Les Quinze de l’Union européenne (UE) se sont concertés hier à Bruxelles, avant le sommet européen de Barcelone à la fin de la semaine, sur les moyens de favoriser la reprise du dialogue au Proche-Orient à la faveur des dernières avancées israéliennes en direction des Palestiniens. «Les Européens doivent s’exprimer rapidement pour soutenir cet infléchissement qui était indispensable», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, en commentant les déclarations récentes faites par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. Mais le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a déclaré qu’il «ne faudrait pas que la (liberté de mouvement de Yasser Arafat) s’arrête aux territoires palestiniens». «Il y a un consensus réel entre les Quinze pour dire à Barcelone qu’il faut simultanément tout faire pour arrêter la violence et en même temps rouvrir une négociation politique», a souligné Hubert Védrine. Selon lui, le rôle des Européens est de «favoriser» la relance de la recherche de la paix, après les déclarations d’Ariel Sharon, mais aussi la décision des États-Unis de s’impliquer de nouveau avec la prochaine venue au Proche-Orient de l’émissaire américain, Anthony Zinni. «Il faut dans les jours qui viennent formuler précisément les idées européennes de façon à favoriser cette évolution américaine, cette évolution israélienne», a expliqué Hubert Védrine. Les Quinze n’ont pas publié de déclaration officielle sur le Proche-Orient à l’issue de leur conseil ministériel, préférant reporter un tel scénario au sommet des chefs d’État et de gouvernement européens à Barcelone, les 15 et 16 mars. La porte-parole du haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, Javier Solana, a souligné le souhait des Européens d’entreprendre des «actions diplomatiques coordonnées» avec les Américains. Mais Hubert Védrine a qualifié de «peut-être un peu précipitée» l’éventualité d’une initiative conjointe avec les États-Unis. Josep Piqué a souligné pour sa part que les Européens et les Américains allaient devoir «remettre ensemble le processus de paix sur les rails». Le sommet européen de Barcelone interviendra à quelques jours du sommet de la Ligue arabe, les 27 et 28 mars à Beyrouth, au cours duquel l’initiative de paix saoudienne devrait être présentée. Josep Piqué a exprimé le souhait que Yasser Arafat puisse participer au sommet de la Ligue arabe. Réunion aujourd’hui du Conseil de sécurité Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra aujourd’hui une réunion publique sur la situation au Proche-Orient, a annoncé Ole Peter Kolby, l’ambassadeur norvégien qui en assure actuellement la présidence tournante. M. Kolby a annoncé la tenue de cette réunion exceptionnelle qui, selon le porte-parole des Nations unies, Fred Eckhard, a été demandée par le secrétaire général, Kofi Annan, à l’ouverture de la session publique du conseil consacrée hier à l’analyse de la situation en Somalie. Une proposition du Mouvement des pays non alignés d’inviter au siège des Nations unies à New York le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, pourrait, selon une source diplomatique, y être discutée. Le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure vendredi dernier, en raison de divergences entre ses 15 membres, de se mettre d’accord sur un projet de déclaration exigeant la cessation immédiate de tous les actes de violence et la reprise des négociations.