Washington lance un sondage d’opinions

Selon des sources bien informées rapportées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, le secrétaire d’État US Colin Powell a donné des directives précises aux ambassades US des capitales arabes impliquées dans l’opération de paix au Proche-Orient et à Tel-Aviv, pour qu’elles sondent les opinions et les positions de ces différents pays à propos de la tenue d’une conférence internationale sur la paix. Dont la tenue est prévue en principe au début de l’été. Ainsi, Washington a décidé de demander en premier lieu à Beyrouth, Damas, Amman, Le Caire, Rabat et Ryad quels sont les sujets qui devraient figurer en priorité, selon ces capitales, à l’ordre du jour de cette conférence, quels doivent en être les participants, et si la réunion devrait se limiter au seul volet israélo-palestinien ou si elle engloberait l’ensemble des dossiers israélo-arabes – notamment les volets libanais et syrien. Les sources précitées ont fait état de la grande importance qu’accorde l’ambassadeur US Vincent Battle aux positions du chef de l’État Émile Lahoud en ce qui concerne cette conférence (qui doit s’inspirer des résolutions internationales et de l’accord de Madrid). Washington, d’autre part, va aller plus loin et sonder les avis des pays concernés par la vision Bush sur la création d’un État palestinien, ainsi que sur un éventuel appui de leur part à ce sujet. Et publiera, une fois que tout cela sera fait, un rapport, en attendant celui de la Russie et de l’UE. Notons, enfin, que le Liban n’a pas encore de réponses bien précises – ce qui ne veut pas dire qu’il récuse la tenue de ce genre de conférences – aux questions américaines. Sauf que Beyrouth estime que ses positions sont déjà bien connues : droit au retour des réfugiés, retrait israélien des fermes de Chebaa, etc.