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Actualités - ANALYSE

Coordination Hezbollah-FPLP-CG, selon le chef du front de Jibril au Liban

L’escale du secrétaire d’État américain Colin Powell au Liban et en Syrie aura eu l’effet magique de faire taire les canons dans le secteur de Chebaa et d’éloigner, du moins pour le moment, le spectre d’un embrasement généralisé. Le message du chef de la diplomatie américaine était on ne peut plus clair : éviter l’extension du conflit à partir de la «ligne bleue» devenue au cours des dernières semaines un véritable foyer de tension. Après une tentative d’infiltration d’éléments du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général FPLP-CG d’Ahmed Jibril (prosyrien), dans le secteur de Rachaya – mise en échec par l’armée libanaise –, une trêve semble s’installer depuis mardi dernier. Le porte-parole du mouvement d’Ahmed Jibril à Beyrouth, Abou Rouchdi, évoque pour L’Orient-Le Jour la portée de cette accalmie soudaine et l’éventualité de l’ouverture d’un front à la frontière nord d’Israël. Selon le responsable palestinien, s’il est clair que la visite du secrétaire d’État américain à Beyrouth et Damas avait pour objectif d’apaiser la tension à la frontière, il n’est pas dit que l’interruption des hostilités de la part du Hezbollah doive nécessairement être interprétée comme une soumission aux desiderata américains. Le Hezbollah a clairement signifié, après le départ de M. Powell, que la résistance se poursuivra. Est-ce à dire que les Palestiniens vont, eux, se conformer au cessez-le-feu tacite au Liban-Sud ? Vendredi dernier, Abou Rouchdi avait affirmé que sa formation n’était nullement impliquée dans le lancement de missiles Grad, la veille, par six membres du FPLP-CG dans le secteur du mont Hermon. Le responsable palestinien revient sur ses propos hier et reconnaît implicitement l’implication de sa formation dans cette action militaire. «Je ne dis pas qu’il s’agit d’une initiative personnelle, mais plutôt d’une réaction motivée par un ensemble d’émotions et de sentiments patriotiques, surtout que nous continuons à porter des armes», affirme le porte-parole d’Ahmed Jibril, en rappelant que «le FPLP-CG possède des bases militaires dans la Békaa-Ouest». «Nous avons mené une opération contre les fermes de Chebaa, un secteur où les opérations militaires sont autorisées», dit-il, en précisant que le FPLP-CG n’a toutefois aucunement l’intention d’ouvrir un front «ni à l’Est ni à l’Ouest, sauf dans le cadre permis». Affirmant que cette opération a été effectuée «en coordination avec le Hezbollah» – «il s’agit d’une région qui est sous contrôle militaire du Hezbollah», dit-il –, Abou Rouchdi précise que ce n’est pas la première fois qu’il agit en collaboration avec ce parti. Le Liban officiel a été «sensible à nos sentiments nationaux», relève Abou Rouchdi, en soulignant que sa formation «n’est pas prête toutefois à porter un coup à la victoire libanaise réalisée au Liban-Sud». Cela signifie-t-il pour autant que les réfugiés palestiniens, et à leur tête les membres du FPLP-CG, seront amenés à renoncer à l’ouverture d’un front au Liban-Sud ? Le FPLP-CG affirme être en faveur de l’ouverture de toutes les frontières pour permettre de manière plus explicite à la résistance arabe de remplir «son rôle de soutien» au peuple palestinien. «D’autant que cette question a servi de modèle au Liban qui a libéré son territoire», indique le porte-parole d’Ahmed Jibril. Quoi qu’il en soit, et à défaut d’ouvrir l’ensemble des frontières avec Israël, toutes les frontières avec l’État hébreu, y compris la ligne bleue au Liban, deviendront perméables aux infiltrations palestiniennes, souligne le responsable du FPLP-CG. «Si les Arabes continuent de réprimer la résistance de l’extérieur, nous allons bientôt voir des Palestiniens s’infiltrer à partir des frontières jordanienne, égyptienne, syrienne et libanaise», affirme Abou Rouchdi. «Pensez-vous réellement que la venue de Powell dans la région devait déboucher sur un cessez-le-feu dans les territoires occupés ?», s’interroge le responsable palestinien . «Tout comme celle de Dick Cheney (le vice-président US), et d’Anthony Zinni (l’envoyé spécial américain), la visite du chef du département d’État s’inscrit dans le cadre d’un plan bien plus global, dit-il. Powell est venu mettre fin à l’intifada et discuter avec les Arabes de l’éventualité d’une attaque contre l’Irak», conclut Abou Rouchdi. Jeanine JALKH
L’escale du secrétaire d’État américain Colin Powell au Liban et en Syrie aura eu l’effet magique de faire taire les canons dans le secteur de Chebaa et d’éloigner, du moins pour le moment, le spectre d’un embrasement généralisé. Le message du chef de la diplomatie américaine était on ne peut plus clair : éviter l’extension du conflit à partir de la «ligne...