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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉCHETS TOXIQUES - Enquête en cours pour identifier l’entreprise responsable Les barils de produits chimiques dangereux découverts à Jbeil seraient transférés vers un lieu plus sûr

Le problème des barils contenant des produits chimiques dangereux découverts il y a quelques semaines au village de Bchellé (caza de Jbeil) est en voie de solution. C’est ce qu’a annoncé hier Naji Kodeih, chargé de ce dossier au ministère de l’Environnement, qui a précisé à L’Orient-Le Jour que « la solution est imminente mais nous faisons face à des obstacles, notamment le choix du lieu vers lequel devraient être acheminés ces barils ». Il a ajouté que « le mohafez du Mont-Liban m’a demandé de désigner un expert du ministère qui assisterait le caïmacam dans le transport de ces matières délicates ». Mais a-t-on les moyens de traiter de tels déchets au Liban ? « Nous pouvons les mettre dans un lieu plus sûr en attendant que soit identifiée l’industrie coupable d’avoir ainsi jeté ses résidus dans la nature », a poursuivi M. Kodeih. « L’avocat général statuant sur les affaires écologiques au Mont-Liban a été saisi de l’affaire. Nous attendons l’ouverture de l’enquête. » Quels types de pénalités encourent les coupables ? « C’est au juge de décider conformément à la loi ». Le ministère avait confirmé samedi dernier que les déchets étaient de nature toxique et qu’ils provenaient de matières utilisées pour la confection d’éponges. Pour sa part, Zeina Hajj, porte-parole de Greenpeace, a assuré avoir rencontré « des habitants qui se sont appropriés certains barils pour les utiliser chez eux, ce qui les expose à de graves dangers ». Elle a précisé que les militants de son organisation ont établi un cordon de sécurité autour de l’endroit où se trouvent les barils pour empêcher les curieux de s’en approcher, et qu’ils ont distribué des tracts explicatifs aux passants. Greenpeace a fait assumer au ministère de l’Environnement la responsabilité de l’inaction qui aggrave les risques découlant de la présence de ces déchets toxiques découverts en pleine nature, considérant que « le ministre Michel Moussa rejette la responsabilité sur les municipalités alors que celles-ci n’ont pas les moyens de faire face à ce genre de situations ». Cette accusation, M. Kodeih la rejette en bloc. « Dès que nous avons été notifiés de l’affaire, nous étions les premiers sur le terrain », a-t-il dit. « Nous avons alerté l’avocat général. Que pouvions-nous faire de plus étant donné notre personnel réduit ? » « Le droit de savoir », rappelle Greenpeace Par ailleurs, Greenpeace a publié hier un communiqué rappelant la teneur de sa campagne « Le droit de savoir » qui vise à promouvoir une politique transparente en matière de déchets industriels solides et liquides : le ministère devrait, selon l’organisation internationale, imposer aux industriels une liste des produits chimiques qu’ils utilisent afin que, lors d’éventuelles découvertes semblables à celle de Bchellé, la piste du coupable puisse être retracée rapidement. Le communiqué rappelle que « toutes les compagnies doivent s’assurer que les déchets pareils sont stockés en un lieu sûr qui ne soit pas souterrain, et où ils peuvent être contrôlés aisément, en attendant une solution radicale pour leur traitement ». Selon Greenpeace, « les déchets ne doivent surtout pas être incinérés, ce qui remplacerait les risques de contamination du sol et de l’eau en risques de pollution de l’air ». « Les solutions existent et sont appliquées en plusieurs endroits au monde, mais il revient au gouvernement de désigner la meilleure technique à implanter au Liban », ajoute le communiqué. L’organisation écologique réitère certains conseils en cas de découvertes de barils à l’aspect suspect : ne pas les toucher, ne pas s’en approcher ou respirer des vapeurs qui s’en dégagent. Il faut attendre que des experts bien équipés se chargent de transporter de tels déchets et de les mettre en lieu sûr. Tout matériel utilisé au cours de telles opérations doit être décontaminé sans délai. Par ailleurs, Greenpeace insiste sur la responsabilité qui incombe en premier lieu à l’industrie coupable. Enfin, le communiqué rappelle les « résultats d’une étude officielle non publiée effectuée par Dar al-Handasah en 1997 sur le sujet ». Selon cette étude, le volume des déchets industriels solides générés au Liban qui se chiffrait à 18 000 tonnes par an en 1994 est supposé augmenter à 64 000 en 2020, alors que celui des déchets liquides devrait passer de 61 000 mètres cubes par jour à 200 000 pour la même période. « Ces déchets toxiques viennent polluer les montagnes, les vallées, les cours d’eau et, surtout, la mer Méditerranée », précise le document.
Le problème des barils contenant des produits chimiques dangereux découverts il y a quelques semaines au village de Bchellé (caza de Jbeil) est en voie de solution. C’est ce qu’a annoncé hier Naji Kodeih, chargé de ce dossier au ministère de l’Environnement, qui a précisé à L’Orient-Le Jour que « la solution est imminente mais nous faisons face à des obstacles,...