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Actualités - OPINION

Plainte libanaise informelle à l’Onu Trêve précaire et tension larvée au Sud

Pas d’opérations fracassantes au Sud, mais pas de calme absolu non plus. Ainsi le Liban vient de notifier M. Kofi Annan, via son délégué M. Stafan de Mistura, des violations incessantes de son espace aérien par la chasse israélienne. Sans trop insister dans cette plainte sur les tirs de DCA, par les batteries de la Résistance, qui ont accompagné ces survols. Du reste également accueillis par des shrapnels sol-air tirés par l’armée libanaise. La note libanaise parle, une fois de plus, de transgression de la ligne bleue et d’agression israélienne caractérisée. De son côté, Israël nie ces incursions. L’un de ses cadres militaires affirme en revanche que des éclats de missiles, tirés à partir du territoire libanais, sont retombés sur les kibboutz proches de la frontière nord, en Galilée. Que les échanges soient verbaux ou réels ne change rien à l’affaire : la trêve intronisée par Colin Powell à travers ses démarches en Syrie comme au Liban reste friable. Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, disait Musset. En oubliant qu’elle peut être entrouverte, c’est-à-dire à moitié close. C’est à peu près le cas dans le chaudron du Sud. Une situation qui répond sans doute aux vœux des décideurs syriens comme de leurs actifs alliés iraniens. On se rappelle ainsi que lors de la tournée du ministre des AE de la République islamique, M. Kamal Kharazi, il avait tout à la fois demandé la non-ouverture du front du Liban-Sud et la poursuite de la lutte contre l’ennemi israélien. Une manière diplomatique de recommander le maintien d’un degré certain de tension, sans explosion. Ou, en d’autres termes, la mobilisation sans la guerre. Malgré cela, selon des sources informées, il y a eu de l’eau dans le gaz entre Téhéran et Damas, au moment de l’initiative de M. Kharazi. Car les Syriens, indiquent ces sources, ne voyaient pas l’utilité de relâcher la pression sur Israël. Ils paraissaient certains qu’Israël n’était pas en mesure de relever le défi de l’ouverture d’un deuxième front élargi. Et écartaient grosso modo le risque de représailles étendues frappant leurs unités cantonnées au Liban ainsi que l’infrastructure libanaise. Alors que les Iraniens pour leur part paraissaient craindre de fortes ripostes entraînant des dégâts qui auraient finalement mis à mal l’unité intérieure du Liban. En désavantageant une résistance dont les actions causeraient plus de tort finalement au pays qu’à l’ennemi. Sans compter qu’une explosion aurait permis à Sharon de faire diversion et de livrer une bataille médiatiquement plus facile, plus justifiable, que celle qu’il mène contre les Palestiniens. En définitive, et après l’intervention quasi similaire des Américains, c’est l’option d’apaisement iranienne qui a prévalu, concluent ces sources. D’où ce sobre constat d’un officiel libanais en uniforme : c’est un calme tendu qui règne au Sud. Sous-entendu, l’un de ces calmes qui peuvent précéder la tempête. Un round d’attente et d’observation, tout entier lié aux développements dans les territoires autonomes palestiniens. Comme on sait, Beyrouth (à l’instar de Damas, bien entendu) a signifié à Powell comme à l’Onu qu’il respecte la ligne bleue, mais qu’il se réserve le droit d’agir par Hezbollah interposé pour récupérer Chebaa par les armes. En précisant, ajoute le même cadre autorisé, qu’il reste hors de question de fournir à Israël des garanties ou des assurances quant à la sécurité de ses troupes occupantes. Cette source soutient qu’il est de l’intérêt du Liban jumelé de garder ses fers au feu, dans un contexte nettement conflictuel avec l’État hébreu. Jusqu’à la libération de Chebaa, la restitution du Golan, la libération des prisonniers libanais détenus en Israël et le règlement du problème des réfugiés palestiniens. Jusqu’à la conclusion de la paix, en somme. D’ici là, souligne la même personnalité, la Résistance pourrait continuer à opérer à Chebaa quand et où bon lui semblerait. Le pouvoir veille cependant à ce qu’il n’y ait pas de troubles ou d’infiltrations d’éléments palestiniens sur la ligne bleue. Où la force conjointe armée (70 %) – FSI a reçu une mission de surveillance accentuée, avec patrouilles intensifiées et barrages routiers multipliés. Philippe ABI-AKL
Pas d’opérations fracassantes au Sud, mais pas de calme absolu non plus. Ainsi le Liban vient de notifier M. Kofi Annan, via son délégué M. Stafan de Mistura, des violations incessantes de son espace aérien par la chasse israélienne. Sans trop insister dans cette plainte sur les tirs de DCA, par les batteries de la Résistance, qui ont accompagné ces survols. Du reste...