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Actualités - OPINION

Privatisation - Priorité au téléphone cellulaire La conjoncture régionale freine les investissements au Liban

Cette année sera-t-elle effectivement celle de la privatisation, comme annoncé par le Premier ministre Rafic Hariri dans sa réponse aux interventions des députés à l’issue du débat budgétaire ? Rien n’indique en tout cas que le processus soit en bonne voie de réalisation. De fait, alors que, par exemple, le gouvernement aurait dû décider jeudi dernier du montant des indemnités à accorder aux compagnies de téléphonie mobile, on constate que le Conseil des ministres n’a même pas abordé la question. Le ministre des Télécommunications Jean-Louis Cardahi avait déjà averti que le dossier intéressait plus d’une partie et qu’il s’employait pour sa part à le gérer de la manière la plus transparente et la plus intègre qui soit, en ayant à cœur l’intérêt public. Avec l’aide des services de sécurité concernés, il a ainsi réussi à fermer jusqu’à présent plus de 64 bureaux piratant les communications téléphoniques internationales. D’autre part, M. Cardahi espère que la vente des deux licences de téléphone mobile ouvrira la voie à la concurrence et donc à une baisse des tarifs des communications. Mais il y a des obstacles à cette vente. La commission parlementaire de l’Administration n’a pas encore examiné la nouvelle loi sur les télécommunications. L’aspect légal ne représente évidemment pas la seule difficulté dans la mesure où l’on n’est toujours pas d’accord dans les milieux officiels sur la méthode de privatisation qui permettrait de vendre les licences au prix fort. D’aucuns prônent ainsi une entente à l’amiable avec les deux compagnies, LibanCell et Cellis, alors que d’autres préféreraient avoir recours à des appels d’offre ordinaires, garants de transparence. En fait, si le gouvernement adopte ce dernier mode de privatisation, le principal inconvénient sera la lenteur du procédé, d’autant plus que les circonstances politiques régionales ne se prêtent pas beaucoup aux investissements. En tout état de cause, les pronostics du gouvernement ne correspondent pas nécessairement à la réalité. C’est du moins l’avis de certains experts, qui estiment que les conditions optimales pour une privatisation des entreprises publiques ne sont pas encore réunies ni sur le plan régional ni sur le plan intérieur. Qui plus est, d’aucuns évaluent à cinq ou six milliards de dollars le montant qui proviendrait des privatisations, un montant qui ne suffit pas à rembourser la dette publique. Les cinq milliards permettraient en effet de régler seulement une partie de la dette interne. Vingt pour cent de ces rentrées seraient d’origine extérieure et 80 % d’origine libanaise. En outre, le gouvernement espère et compte obtenir des États, des institutions financières et des fonds internationaux quelque cinq autres milliards de dollars. Au terme du débat budgétaire, le Premier ministre Hariri avait notamment déclaré : «Si le Liban ne réussit pas à privatiser les compagnies de téléphone cellulaire, l’EDL et la Régie des tabacs dans le courant de cette année, nous aurons un sérieux problème». Qui, dans ces conditions, serait disposé à assumer la responsabilité d’un retard dans le processus de privatisation, du remboursement de la dette publique et d’une crise économique aux conséquences sociales catastrophiques ? Émile KHOURY
Cette année sera-t-elle effectivement celle de la privatisation, comme annoncé par le Premier ministre Rafic Hariri dans sa réponse aux interventions des députés à l’issue du débat budgétaire ? Rien n’indique en tout cas que le processus soit en bonne voie de réalisation. De fait, alors que, par exemple, le gouvernement aurait dû décider jeudi dernier du montant des...