BANQUES Création d’un marché financier islamique mondial à Bahreïn

Un marché financier islamique mondial, destiné à développer les investissements islamiques, opère désormais à Bahreïn. Un décret créant l’International Islamic Financial Market (IIFM), qui a pour mission d’attirer davantage d’investissements et d’institutions opérant selon le système bancaire islamique, a été promulgué, a annoncé un responsable de l’Agence monétaire de Bahreïn (Banque centrale). « L’objectif du IIFM est de trouver de nouveaux instruments d’investissement et de remédier au problème de liquidité dont souffrent les banques islamiques », a déclaré le vice-gouverneur de la Banque centrale, Khaled al-Bassam. « L’IIFM devra ouvrir de nouveaux horizons devant les investissements et les institutions islamiques, qui sont relativement limitées en raison de leur système bancaire inspiré par la charia (la loi islamique) », a-t-il dit. Le système bancaire islamique diffère du système conventionnel, dans la mesure où l’emprunt n’est pas soumis à un taux d’intérêt, assimilé à l’usure, interdite par la religion musulmane. Les banques islamiques ne versent pas non plus d’intérêts à taux fixe aux déposants, mais leur proposent une rémunération indexée sur la performance (bénéfices ou pertes) effectuée par les investissements réalisés. M. Bassam a expliqué que, pour diversifier leurs activités réduites, « les banques islamiques devront procéder à titre d’exemple à l’émission des obligations islamiques et trouver d’autres instruments d’emprunt ». « De tels instruments sont de nature à remédier au problème de liquidité que connaissent ces banques », a-t-il affirmé, soulignant que « le secteur bancaire islamique est en plein essor et de nombreux investisseurs souhaitent placer leurs fonds selon la charia ». « Si les banques islamiques parviennent à rendre les mêmes services que les institutions conventionnelles, elles seront en mesure d’avoir une bonne part du secteur bancaire », a-t-il dit. En août 2001, la Banque centrale avait émis des obligations d’une valeur totale de 100 millions de dollars pour réactiver les investissements dans le pays. Bahreïn compte 70 banques, y compris islamiques, dont 46 offshore. Les banques offshore étaient au nombre de 75 au milieu des années 1980.