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Actualités - CHRONOLOGIE

VIE POLITIQUE - Pakradouni défend sa position dans l’affaire Tony Frangié Frangié accuse Jamil es-Sayyed d’avoir rouvert le dossier d’Ehden pour l’« embarrasser sur le double plan chrétien et zghortiote »(photos)

Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, s’en est pris violemment au directeur de la Sûreté générale, le général Jamil es-Sayyed, l’accusant d’avoir rouvert exprès au cours des derniers jours le dossier de l’assassinat de Tony Frangié, à Ehden, en 1978, pour l’« embarrasser sur le double plan chrétien et zghortiote ». Il a aussi reproché en des termes très virulents au chef des Kataëb, Karim Pakradouni, d’exploiter cette affaire à des fins politico-partisanes. Dans le même temps, le dirigeant phalangiste se prononçait pour la clôture définitive du dossier d’Ehden. M. Frangié s’est rendu hier à Bkerké pour faire part au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, de sa position par rapport à l’ouverture de ce dossier qui l’irrite au plus haut point. Quelque temps plus tard, le patriarche a reçu M. Pakradouni pour un entretien centré également sur l’affaire d’Ehden. Pressé de questions par la presse, le ministre de la Santé n’a pas caché son agacement : « J’étais en voyage au cours des deux derniers jours lorsque le dossier a été ouvert et c’est mon avocat, Me (Joseph) Arayji, qui a averti le patriarche de ce qui se passait. Nous n’avons pas réclamé une exhumation du dossier et quand le président (de la République, Sleimane) Frangié avait annoncé qu’il tournait cette page du passé, il était on ne peut plus sérieux. (...) Je pense que celui qui a voulu rouvrir aujourd’hui le dossier d’Ehden n’a pas agi dans le souci de préserver nos droits, mais parce qu’il veut embarrasser Sleimane Frangié (le ministre) sur le double plan chrétien et zghortiote. J’ai un conseil à lui donner : c’est d’essayer d’autres méthodes. Les Zghortiotes savent parfaitement ce qui se passe : les agents des services de renseignements circulent dans Zghorta, interrogent les parents des victimes (du massacre d’Ehden) sur les démarches qu’ils comptent entreprendre, leur conseillent d’agir et je pense même qu’ils leurs disent ce qu’ils doivent faire ». À la question de savoir qui a déterré ce dossier, il a répondu : « Qui à votre avis ne nous laisse pas tranquilles depuis quelque temps et nous cherche noise chaque mois ? Je l’ai d’ailleurs désigné lors d’une interview à la télévision. Ce n’est évidemment pas le ministre de l’Environnement qui ouvre ce genre de dossier. Celui qui s’en charge est connu. C’est Jamil es-Sayyed. Lorsque votre adversaire est maladroit, vous ne savez pas à qui vous avez affaire. Mais lorsqu’il ne l’est pas, vous savez qui se tient en face de vous ». Rappelons que M. Frangié s’en était vivement pris aux services de renseignements il y a quelques mois, les accusant de faire circuler des rumeurs à son sujet et au sujet de sa famille. Prié de dire s’il est victime d’une tentative de dénigrement au niveau chrétien, il a souligné qu’il ne représente pas une « autorité de référence chrétienne » et que sa ligne politique rejoint parfois celle du camp chrétien comme elle s’en écarte à certains moments. « Mon désaccord avec ce camp, a-t-il poursuivi, est d’ordre politique mais il n’implique, en aucun cas, l’ouverture de dossiers personnels vieux de 30 ans dans le but d’intervenir dans le conflit au sein du parti Kataëb afin de soutenir Karim Pakradouni contre le président Amine Gemayel ». Il a réaffirmé que ceux qui ont rouvert le dossier d’Ehden veulent l’embarrasser sur le plan politique et chrétien « en donnant l’impression que Sleimane Frangié n’a pas tourné la page du passé et exploite le sang des martyrs ». Il a accusé M. Pakradouni de tenter de récupérer l’affaire Tony Frangié à des fins politiques et partisanes, rappelant que ce sont « les Kataëb surtout qui avaient payé cher le prix de cette affaire ». « Les relations personnelles ave Lahoud sont rompues » Interrogé au sujet de ses rapports avec Baabda, il a dit qu’il soutient toujours la présidence de la République sur le plan politique. « J’entretiens des relations politiques et personnelles avec le chef du gouvernement, et politiques avec le président Émile Lahoud dont je partage la même ligne politique. Mais nos rapports personnels ont été rompus. C’est peut-être ma faute ou la sienne. Le chef de l’État écoute trop ce que (le général) Jamil es-Sayyed lui fournit (comme informations) et nous n’arrivons pas à faire parvenir notre point de vue au président ». Après avoir indiqué qu’il n’a pas demandé rendez-vous au chef de l’État, M. Frangié a fait remarquer que « les Syriens n’apprécient pas ce qui se passe ». « Ils souhaitent que je me réconcilie avec le président de la République, mais mon problème avec lui est d’ordre personnel et non pas politique. En définitive, personne ne peut obliger quelqu’un à être son ami », a-t-il renchéri, estimant, en réponse à une autre question, que la bataille pour la pésidentielle n’a pas commencé. « Je ne sais pas si d’autres partagent mon point de vue. Je pense qu’il est faux d’empêcher quelqu’un de s’exprimer et d’attribuer tous les problèmes aux maronites comme s’il était interdit à un individu d’être maronite et d’aspirer à la présidence de la République ». Quelques heures plus tard, les journalistes ont prié M. Pakradouni de commenter les propos selon lesquels il tente d’exploiter politiquement l’affaire d’Ehden. « Les personnes envieuses et de mauvaise foi sont nombreuses. Si nous tenons compte de ce qu’elles disent, nous ne ferons rien. Si nous ne bougeons pas, elles nous accusent de faillir à notre devoir et si nous réagissons, elles nous reprochent d’intervenir », a-t-il dit, en rejetant également les propos selon lesquels il a impliqué la présidence de la République dans des affaires judiciaires lorsqu’il avait affirmé que le chef de l’État lui avait promis d’intervenir en faveur de la libération des personnes qui avaient été interpellées dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Tony Frangié. « Nous traitons de politique et c’est sur cette base que nous sommes intervenus. Nous ne nous mêlons pas des affaires de la justice que nous respectons mais nous considérons que les dossiers à caractère politique doivent être clos. La justice accomplit son devoir sur le plan judiciaire et nous assumons le nôtre sur le plan politique ». Il a assuré que son parti entretient « d’excellentes relations » avec la présidence de la République en indiquant que le général Lahoud « a exprimé un grand intérêt dans l’affaire des personnes interpellées dans le cadre du dossier d’Ehden et que le ministre Frangié a adopté une position tout à son honneur en appelant à la clôture de ce dossier, ce qui signifie une amnistie ». « À notre tour, a-t-il dit, nous appelons à la clôture de tous les dossiers de la guerre et à une amnistie ». Après son entretien avec M. Pakradouni, le patriarche Sfeir a reçu une délégation de l’Institut de Beit Chabab pour les handicapés. La SG, Frangié et le ministère de l’Intérieur Suite à la déclaration faite à Bkerké par le ministre Sleiman Frangié concernant le rôle du directeur de la Sûreté générale, le général Jamil es-Sayyed, dans la réouverture du dossier du massacre d’Ehden, les salles de rédaction ont reçu hier soir un fax manuscrit, sans en-tête et sans numéro de télécopieur, attribué au « service d’information du ministère de l’Intérieur et des Affaires municipales ». Le fax souligne que « le ministère de l’Intérieur tient à préciser que le dossier d’Ehden ne relève nullement de la compétence de la Sûreté générale ou de son directeur, mais plutôt de celle de la justice, seule autorité compétente en la matière ». Commentant cette mise au point, M. Frangié devait déclarer en soirée : « Nous espérons que ce qui a été dit au sujet de la non-compétence de la Sûreté générale et de la compétence de la justice illustre réellement le fait que la Sûreté générale croit en la séparation des pouvoirs et qu’elle est soumise à l’autorité du ministre de l’Intérieur, comme le prévoit la loi. Nous remercions le ministère de l’Intérieur d’avoir réagi rapidement en soulignant qu’il assumait ses responsabilités. Nous rappellerons au ministre de l’Intérieur une telle prise de position à chaque fois que la Sûreté générale et son directeur outrepasseront leur rôle et leurs prérogatives ».
Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, s’en est pris violemment au directeur de la Sûreté générale, le général Jamil es-Sayyed, l’accusant d’avoir rouvert exprès au cours des derniers jours le dossier de l’assassinat de Tony Frangié, à Ehden, en 1978, pour l’« embarrasser sur le double plan chrétien et zghortiote ». Il a aussi reproché en des termes très...