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Actualités - REPORTAGE

JEUNE TALENT - Hala Auji axe son diplôme de graphisme autour de la perception estudiantine de la capitale « Beyrut », la ville d’une jeunesse à la recherche de son image(photo)

Qu’est-ce que la jeune génération beyrouthine a à dire sur la capitale où elle étudie, mange et sort ? C’est en axant son diplôme autour de cette question que Hala Auji, qui a fini cette année ses études en graphisme à l’AUB, a réussi à apporter une amorce de réflexion pour le moins intéressante. En effet, elle a choisi les rues de Beyrouth comme support de sensibilisation à un sujet à multiples facettes : l’identité. « Ma première recherche portait sur le produit et son consommateur, explique la jeune femme. J’ai alors remarqué que beaucoup de t-shirts arboraient le drapeau américain, ce qui n’est jamais le cas pour celui de notre pays. J’ai décidé de poser des questions dans ce sens à 200 étudiants. » Le résultat ne fait que confirmer l’atmosphère ambiante : pour un Beyrouthin de 20 ans, la capitale se définit essentiellement par le bruit, la pollution, les embouteillages d’une part et par ses espaces de divertissement d’autre part. En clair, cette petite étude sur le terrain confirme que la plupart des personnes interrogées ne pense qu’à émigrer ou, tout du moins, vit en fonction du monde extérieur : « Pour résoudre ce problème, j’ai pensé que la meilleure façon de réagir serait de créer une nouvelle image de Beyrouth, plus attirante et surtout plus proche de la réalité, poursuit Hala Auji. Le Libanais en général et le Beyrouthin en particulier ne voient pas leur pays ou leur capitale à travers les images d’Épinal touristiques que sont le Cèdre, Baalbeck ou Byblos. La vie au quotidien est tout à fait différente, bien sûr. » Beyrouth sans fard Et, chose incroyable, la graphiste innove presque en développant un concept autour d’une image de proximité de Beyrouth, sans fard, sans retouches, débarrassée du poids du complexe d’infériorité dont l’affuble la grande majorité de la jeunesse qui y évolue : « J’ai photographié des scènes très banales de la ville, ajoute-t-elle. La Corniche avec ses badauds et ses sportifs, l’agent de police au milieu de la circulation, une ruelle animée dans le quartier Monnot, ou des passants se frayant un chemin entre les voitures. Je les ai retravaillées sur ordinateur en utilisant des couleurs saturées, parmi lesquelles le bleu domine. » Grâce à un financement, Hala Auji imprime des « flyers » et des autocollants, placarde ses affiches dans les rues de Ras-Beyrouth et d’Achrafieh, confectionne des t-shirts et lance son site Internet, http://www.beyrut.com . #Une nouvelle image de la capitale libanaise, plus proche de la tendance visuelle internationale, circule désormais, avec son logo, « Beyrut », représentatif du plurilinguisme, et son identité: « Près de 2 000 personnes ont visité le site dès les cinq premiers jours de sa mise en activité et ont fait part de leurs réactions via une boîte aux lettres spéciale, commente Hala Auji. L’ensemble de ces commentaires est accessible à ceux qui veulent les lire. » Même si ces réalisations, très innovantes tant dans l’idée initiale que dans leurs identités graphiques, ne sont qu’une ébauche, il n’en reste pas moins que les posters de « Beyrut », qui ont vécu, comme il se doit, leur vie éphémère sur certains murs de la ville, ont à coup sûr marqué les esprits. Après tout, cette ville appartient à ceux qui y vivent, telle qu’elle est. Autant apprendre à l’aimer. Diala GEMAYEL
Qu’est-ce que la jeune génération beyrouthine a à dire sur la capitale où elle étudie, mange et sort ? C’est en axant son diplôme autour de cette question que Hala Auji, qui a fini cette année ses études en graphisme à l’AUB, a réussi à apporter une amorce de réflexion pour le moins intéressante. En effet, elle a choisi les rues de Beyrouth comme support de...