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Actualités - OPINION

VIE POLITIQUE - Les tiraillements pénalisent durement l’économie nationale Le spectre d’une crise majeure plane sur le pays

Une même interrogation sourdement, lourdement inquiète, dans les milieux populaires comme dans les cercles politiques : jusqu’où vont aller les querelles entre les dirigeants. Ce bras de fer cyclique n’est plus supportable dans la difficile conjoncture régionale et socio-économique présente. Et le fait que le litige tourne apparemment sur le meilleur moyen de préserver les droits du Trésor public ne l’en rend pas plus justifiable. Car le premier intérêt de l’État, comme du pays tout entier, se résume dans deux notions vitales : stabilité et confiance. Éléments que la tension entre dirigeants attaque et ronge comme le ferait une soude caustique. Il est étonnant, dans de telles conditions, que les responsables ne se remettent pas en mémoire la devise appliquée jadis par les hommes politiques libanais : il vaut encore mieux s’accorder sur un préjudice que se disputer sur un avantage. Ce qui est encore plus stupéfiant, c’est d’entendre le camp du président Lahoud et l’équipe du président Hariri reconnaître d’une même voix la gravité de la situation. Pour recommander, également à l’unisson, un traitement en profondeur, dans le respect des règles constitutionnelles comme de l’intérêt du Trésor. Cela, sans chercher à mettre en pratique ce constat mutuel, qui implique une action coordonnée des pouvoirs. Bien au contraire, les deux parties se tirent continuellement dans les pattes, soit par des déclarations ouvertes soit par le biais de fuites allusives en direction des médias. Toujours est-il que le Conseil des ministres doit en principe se prononcer sur le litige le 13 du mois en cours. En se référant, du moins on veut l’espérer, à l’arbitrage des textes constitutionnels. Les ministres voteraient selon leurs convictions propres, ou selon les directives de leur groupe. Les membres de la minorité battue auraient le choix entre se soumettre ou se démettre. Cela étant, le président de la République garde le droit constitutionnel de prier le Conseil de revoir sa copie. De toute façon, ajoute ce ministre, il est nécessaire que le jeu se joue dans les règles, loin de la lice médiatique et des empoignades qui nuisent au pays. S’il existe une fraction qui souhaite faire sauter le gouvernement, il lui faut s’abstenir de l’attaquer de biais. Mais tenter, par exemple, de pousser à la démission un tiers de ses membres, soit 11 ministres. Ou lui infliger une motion de défiance à la Chambre. Bien évidemment, tout dépend dans ce domaine de la position de Damas. Qui jusqu’à présent ne semble pas du tout favorable à une crise ministérielle au Liban. Émile KHOURY
Une même interrogation sourdement, lourdement inquiète, dans les milieux populaires comme dans les cercles politiques : jusqu’où vont aller les querelles entre les dirigeants. Ce bras de fer cyclique n’est plus supportable dans la difficile conjoncture régionale et socio-économique présente. Et le fait que le litige tourne apparemment sur le meilleur moyen de préserver les...