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Actualités - CHRONOLOGIE

PARTIS - Réunion extraordinaire aujourd’hui rue Saïfi Les Kataëb pourraient expulser Amine Gemayel et lui intenter un procès

Entre le parti Kataëb et l’ex-président Amine Gemayel, c’est peut-être la rupture. Elle pourrait être, selon une source influente du parti, officialisée aujourd’hui, au cours de la réunion extraordinaire du bureau politique. Dans un communiqué explicatif, qui ferait pratiquement le procès d’Amine Gemayel, les membres du bureau pourraient décider d’expulser ce dernier et de le poursuivre en justice pour diffamation. Ainsi, comme le dit avec humour un membre du bureau politique, le cordon ombilical entre le parti et les Gemayel pourrait être coupé. Le siège central des Kataëb, rue Saïfi, revient à la vie. Le bâtiment est certes encore délabré, mais çà et là, pierres et blocs de béton montrent que le chantier a commencé. Et de nouveau, l’animation règne sur les lieux. Les responsables vont et viennent, heureux de s’activer derechef. Et la bataille qu’ils mènent actuellement est de taille. Choqués dans leur dignité par les propos d’Amine Gemayel sur le fait que la nouvelle équipe au pouvoir au sein du parti s’est prostituée pour atteindre les postes qu’elle occupe, ils ont décidé de réagir. Aujourd’hui, ils pourraient expulser l’ancien président. Son fils serait épargné puisqu’il n’est pas membre du parti, mais les sanctions contre le père ne s’arrêteraient pas là puisque le parti pourrait déposer contre lui une plainte pour diffamation. Selon une source influente du parti, ces décisions seraient exposées dans un communiqué bien argumenté, qui fera en quelque sorte le procès de l’ancien président, qui, depuis la mort de son père, Pierre Gemayel, le fondateur du parti, n’a cessé d’exercer sur cette formation une tutelle pesante. La source explique ainsi qu’il avait appuyé le Dr Élie Karamé, successeur désigné par le fondateur lui-même en 1984, sans jamais lui laisser une liberté de décision. Ce fut par exemple le cas lors de la décision du parti d’expulser Edmond Rizk et Louis Aboucharaf, alors que Karamé y était opposé. En 1986, Georges Saadé a succédé à Élie Karamé, contrairement à la volonté d’Amine Gemayel et, entre les deux, ce fut une longue histoire de conflit... Qui n’a pourtant pas empêché Amine Gemayel d’appuyer le même Saadé contre Samir Geagea en 1992. Mais il a ensuite rapidement commencé à l’attaquer. En 1999, poursuit la même source, Gemayel a appuyé Mounir el-Hajj contre Antoine Chader et Karim Pakradouni. Mais il a très vite commencé à l’attaquer. Pour cette source kataëb, Gemayel est contre tous les présidents du parti, parce qu’il estime que ce poste lui revient de droit et si, avant 2001, il ne pouvait présenter sa candidature parce qu’il était soit président, soit hors du pays, cette fois, il aurait voulu mener personnellement la bataille, avant de choisir de boycotter les élections. En tout cas, aujourd’hui, le bureau politique ne peut plus se taire. Libérer le parti « Il faut songer sérieusement à libérer le parti de cette emprise, déclare ce membre du bureau politique qui souhaite garder l’anonymat. D’autant qu’on ne peut pas suivre une politique d’ouverture et tenir les propos que tiennent Amine et Pierre Gemayel. Le parti a choisi son option et il faut lui donner une chance réelle de réussir ». En évoquant les propos de Pierre Gemayel, le membre du bureau politique fait allusion à l’appel adressé au chef du parti, Karim Pakradouni, de rallier les rangs du Baas. Selon la source du parti, celui-ci a choisi sa voie : une politique d’ouverture en direction de toutes les composantes, sur base d’un projet d’intégration des chrétiens dans l’État et la société. « Aujourd’hui, c’est cela le parti, une attitude positive, dans un esprit d’intégration, non de dilution. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à fonder un autre parti ». La bataille est donc ouverte. Cette fois, elle pourrait être sans merci. S.H.
Entre le parti Kataëb et l’ex-président Amine Gemayel, c’est peut-être la rupture. Elle pourrait être, selon une source influente du parti, officialisée aujourd’hui, au cours de la réunion extraordinaire du bureau politique. Dans un communiqué explicatif, qui ferait pratiquement le procès d’Amine Gemayel, les membres du bureau pourraient décider d’expulser ce dernier...