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Actualités - CHRONOLOGIE

Opposition - On s’active, à Kornet Chehwane, pour préparer la rencontre avec Lahoud Du perron de Dimane, Moawad se déchaîne contre le gouvernement et contre Sleimane Frangié(photo)

Le chef de l’État attend de recevoir une demande de rendez-vous de la part de Kornet Chehwane (KC) pour leur accorder une audience. Et les membres de KC poursuivent, depuis quelques jours, les contacts internes en vue d’aboutir à cette deuxième rencontre, presque un an après le 30 août 2001, entre Émile Lahoud et le principal pôle d’opposition de l’Est politique. Une deuxième rencontre censée avoir lieu très bientôt, et dont on parle beaucoup depuis plusieurs mois. Notamment depuis que l’un des piliers du regroupement, Nassib Lahoud, se soit rendu auprès du locataire de Baabda – c’était aux lendemains de la victoire du nouveau membre de KC, Gabriel Murr, à la partielle du Metn, le 2 juin dernier. L’évêque maronite d’Antélias, Mgr Youssef Béchara, joue un rôle de grande importance. En fédérant, autour de sa personne, tous les membres du groupe qui, comme dans chaque famille, ont parfois des avis divergents à propos de telle ou telle chose. Il a ainsi intensifié hier ses contacts avec eux pour, d’abord, décider de la nature de la délégation qui sera reçue, en principe cette semaine, au palais présidentiel. Mais aussi, et surtout, pour arriver à un consensus autour des sujets qui seront évoqués et débattus au cours de l’audience. Manière à ce que les dossiers essentiels soient au centre des discussions et pour éviter que cette rencontre, très attendue à plusieurs niveaux, ne soit que purement formelle. L’un des membres de KC, l’ancien ambassadeur Simon Karam, a souligné à l’agence al-Markaziya que toutes les énergies, au sein du groupe, convergent en ce moment sur la préparation de la rencontre de Baabda, que c’est un sujet sur lequel tout le monde planche « et à différents niveaux ». Réitérant la satisfaction de KC en ce qui concerne la réaction du n° 1 de l’État, il a affirmé que le plus important « c’est que le président de la République soit le parrain du dialogue entre les différentes parties, entre les différentes propositions politiques ». Assurant que KC allait évoquer tous les dossiers internes avec le général Lahoud, avec à leur tête « la situation économique ». Moawad chez Sfeir Pendant ce temps, un autre pilier du groupe, Nayla Moawad, se rendait à Dimane, où elle a été reçue par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. « Je l’ai informé (le patriarche) de l’ensemble de réactions qui ont suivi » la publication du dernier communiqué en date de KC. « Ainsi que du fait que le gouvernement ne l’a pris en compte ni avec sérieux ni avec responsabilité. Et nous avons comme l’impression que ce gouvernement avait mis sur pied, avant la publication du communiqué, un chœur chargé d’y répondre. Comme si l’État voulait à tout prix s’obstiner à ne voir dans ce texte que ce qu’il ne contient pas. Eh bien si c’est cela que le gouvernement veut, nous n’arriverons certainement à rien », a asséné Nayla Moawad. Dans une allusion à cette phrase d’anthologie de Kamal Joumblatt : « Même s’il (il s’agissait d’un corbeau) vole, c’est une chèvre. » Répondant aux journalistes présents à Dimane qui l’ont interrogée à propos de la prochaine rencontre avec le chef de l’État, la députée de Zghorta a rappelé que, dès l’époque du premier document de Kornet Chehwane, le regroupement avait insisté sur son cheval de bataille : « le dialogue national ». Précisant qu’il est « tout à fait naturel » que ce dialogue-là « démarre avec le président de la République », Nayla Moawad a émis le souhait que KC puisse dialoguer avec les autres, également. Après avoir indiqué que le rendez-vous avec le chef de l’État n’a pas encore été fixé. Elle a ensuite rappelé sa conviction, selon laquelle le gouvernement et le régime essaient, par tous les moyens, de voiler, écran de fumée après écran de fumée, « leur échec en ce qui concerne la crise économique que nous vivons. Et malheureusement pour lui, le gouvernement est incapable, là, de faire un tri confessionnel. Son échec est patent, que ce soit à propos du niveau de vie (des Libanais), ou sur le plan socio-économique ». Nayla Moawad n’a épargné aucun pôle du pouvoir. « Ils ont essayé de nous faire croire que, sur le plan de la sécurité, c’était la stabilité assurée. Et nous voyons bien que là aussi, c’est l’échec : même la sécurité n’est pas assurée. Cela suffit de jeter de la poudre aux yeux des gens, de miser sur les apparences. Et plutôt que de réunir toutes les factions libanaises autour d’une même table de dialogue, on leurre, constamment, pour détourner l’attention, pour cacher l’échec. Pendant que les Libanais vivent au quotidien la faillite économique et que l’heure du règlement des comptes approche de plus en plus », a déploré la députée nordiste. La polémique avec Frangié et Yammine Interrogée ensuite sur sa polémique avec l’autre figure du Nord, le ministre de la Santé Sleimane Frangié, et plus précisément sur la réaction de ce dernier à propos du communiqué de KC, Nayla Moawad a commencé par faire part de son étonnement. « Je suis stupéfaite de voir tous ces efforts surhumains que fournit le ministre Frangié dans le but d’installer de nouveau une ambiance de guerre et d’y replonger le pays. Il essaye par tous les moyens de nourrir la discorde entre les Libanais. Il a assuré, il y a une semaine, que si l’armée syrienne venait à se retirer du pays, alors les musulmans se retourneront contre le document qu’ils avaient signé en toute conviction. Ils se retourneront contre l’accord de Taëf et contre la présence chrétienne au Liban. Je crois qu’il a dû se rendre compte que cela est faux et que cette atmosphère-là n’existe pas au Liban. Que la majorité des Libanais reste attachée au principe de coexistence », a-t-elle dit. Nayla Moawad a pris ensuite une toute autre voi(e)x. « Le ministre Frangié a un rôle essentiel à jouer. Il se doit, avec l’échec du gouvernement auquel il appartient en toile de fond, de remplir son rôle. Grâce à ses capacités personnelles, grâce à ce nom de famille qui est le sien, il peut jouer un rôle sur le plan national. Pour rapprocher les points de vue, pour plancher, avec sérieux, sur les vrais problèmes. Les Libanais se moquent des conflits entre les responsables de leur pays. Ce qui les intéresse, ce qui les préoccupe, c’est comment assurer leur pain quotidien, ou l’avenir de leurs enfants », a rappelé la députée de Zghorta. « Ce que le Libanais veut, c’est être rassuré. Que s’il assure une éducation à ses enfants, qu’ils puissent trouver du travail. Que s’il les envoie à l’école, qu’ils puissent en retourner sans être victimes d’un quelconque incident de sécurité. Et si son fils adhère à un quelconque parti politique, il ne veut pas que les services viennent l’interpeller dans sa maison, pour l’emmener ensuite. Voilà ce que veut le Libanais », a-t-elle martelé. Nayla Moawad s’est arrêtée sur les accusations lancées contre KC et contre ses membres. « Cela suffit avec toutes ces accusations et avec ce monopole du patriotisme. Personne ne peut faire de la surenchère à ce sujet, personne ne peut mettre en doute notre volonté de nous opposer à Israël », a-t-elle affirmé. Priée de commenter l’affirmation de Sleimane Frangié selon laquelle des membres de KC appuiraient en bloc son communiqué alors qu’individuellement, ils le critiquent, Nayla Moawad a estimé que « personne ne peut être d’accord acec un communiqué pour venir ensuite le critiquer ». Enfin, à propos des derniers propos de Sleimane Frangié selon lesquels un bon nombre parmi les membres de KC l’aurait contacté pour lui dire qu’ils sont contre le congrès maronite de Los Angeles, elle a souhaité que le ministre de la Santé lui donne ces noms. Enfin, en parlant, justement, de polémiques, celle qui a démarré au premier jour de la toute récente session parlementaire, le député haririen de Beyrouth, Bassem Yammout (qui avait eu droit, place de l’Étoile, aux foudres de Nayla Moawad), a fait, hier, une déclaration. Estimant que le communiqué de Kornet Chehwane comprenait des points positifs (la réaffirmation des constantes nationales), comme des points négatifs (aucune position claire à propos du projet du congrès US contre la Syrie). Il a affirmé qu’il y avait « deux courants » au sein de KC : l’un extrémiste – « allant dans le sens des propositions du général Michel Aoun » – et l’autre modéré, soucieux de l’accord de Taëf.
Le chef de l’État attend de recevoir une demande de rendez-vous de la part de Kornet Chehwane (KC) pour leur accorder une audience. Et les membres de KC poursuivent, depuis quelques jours, les contacts internes en vue d’aboutir à cette deuxième rencontre, presque un an après le 30 août 2001, entre Émile Lahoud et le principal pôle d’opposition de l’Est politique. Une...