La politique au Salon du livre de Paris

La polémique franco-italienne lancée en janvier par la ministre de la Culture, Catherine Tasca, contre Silvio Berlusconi et la campagne électorale française donnent une coloration très politique au 22e Salon du livre de Paris, qui se tient, comme chaque année, porte de Versailles du 22 au 27 mars, avec l’Italie, succédant à l’Allemagne, comme pays invité d’honneur. Inauguré ces dernières années par Jacques Chirac et le chef d’État ou de gouvernement du pays invité, le Salon le sera cette année par Mme Tasca, M. Chirac se trouvant à la conférence de l’Onu sur l’aide au développement à Monterrey (Mexique). Hostile à la politique culturelle mise en œuvre dans la péninsule, Mme Tasca se refusait à côtoyer à cette occasion le chef du gouvernement italien qui, de toute façon, ne viendra pas à Paris. Des auteurs comme Pietro Citati, Umberto Eco, Valerio Evangelisti, Marcello Fois, Erri de Luca, Claudio Magris ou Mario Rigoni Stern feront partie de la délégation de 60 romanciers, essayistes, poètes ou écrivains pour la jeunesse, invités par les deux gouvernements. L’essayiste Pietro Citati a dit «n’avoir aucune intention de parler de l’immense bêtise, des deux côtés, de la politique italienne» et vouloir s’exprimer seulement sur les livres. D’autres, comme Andrea Camilleri ou Vincenzo Consolo, viendront à Paris à leurs frais en signe de protestation contre la politique de M. Berlusconi. L’Italie sera présente au cœur de l’immense hall 1 avec un pavillon de 660 m2 abritant une librairie de 2 000 ouvrages italiens et français, et un forum de rencontres. L’architecte Pier Luigi Pizzi s’est inspiré de la bibliothèque palatine de Parme (XVIIIe siècle) pour édifier ce porte-drapeau de la culture italienne.