Les officiers et militaires israéliens signataires du récent appel au refus de servir dans les territoires palestiniens ont affirmé hier qu’ils refuseraient de prendre part à «une nouvelle occupation» de ces territoires. «La mobilisation des réservistes pour une nouvelle réoccupation des Territoires n’est pas une opération destinée à défendre les intérêts et les frontières d’Israël et nous n’y prendrons pas part», affirment-ils dans un encart publié hier par le quotidien Haaretz. «Le gouvernement israélien a déclenché une opération destructrice dont l’ampleur et les conséquences sont encore difficiles à estimer», estiment ces réservistes, évoquant l’offensive militaire lancée depuis vendredi par le gouvernement du Premier ministre israélien Ariel Sharon en Cisjordanie dans la foulée des récents attentats meurtriers qui ont frappé Israël. «C’est la guerre de dupes d’une direction (nationale) qui préfère enfouir sa tête dans le sable et user l’armée israélienne dans la boue des territoires» palestiniens, écrivent-ils. «Cette guerre provoquera des pertes inutiles en vies humaines de civils et de soldats et accroîtra parmi nous les attentats cruels», poursuivent-ils, dressant un parallèle avec la désastreuse équipée militaire israélienne du Liban, de juin 1982, dont M. Sharon, à l’époque ministre de la Défense, fut le maître d’œuvre. «Nous savons tous comment cela finira. Nous étions tous au Liban. Nous n’attendrons pas un nouveau Sabra et Chatila afin de lutter contre cette folie», concluent les officiers et militaires insoumis. Le 25 janvier, 52 officiers et militaires israéliens avaient publiquement affirmé qu’ils refuseraient de servir dans les territoires palestiniens. Le groupe affirme compter aujourd’hui 400 signataires.