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Actualités - OPINION

Charité bien ordonnée

C’est un impératif, un ordre, il faut donner. C’est donc une charité bien ordonnée. Qui commence peut-être par soi-même, comme le veut l’adage. Un épiphénomène aussi universel que louable, le téléthon. L’humanitaire étant à la mode (on aurait aimé qu’il le fût du temps du Biafra), tout le monde y va de son obole pour panser les blessures, atténuer la faim, adoucir les dures épreuves des Palestiniens. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, l’arnaque se glisse vite dans cette brèche fructueuse. Et on l’a vue à l’œuvre même sur les ruines fumantes du World Trade Center, plusieurs déclarations de pertes de proches, pour des indemnités, se révélant archi-fausses. Alors, comme la nature humaine est également suspicieuse, surtout quand elle baigne dans un décor chatoyant de corruption ancestrale, on se demande, ici et maintenant : où vont les fonds que tout le monde recueille de tout le monde, les partis des autres partis, les instances spirituelles des autres communautés, les associations caritatives des autres œuvres de bienfaisance. Et probablement, en bout de course, l’État de tous les contribuables, sous forme d’un timbre fiscal comme celui du séisme de 1956 (10 piastres au départ) que l’on continue de payer. Mais si l’afflux de sous est certain, la destination l’est beaucoup moins. Très peu en fait quand on sait, par exemple, que personne ne peut entrer à Ramallah. Alors, si la générosité va bien, comment vont les fonds ? La réponse doit être du côté d’Allah : les voies de la Providence sont impénétrables. Surtout, sans doute, en matière de gestes charitables. J.I.
C’est un impératif, un ordre, il faut donner. C’est donc une charité bien ordonnée. Qui commence peut-être par soi-même, comme le veut l’adage. Un épiphénomène aussi universel que louable, le téléthon. L’humanitaire étant à la mode (on aurait aimé qu’il le fût du temps du Biafra), tout le monde y va de son obole pour panser les blessures, atténuer la faim,...