comité des libertés publiques et des droits de l’homme de l’Ordre des avocats. Durant la rencontre, qui a duré deux heures, plusieurs sujets ont été discutés, notamment le rôle que l’Ordre de Beyrouth devrait jouer pour la protection des libertés qui sont garanties par la loi et la Constitution. Par ailleurs, la Fédération des syndicats et des ordres des professions libérales a tenu une réunion hier au siège de l’Ordre des ingénieurs à Beyrouth. Elle a publié, à l’issue de la rencontre, un communiqué soulignant que la défense des libertés, notamment la liberté d’expression, est un devoir qui n’est ni limité dans l’espace ni dans le temps et qui nécessite une action de longue haleine. Le communiqué a également relevé que la magistrature devrait rester loin de toutes les considérations politiques.