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Actualités - ANALYSE

Liban-Europe -La Commission européenne qualifie d’« erreur stratégique » la demande libanaise

La réponse européenne à la requête libano-syrienne ne s’est pas fait attendre. Quelques heures après que le délégué de l’Union européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, eut transmis au chef de la diplomatie espagnole José Piqué (dont le pays assume actuellement la présidence tournante de l’UE) le texte de la demande, la Commission européenne annonçait qu’Israël ne sera pas exclu de la conférence de Valence. «L’appartenance d’Israël au processus de Barcelone est un élément constitutif de ce processus. La présence d’Israël à Valence est essentielle pour la réussite de cette conférence», a déclaré à l’AFP le porte-parole du commissaire européen chargé des Relations extérieures, Chris Patten. Dans le même temps, M. Renauld affirmait, dans une déclaration à l’AFP aussi, que ce serait une «erreur» de reporter la conférence euro-méditerranéenne, après la demande du Liban et de la Syrie qu’Israël n’y soit pas admis. «La Commission européenne, a-t-il dit, juge que ce serait une erreur que Barcelone soit l’otage du processus de paix» au Proche-Orient. Et d’ajouter : «Ce serait l’échec du processus de Barcelone que de reporter la conférence». «Il est évident que la souffrance du peuple palestinien sera en tête de l’ordre du jour de la conférence ministérielle prévue les 22 et 23 avril (soit lundi et mardi prochains) à Valence. C’est l’occasion de confronter Israël à ses responsabilités», a-t-il déclaré. «Pour la Commission, cette conférence est plus importante que jamais. Tout le processus de Barcelone est justement basé sur la possibilité donnée à chacun de fournir ou d’obtenir des explications franches, mêmes brutales», a encore dit M. Renauld. De source diplomatique européenne à Beyrouth, on a même été jusqu’à qualifier la position libanaise et syrienne d’«erreur stratégique et politique inacceptable». Selon la même source, la Commission européenne a pris acte «avec stupeur» du texte de la demande que M. Hammoud lui a fait parvenir. Mais la réaction européenne ne veut pas pour autant dire que l’UE se tient aux côtés d’Israël, prend-on soin de préciser de même source, en rappelant toutes les prises de position européennes contre les crimes commis par les Israéliens dans les territoires autonomes palestiniens. Si la Commission européenne a opposé une fin de non-recevoir à la demande libano-syrienne, c’est parce qu’elle est contraire à l’esprit même du processus de Barcelone, qui constitue, selon la source, «un instrument de dialogue entre les partenaires européens et méditerranéens». C’est d’ailleurs pour cette même raison que l’UE ne peut pas suspendre la participation d’Israël à ce processus, a-t-on ajouté de mêmes sources. Dans le même ordre d’idées, des sources de la Commission européenne à Bruxelles se sont prononcées contre un boycottage libanais et syrien de la conférence de Valence, tout en faisant remarquer que Beyrouth et Damas n’ont toujours pas confirmé leur présence à la réunion de lundi et en rappelant que les deux pays n’avaient pas assisté à la réunion euro-méditérranéenne de Marseille, en février 2000, pour protester également contre le fait que l’Union européenne n’avait pas adopté une position ferme contre les Israéliens. Un boycottage libanais et syrien ne servira à rien, selon les mêmes sources, qui précisent que les incursions israéliennes en territoires palestiniens et les agressions israéliennes inhumaines contre le peuple palestinien seront en tête de l’ordre du jour politique des assises de Valence et qu’elles feront donc l’objet d’une discussion, nécessaire même si elle doit être houleuse. De mêmes sources, on affirme que des contacts diplomatiques intensifs seront entrepris par les Européens avec Beyrouth et Damas pour les encourager à prendre part à la conférence, en relevant que le Liban et la Syrie s’efforcent pour le moment de rallier les pays arabes riverains de la Méditerranée à leur position. Elles ont dans le même temps affirmé ignorer quel sera le sort de l’accord d’association entre le Liban et l’Union européenne, négocié depuis sept ans, et que M. Hammoud doit signer lundi à 17h à Valence, en même temps qu’un accord intérimaire d’accompagnement, en marge de la conférence euro-méditerranéenne.
La réponse européenne à la requête libano-syrienne ne s’est pas fait attendre. Quelques heures après que le délégué de l’Union européenne à Beyrouth, Patrick Renauld, eut transmis au chef de la diplomatie espagnole José Piqué (dont le pays assume actuellement la présidence tournante de l’UE) le texte de la demande, la Commission européenne annonçait qu’Israël ne...