Drogue - Tournée d’inspection du ministre de l’Intérieur dans la Békaa Murr annonce l’éradication des champs de pavot et de cannabis

Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a annoncé hier la fin de la campagne d’éradication des champs de pavot et de cannabis dans la Békaa, lancée en mai dernier par les forces de sécurité. M. Murr a fait une déclaration en ce sens au cours d’une tournée qu’il a effectuée hier matin dans la région de la Békaa afin de s’informer de près du bilan de la campagne d’éradication des stupéfiants. Il a indiqué au terme de cette visite que près de 11 400 hectares de haschisch et 900 hectares de pavot ont été détruits dans ce cadre. C’est vers 10 heures du matin que le ministre de l’Intérieur est arrivé au sérail de Zahlé, où il a été accueilli par le mohafez de la Békaa, Antoine Sleimane, l’évêque grec-catholique de Zahlé, Mgr André Haddad, et les hauts fonctionnaires du mohafazat de la Békaa. Après avoir effectué sa tournée d’inspection dans différents secteurs de la Békaa, M. Murr a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a notamment souligné que « l’opération d’éradication effectuée par les FSI et le bureau des stupéfiants, en collaboration avec l’armée libanaise et l’appui de la Syrie, a permis de détruire 114 millions de mètres carrés de haschisch et 9 millions de mètres carrés de pavot ». « Nous sommes parvenus à la phase finale de cette opération d’éradication, a déclaré le ministre de l’Intérieur. Je suis en mesure d’annoncer aujourd’hui que nous avons clos le dossier de la culture des stupéfiants ». M. Murr a indiqué sur ce plan qu’il avait donné ses instructions au mohafez de la Békaa, aux moukhtars et aux présidents des conseils municipaux afin qu’ils suivent sur le terrain la décision d’éradication des plantations illégales. « Le ministère de l’Intérieur et l’État resteront vigilants et sont déterminés à détruire tous les ans les plantations jusqu’à ce que personne ne pense plus à reprendre la culture des stupéfiants », a affirmé le ministre de l’Intérieur. La campagne de destruction des champs de pavot et de cannabis avait débuté au printemps dernier, rappelle-t-on. Sous la pression des États-Unis, notamment, le Liban avait annoncé que 2002 serait « l’année de l’éradication des stupéfiants afin de préserver la réputation du Liban et la société libanaise de ce fléau qui porte atteinte à la santé et à l’avenir de la jeunesse », comme l’avait souligné M. Murr. Une délégation de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), basé à Vienne, s’était rendue en mars au Liban pour superviser l’éradication du pavot. L’État n’avait pas empêché en 2001 la moisson de chanvre indien, dont la culture dans la Békaa avait été justifiée par la crise économique et l’échec d’un programme de substitution mené en commun avec l’Onu. Les forces de l’ordre, assistées par l’armée syrienne, avaient éradiqué une première fois, en 1993, les cultures de drogue. Culture et trafic rapportaient quelque 4 milliards de dollars par an dans les années 1980.