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NOUVEAUTÉS EN LIBRAIRIE(photos)

« Secrets de la chair » (Judith Thurman - Éd. Calmann-Lévy) Décidément, Colette aura fait couler beaucoup d’encre. En tant qu’auteur prolifique, mais aussi en tant que sujet de prédilection des biographes, qui ne se lassent pas de raconter le destin de cette petite campagnarde devenue une des plus importantes figures littéraires et « libertaires » de son siècle. Secrets de la chair est une énième biographie de l’auteur des Claudine. Son plus : elle est sans doute parmi les plus complètes et les plus objectives. Si on a déjà tout dit sur la relation de Colette avec Willy, son premier mari et son mentor, son lien à Sido sa mère, son amour des chats, ses amants, ses maris, sa fille, etc., peu d’auteurs ont fouillé aussi profondément que l’Américaine Judith Thurman le sujet, décortiquant les demi-mensonges et explorant les fausses vérités. Neuf ans de recherches et de documentations donnent tout leur poids à ce gros pavé (traduit en français par Hélène Collon) à la lecture prenante (632 pages). « L’effroyable imposture » (Thierry Meyssan - Éd. Carnot) Thierry Meyssan est journaliste d’investigation. Il est rédacteur en chef du mensuel Maintenant et préside le Réseau Voltaire sur Internet (www.reseauvoltaire. net), qui prétend dénoncer les mensonges et manipulations des hommes politiques de tous bords. Du coup, l’attentat du 11 septembre est du pain béni pour ce fouineur et amateur de coups d’éclat. Thierry Meyssan affirme avoir été intrigué par « les anomalies des premières photographies de l’attentat contre le Pentagone, puis par la confusion et la contradiction des déclarations officielles » , ce qui l’a mené à enquêter sur le sujet. Et à conclure, qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone et qu’il s’agit donc là d’une « Effroyable imposture ». Cet ouvrage, qui recense et décortique des documents de la Maison-Blanche, du département de la Défense et des déclarations des dirigeants américains à la presse, souffre d’une grave lacune pour être convaincant : il ne se base sur aucun témoignage. Avis aux Sherlock Holmes (235 pages). « Il était une fois le Sentier » (Nadine Vasseur - Éd. Liana Lévi) La vérité si je mens en livre ? Absolument pas. Nadine Vasseur, journaliste culturelle et de faits de société, elle-même fille d’un fabricant du Sentier, où elle a passé toute son enfance, nous a concocté là un très sérieux ouvrage sur ce quartier parisien bigarré et pittoresque que bon nombre de Libanais ayant séjourné dans la capitale française connaissent bien. Dans ces quelques rues étroites et grouillantes se côtoient fabricants et grossistes en textiles, prostituées, petits commerçants, immigrés juifs, arméniens, turcs, chinois ou encore pakistanais. Le Sentier, c’est un univers à part, un microcosme hétéroclite de personnages de cour des miracles, évoluant autour du vêtement. Après un chapitre d’histoire de ce lieu de tout temps placé sous le signe des cousettes et marchands de draps, Nadine Vasseur raconte, à partir de témoignages recueillis, l’évolution de la confection au prêt-à-porter de ce périmètre où se conjuguent mode et commerce. Elle nous brosse aussi les portraits de certaines figures de proues contemporaines. On y lit la vraie histoire de certaines réussites spectaculaires, comme celles de Naf Naf, Morgan, Gérard Darel, marques aujourd’hui internationalement connues, nées toutes entre les rues du Caire, de Réamur et d’Aboukir... Un livre agréable, intéressant et bien écrit, pimenté de petites histoires anecdotiques, parfois nostalgiques, et souvent drôles (397 pages). « Le pouvoir des fleurs » (Jean-Marie Laclavetine - Éd. Gallimard) Ce roman d’aventures métissé de suspense se situe dans les années soixante-dix, en pleine période Flower Power, d’où le titre. Lola, vingt-huit ans, fréquente une communauté d’étudiants d’une vingtaine d’années qui passent la moitié de leur temps à expérimenter toutes sortes de drogues. La jeune femme entretient avec quatre d’entre eux des relations d’amitié amoureuse. Lorsqu’elle se retrouve enceinte d’un Cubain avec qui elle vient de rompre, les quatre garçons décident d’endosser ensemble la paternité. Ce sera, pensent-ils, une famille de l’ère nouvelle. Mais la naissance de l’enfant va entraîner des conséquences qui chambouleront tous les plans de vie préétablis... Jean-Marie Laclavetine dépeint parfaitement dans ce roman l’ambiance libertaire et utopique des années hippies (374 pages). « Mouchons nos morveux » (Jean-Louis Fournier - Éd. JC Lattès) Vous avez envie de rigoler un bon coup ? Ce livre est pour vous. Enfin, le « vous » désigne là tous les parents excédés, dominés, harcelés par leurs rejetons. En cette ère d’enfants-rois, ces derniers se transforment de plus en plus jeunes en dictateurs, et les parents se retrouvent dans le rôle de la victime impuissante. Jean-Louis Fournier, qui est un auteur d’ouvrages « impertinents » (comme Le Curriculum vitae de Dieu, Je vais t’apprendre la politesse, p’tit con, Peinture à l’huile et au vinaigre ), a l’ambition à travers ce livre de pousser les parents à la révolte. Avec des formules comme « N’oubliez jamais qu’un enfant qui a tué ses parents hérite de leur fortune à sa sortie de prison », ou « Lorsque l’enfant paraît, le bonheur disparaît. Les économies aussi », ou encore « Prenez les devants, abandonnez vos enfants avant qu’ils ne vous abandonnent », le ton est donné... Sympathique (184 pages). « Rencontre sous X » (Didier Van Cauwelaert - Éd. Albin Michel) Roy, footballeur sur la touche, déprime. Il est payé grassement à ne rien faire. Un de ses potes du café d’en dessous de chez lui, Bruno, pompier au chômage, va l’entraîner par hasard sur un tournage de film X. Et là, le conte de fées — du genre décalé comme les aime l’auteur — va se produire. Il y rencontrera la femme de sa vie, une actrice porno, occasionnellement mannequin. Une de ces filles de l’Est, qui ne rêvent que de sécurité matérielle, sont prêtes à tout pour amasser de l’argent, mais gardent néanmoins un grand cœur. Dans son dernier roman, le prix Goncourt 1994 explore de sa plume, toujours trempée dans le surréalisme, les univers parfois similaires (par leur matérialisme forcené) du foot et du hard (250 pages). Z.Z.
« Secrets de la chair » (Judith Thurman - Éd. Calmann-Lévy) Décidément, Colette aura fait couler beaucoup d’encre. En tant qu’auteur prolifique, mais aussi en tant que sujet de prédilection des biographes, qui ne se lassent pas de raconter le destin de cette petite campagnarde devenue une des plus importantes figures littéraires et « libertaires » de son siècle. ...