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Actualités - CHRONOLOGIE

Cellulaire - Le chef du gouvernement accuse des personnalités haut placées de chercher à dénigrer la France Hariri : La téléphonie mobile est une affaire politique

Le Premier ministre Rafic Hariri a choisi de rendre public le désaccord qui l’oppose au chef de l’État et au ministre des Postes et Télécommunications Jean-Louis Cardahi, au sujet de la privatisation de la téléphonie mobile au Liban. Prenant la parole devant un congrès d’hommes d’affaires arabes organisé par l’institution Confex, M. Hariri a déclaré que « l’affaire de la téléphonie mobile est une affaire politique par excellence. Elle n’est ni financière, ni économique. Des forces au sein du pouvoir comme hors de lui en usent pour porter préjudice à Rafic Hariri ». M. Hariri répondait à une question sur l’avenir du téléphone portable au Liban et faisait de toute évidence allusion au chef de l’État, le général Émile Lahoud, et au ministre des P et T, avec lequel il est en conflit ouvert sur les moyens de liquider le duopole de la téléphonie mobile auquel participe l’entreprise française France Télécom, à 50 % propriété de l’État français. Par une loi votée le 30 mai, le contrat du duopole Cellis et LibanCell expire le 31 août, une date trop rapprochée pour que l’appel d’offres pour la reprivatisation des deux licences d’exploitation puisse déboucher. Mais alors que M. Hariri privilégie la prorogation des contrats des deux sociétés, en attendant une réadjudication, le chef de l’État et M. Cardahi sont favorables à une solution provisoire, la restitution du secteur à l’État et sa gestion au profit du Trésor. Or le chef du gouvernement redoute que cette solution ne compromette le plan de privatisation de la téléphonie mobile sur laquelle il a échafaudé son plan de redressement financier, qui doit être débattu au cours du forum économique Paris II. Parallèlement, M. Hariri nourrit de très fortes réserves sur la solution envisagée par M. Cardahi. Il affirme qu’elle ne comprend aucune garantie de rentabilité et qu’elle comporte trop de risques d’un retour du secteur à l’État, avec toutes les conséquences financières et légales que cela entraîne. Tout en affirmant ses préférences, M. Hariri souhaite donc que l’appel d’offres pour la gestion du secteur soit soumis, au moins, à des conditions rigoureuses et préparé par une société internationale, ce qui n’a pas été fait. En revanche, il affirme que M. Cardahi lui a proposé un cahier des charges préparé par son ministère, « ce qui est contraire à la loi » et qu’il lui est demandé de proposer au Conseil des ministres d’approuver la signature d’un contrat de gestion avec deux sociétés, ce qui revient à un accord de gré à gré, et qui est également, selon lui, « contraire à la loi ». Mais au-delà de ces considérations, M. Hariri n’a pas hésité à affirmer que l’« objectif réel » des divergences au sujet de la téléphonie mobile, est « de mettre la main sur le secteur et non seulement de compromettre Paris II, mais de le torpiller ». Maillon essentiel du processus de redressement économique envisagé par M. Hariri, Paris II, a déclaré M. Hariri devant les hommes d’affaires, doit permettre de substituer à une dette à courte échéance et à intérêts élevés, une dette internationale à longue échéance et à faible taux d’intérêt. Le Premier ministre n’a pas hésité non plus à critiquer la solution envisagée par M. Cardahi, affirmant qu’elle pourrait se révéler aussi catastrophique pour les finances publiques que l’est, en ce moment, le Casino du Liban. Rien n’empêche, selon lui, que la société gestionnaire ne commence à déclarer être perdante, puisqu’elle n’est astreinte à aucune garantie financière, ou que le secteur ne commence à se gonfler d’employés en surnombre, introduits par complaisance politique. « Le Casino du Liban a bien 700 ou 800 employés de trop », a-t-il constaté. « Le conflit ne prendra pas fin, car le gouvernement ne saurait approuver quoi que ce soit de contraire à la loi et à l’intérêt du Trésor », a insisté M. Hariri, qui estime que « la loi est très claire, elle donne la primauté à la privatisation ». Et d’ajouter que la France est en butte à une campagne de la part de parties au pouvoir, parce qu’elle l’appuie. « Parce qu’ils nous soutiennent, a dit M. Hariri, les Français font l’objet d’une campagne de dénigrement. Et de la part de qui ? De la part de personnalités au pouvoir. Lisez la presse aujourd’hui, vous noterez que les Français font l’objet d’une campagne injuste et inconsistante, parce qu’ils nous soutiennent. Comme si on cherchait à priver le Liban de ses derniers amis dans la région et dans le monde. Nous ne laisserons pas cela se produire. Nous continuerons à avoir nos amis (...) n’en déplaise aux autres ». L’ambassadeur de France au Liban, Philippe Lecourtier, avait déclaré lundi après avoir été reçu par M. Hariri, qu’il « était inquiet (...) parce qu’il s’agissait d’un dossier commun » à la France et au Liban. Cellis, avait-il précisé, est « une société d’État » dont les capitaux sont français. Considérant avoir été expropriée, Cellis a même envisagé un recours en justice devant un tribunal de l’Onu. « Je n’ai pas l’impression que ces divergences disparaîtront dans un avenir prévisible, mais leur impact sur les investissements sera limité car les gens s’y sont habitués. Les propos très négatifs que l’on entend ont perdu de leur crédibilité », a conclu à ce sujet M. Hariri. Les données du problème La téléphonie mobile au Liban est gérée en BOT (Build, Operate, Transfer) par deux sociétés, Cellis, contrôlé à 67 % par France Télécom, et LibanCell, dont des intérêts finlandais contrôlent 14 % du capital, rappelle-t-on. Cellis et LibanCell filiale ont été informés le 20 juin par le ministère des P et T que leur contrat de dix ans, signé en 1994, prendrait fin au 31 août, conformément à une loi en ce sens votée le 30 mai. Une loi votée par le Parlement le 30 mai autorise le gouvernement à lancer des appels d’offres internationaux pour l’octroi de deux licences de 20 ans à des sociétés qui hériteraient du réseau de Cellis et de LibanCell. Ces adjudications, qui doivent prendre trois à quatre mois, n’ont pas encore été lancées et il est trop tard pour qu’elles débouchent avant le 31 août.
Le Premier ministre Rafic Hariri a choisi de rendre public le désaccord qui l’oppose au chef de l’État et au ministre des Postes et Télécommunications Jean-Louis Cardahi, au sujet de la privatisation de la téléphonie mobile au Liban. Prenant la parole devant un congrès d’hommes d’affaires arabes organisé par l’institution Confex, M. Hariri a déclaré que «...