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Actualités - OPINION

Vie politique - Décentralisation, loi électorale, naturalisations, code des partis L’Intérieur a du pain sur la planche

Le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, doit préparer quatre grands projets : la décentralisation administrative, la loi électorale, les naturalisations et le code des partis. Bien évidemment, la règle du consensus joue à plein pour des dossiers aussi importants sur le plan national. Et aussi virtuellement explosifs. M. Murr devra donc effectuer un large tour de table consultatif, avant de proposer ses conclusions au Conseil des ministres. À ce niveau, d’ailleurs, on peut d’ores et déjà se demander si l’Exécutif, où se côtoient des courants distincts, pour ne pas dire antagonistes, peut aborder de telles questions sans se déchirer comme il en a l’habitude. Le scepticisme est de mise, quand on constate que pour une affaire comme le cellulaire, d’ordre purement matériel, sans connotation sociopolitique véritable, les dirigeants se sont querellés à mort. Que peut-il en être, alors, quand on doit traiter de dispositions réglant la vie publique dans son ensemble, en affectant les rapports de force, les quartiers d’influence, comme la loi électorale, la décentralisation administrative ou le statut des partis ? Sans compter l’épineux débat sur les naturalisations, qui implique un rééquilibrage par la récupération éventuelle des émigrés qui ont perdu la nationalité libanaise. Mais, bien sûr, les professionnels se montrent surtout concernés, et préoccupés, par la loi électorale, qui conditionne directement les suites de leur carrière. La population y est également très sensible parce qu’en principe, c’est à travers les urnes qu’elle peut exprimer ses tendances. En espérant être enfin en mesure de choisir elle-même, effectivement, ses représentants. Grâce à une loi qui, pour la première fois, serait juste et équilibrée. C’est là une vraie gageure. Car le pouvoir est régi par une majorité déterminée qui peut être facilement tentée de tailler un costume à sa propre mesure. Jadis, il arrivait que la majorité ministérielle ne coïncidât pas avec la majorité parlementaire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, surtout qu’en matière de code électoral, c’est un même chef d’orchestre qui mène le bal. Ce qui peut amener les autorités à contresigner un projet qu’elles désapprouvent, comme cela s’est produit pour les précédentes éditions. Toujours est-il que le mot d’ordre offre l’avantage, à la fois douteux et certain, de renvoyer dos à dos les partisans de diverses formules opposées. On sait en effet que le découpage des circonscriptions donne lieu à une polémique complexe. Certains veulent la petite circonscription, pour la proximité comme pour la protection des minorités. D’autres proposent le mohafazat, au titre du brassage entre communautés. Et d’autres encore suggèrent diverses formules médianes panachées. La controverse est d’autant plus acharnée que la loi électorale pour les législatives devrait avoir des effets sur la prochaine élection présidentielle, étant donné que c’est la Chambre qui élit le chef de l’État. De plus, l’ensemble peut être soumis à l’impact éventuel d’un nouveau code des partis. Qui favoriserait l’émergence et la montée en puissance de formations à caractère national laïc et civique, plutôt que communautaire. Pour faciliter l’abolition du confessionnalisme, par la bande si l’on peut dire, et sans attendre des textes spécifiques à ce propos. De même, la décentralisation administrative et la loi sur la nationalité devraient compléter le tableau en repartageant et en rééquilibrant les centres de décision ainsi que les poids des différents électorats. Conjointement appelés à une participation plus directe, plus quotidienne, à la vie publique. Pour un essor de développement autant que pour une promotion du civisme, clé d’une mentalité politique assainie. Émile KHOURY
Le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, doit préparer quatre grands projets : la décentralisation administrative, la loi électorale, les naturalisations et le code des partis. Bien évidemment, la règle du consensus joue à plein pour des dossiers aussi importants sur le plan national. Et aussi virtuellement explosifs. M. Murr devra donc effectuer un large tour de table...