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Actualités - OPINION

Supputations à Beyrouth sur des lignes rouges américaines

Selon des pôles locaux, Washington conditionne son feu vert à Sharon par les lignes rouges suivantes : – Pas d’atteinte à l’intégrité physique d’Arafat qu’il est également interdit d’exiler. Le leader palestinien, assiégé, connaît une popularité sans pareille parmi les siens. Et il a trouvé beaucoup d’empathie à l’extérieur. – Pas question de bouter les Palestiniens des territoires hors de chez eux, pour un nouvel exode massif ou un transfert en Jordanie ou au Liban. Car la question palestinienne en deviendrait par trop compliquée. – Délais rapprochés pour la neutralisation des radicaux que Sharon qualifie de terroristes. Il serait question d’une marge de trois semaines seulement. Après quoi il serait impossible de réfréner la montée de colère des pays arabes ou musulmans, voire l’irritation de l’Europe, Russie en tête. Il est facile d’imaginer, au vu des manifestations de masse actuelles, que les pays arabes modérés qui ont établi des relations avec Israël seraient obligés de les rompre. Sans parler d’autres effets sur la situation interne de ces régimes proches des USA. Même les accords de paix déjà conclus risqueraient d’être abrogés. Si Sharon devait outrepasser ces prescriptions US. – De son côté, l’Union européenne peut demander la convocation du Conseil de sécurité en vue d’une nouvelle résolution exigeant qu’Israël se retire et desserre l’étau sur le peuple palestinien comme sur Arafat. Le Conseil a certes déjà enjoint aux Israéliens de quitter Ramallah ainsi que les villes palestiniennes et de respecter le cessez-le-feu. Mais il n’a fixé aucun délai et n’a pas demandé la levée du siège d’Arafat. Des omissions dues sans doute à des pressions américaines, Washington souhaitant laisser à Sharon la bride sur le cou pendant un certain temps. Durant lequel Arafat resterait coupé de contacts, ce qui serait une façon habile de le renflouer. En lui permettant de se laver les mains du plan appliqué, auquel il n’aurait pas pu participer d’une manière ou d’une autre, et de ne pas dresser les radicaux palestiniens contre lui. – Si Sharon devait effectivement réussir à étouffer dans l’œuf les nids de ce qu’il appelle le terrorisme, en éradiquant les opérations-suicide en Israël, les Américains et les Occidentaux veilleraient à assurer la reprise des pourparlers de paix. Aussi bien du reste sur le volet syrien (et libanais) que sur le front palestinien. En base de l’initiative saoudienne avalisée par le sommet arabe de Beyrouth. Dans ce cas de figure, soulignent les mêmes sources, ce serait une paix dite des braves. Entre deux vainqueurs : Arafat, redevenu leader unique sur lequel personne ne pourrait surenchérir ; et Sharon, qui aurait maté aux yeux de son opinion le dragon de l’activisme dit terroriste. – Mais s’il échouait, ce que la majorité des observateurs estime hautement probable, si les attentats devaient se poursuivre malgré les rafles et les tueries perpétrées par les forces israéliennes, alors il tomberait. Pour être vraisemblablement remplacé par une figure de proue plus modérée. Qui exécuterait les résolutions de l’Onu et se soumettrait aux principes de Madrid. Du coup, Arafat apparaîtrait comme l’homme qui aurait réussi à faire chuter successivement, en leur tenant tête, trois chefs israéliens, Netanyahu, Barak et Sharon. Mais ce que ces sources ne disent pas c’est quel serait le saut dans l’inconnu, dans la région tout entière, si la violence devait se perpétuer. Émile KHOURY
Selon des pôles locaux, Washington conditionne son feu vert à Sharon par les lignes rouges suivantes : – Pas d’atteinte à l’intégrité physique d’Arafat qu’il est également interdit d’exiler. Le leader palestinien, assiégé, connaît une popularité sans pareille parmi les siens. Et il a trouvé beaucoup d’empathie à l’extérieur. – Pas question de bouter les...