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Actualités - CHRONOLOGIE

Explosion de Djerba - Le chauffeur du camion-citerne qui a sauté est un suspect Tunis n’écarte plus la thèse d’un attentat (photo)

Les autorités tunisiennes ont, pour la première fois mardi, admis que l’explosion d’un camion-citerne le 11 avril, devant la synagogue de Djerba, pourrait être un attentat, en qualifiant le chauffeur de «suspect» ayant des liens avec l’Allemagne. Tunis avait pour l’instant assuré qu’il s’agissait d’une explosion accidentelle, démentant formellement l’hypothèse d’un attentat, avancée notamment en Allemagne. L’explosion, survenue devant la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique située sur l’île touristique de Djerba, dans le sud tunisien, a coûté la vie à dix Allemands, trois Tunisiens, un Franco-Tunisien et un Français. Mardi, dans un communiqué, les autorités tunisiennes ont affirmé que le chauffeur du camion, mort carbonisé, avait été identifié, comme une personne «résidant habituellement avec sa famille à Lyon (sud-est de la France)», sans précision d’identité, d’âge ni de nationalité. «L’enquête se poursuit sans négliger aucune piste ou direction (...) y compris les liens qu’entretenait le suspect avec des éléments résidant en Allemagne», lit-on dans le communiqué officiel. Tunis poursuit ses investigations dans «le contexte des actes dirigés contre les lieux de culte juif dans certains pays européens», citant la France et l’Ukraine, où des actes antisémites ont été commis ces dernières semaines. «Les autorités judiciaires et sécuritaires tunisiennes poursuivent leur enquête en coordination avec les parties étrangères concernées, à savoir, les polices allemande et française», indique le communiqué. Revendication d’el-Qaëda ? S’agissant de la revendication de l’explosion par el-Qaëda, publiée par un journal arabe, on indique de source officielle à Tunis que «sa publication tardive et l’impossibilité d’authentifier son origine jettent un doute sur sa crédibilité». Le quotidien arabe al-Qods al-Arabi a publié dans son édition de mardi ce qu’il affirme être une revendication par le réseau el-Qaëda d’Oussama Ben Laden de «l’opération-suicide» contre la synagogue de Djerba, «en réponse aux crimes israéliens contre le peuple palestinien». Le communiqué publié par le journal arabe et signé du «commandement de l’armée islamique pour la libération des lieux saints», mentionne le nom du «martyr» tunisien Nizar ben Mohamed Nawar, alias Saïf el-Dine el-Tounsi, comme étant l’auteur de l’attentat. Les révélations des autorités tunisiennes ont suivi l’annonce par le parquet fédéral allemand de Karlsruhe (sud-ouest) de l’arrestation d’une personne soupçonnée d’avoir été en contact avec des responsables de l’explosion de Djerba. Cet homme a été par la suite remis en liberté «faute d’indice probant», a indiqué le parquet fédéral à Karlsruhe (sud-ouest). Selon l’hebdomadaire allemand Stern à paraître demain, le conducteur ou le copilote du camion ont vraisemblablement appelé un contact en Allemagne, que les autorités allemandes soupçonnent d’appartenir à la mouvance terroriste islamiste d’el-Qaëda. Enfin, des témoignages publiés en France vont dans le même sens que celui d’un touriste allemand pour renforcer la thèse de l’attentat. Selon deux femmes du Mans (France), qui se trouvaient dans la synagogue de la Ghriba, le camion-citerne qui a explosé était simplement garé près de l’entrée de l’édifice. Selon le témoignage du touriste allemand au journal populaire allemand Bild am Sonntag, paru dimanche, le camion s’était «garé directement devant l’entrée de la synagogue». Aucun témoignage ne décrit, en Tunisie, l’état du camion après qu’il eut explosé, ce dernier ayant été dégagé et les environs de la synagogue nettoyés. À Tunis, un membre influent de la communauté juive avait indiqué que le camion avait appartenu à un juif de Djerba, qui l’aurait revendu sans qu’il y ait eu régularisation de papiers. Son dernier propriétaire serait un habitant de Ben Guerdane (extrême sud-est tunisien, près de la frontière libyenne). Les autorités tunisiennes n’ont pas démenti cette version.
Les autorités tunisiennes ont, pour la première fois mardi, admis que l’explosion d’un camion-citerne le 11 avril, devant la synagogue de Djerba, pourrait être un attentat, en qualifiant le chauffeur de «suspect» ayant des liens avec l’Allemagne. Tunis avait pour l’instant assuré qu’il s’agissait d’une explosion accidentelle, démentant formellement l’hypothèse...