Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Battle toujours aussi curieux des résultats de la visite de Ezzat Ibrahim

L’ambassadeur des États-Unis faisait hier preuve d’une aussi grande curiosité que la veille au sujet des entretiens à Beyrouth du vice-président du Conseil irakien de commandement de la révolution Ezzat Ibrahim et du ministre irakien des Affaires étrangères Nagi Hadithi. Les 22 heures passées au Liban par les deux responsables irakiens ont à la fois intrigué et inquiété Washington. Vincent Battle a poursuivi hier ses investigations à ce sujet, en rencontrant le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. La veille, il avait demandé d’urgence à rencontrer le Premier ministre Rafic Hariri. En réponse à ses interrogations, le diplomate américain a eu droit à des explications aussi banales que possible. Il est normal, ont fait valoir les responsables, que l’Irak, qui participe au sommet de Beyrouth, envoie un haut responsable en éclaireur, comme l’ont fait du reste d’autres pays, comme l’Arabie saoudite. Et rien n’empêche que la personne en question soit le chef de la délégation irakienne qui participera au sommet, ont-ils ajouté. Selon des sources bien informées, les États-Unis, qui font tout pour empêcher que l’Irak ne figure en tant que tel à l’agenda du prochain sommet de Beyrouth, ont reçu l’assurance que, à tout le moins, les rapports Irak-Koweït n’ont pas figuré à l’agenda de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui vient de se tenir au Caire, pour établir l’ordre du jour du sommet. Par ailleurs, l’ambassadeur américain aurait demandé si le Liban a signé un accord établissant une zone franche avec l’Irak, et aurait reçu comme réponse que cet accord sera signé après le sommet. Au sujet de la nature de cet accord, le diplomate a reçu l’assurance qu’il ne déborde pas le cadre de la résolution du Conseil de sécurité pétrole contre nourriture, et qu’avant le Liban, l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, la Tunisie et le Yémen ont signé. Au sujet de l’opération de Schlomi, dans le nord israélien, que l’État hébreu tente d’imputer soit à un homme entraîné par le Hezbollah, soit à un homme infiltré à partir du Liban, les responsables libanais ont assuré à Battle qu’aucun coup de feu n’a été tiré à partir du Liban en direction d’Israël, et que la FINUL peut s’en porter garante. Même les enquêteurs israéliens se sont refusés à endosser la version d’un tireur infiltré à partir du Liban, a-t-on ajouté. Au sujet de la résolution 1397 de l’Onu évoquant, pour la première fois, l’idée d’un «État palestinien», le Liban a formulé, à l’adresse de M. Battle, les remarques suivantes : – La résolution ne fait aucune allusion à l’occupation israélienne. – Elle se contente de citer les résolutions 242 et 338, sans exiger leur application. – Les frontières des États palestinien et israélien évoqués, et leur capitale respective, ne sont pas précisées. – La question des réfugiés palestiniens et la résolution 194 sont passées sous silence. – Les efforts du prince Abdallah sont signalés, mais la résolution ne les appuie pas. – Les propos sur l’État palestinien restent vagues. – La résolution n’est pas globale, puisqu’elle ne signale que les États israélien et palestinien. La 1397 et la 425 Personne n’ayant demandé au Liban d’appuyer cette résolution, Beyrouth ne se considère pas tenu de se prononcer à ce propos, a-t-on encore fait valoir à l’adresse du diplomate. La résolution en question pourrait donc connaître le sort de bien d’autres qui l’ont précédée. Ainsi, la résolution 425 n’a toujours pas été pleinement appliquée, et des Libanais sont toujours détenus dans des geôles israéliennes, tandis que les réfugiés palestiniens du Liban attendent toujours qu’on leur reconnaisse un droit au retour. Les responsables ont également relevé que la résolution 1397 n’a pas été débattue en Conseil de sécurité, mais que son vote en l’espace de 14 minutes signifie qu’elle a été «parachutée», alors que la résolution préparée par les pays arabes a été rejetée, parce qu’elle a clairement fait mention de l’occupation israélienne et à la nécessité de proclamer un État palestinien avec Jérusalem pour capitale. Cette résolution «timide» a pour but de donner de la crédibilité, pour l’essentiel, au plan Tenet et au rapport Mitchell, a-t-on conclu de source libanaise. Rendant compte de son entretien avec M. Hammoud, l’ambassadeur américain a déclaré : «Nous avons parlé généralement des préparatifs du sommet arabe et de ce qu’il pourrait donner». M. Battle a manifesté son intention de rencontrer tous les dirigeants libanais ainsi que les membres du gouvernement. Battle a indiqué que «les contacts engagés entre les différents dirigeants arabes au cours des deux dernières semaines sont un indice très positif de la possibilité de parvenir à une position forte et coordonnée, qui serait d’une aide extraordinaire en direction de la concrétisation de la paix au Moyen-Orient». Enfin, le diplomate a mis en parallèle ces contacts entre dirigeants arabes et les entretiens du vice-président américain Dick Cheney dans plusieurs pays arabes et a renouvelé l’engagement de son pays en faveur de la paix. Khalil FLEYHANE
L’ambassadeur des États-Unis faisait hier preuve d’une aussi grande curiosité que la veille au sujet des entretiens à Beyrouth du vice-président du Conseil irakien de commandement de la révolution Ezzat Ibrahim et du ministre irakien des Affaires étrangères Nagi Hadithi. Les 22 heures passées au Liban par les deux responsables irakiens ont à la fois intrigué et inquiété...