Cinq ans de travaux forcés pour une faussaire septuagénaire

Conformément aux dispositions des articles 454 et 459 du code pénal, la cour criminelle du Mont-Liban a condamné Josepha Rouhana Melhem à une peine de cinq ans de travaux forcés, assortie d’une amende de 50 millions de livres libanaises à verser à son frère, Albert Rouhana Melhem, à titre d’indemnités. Josepha, 71 ans, vivait avec sa sœur Greta à qui elle consacrait tout son temps, cette dernière souffrant d’une maladie incurable. Reconnaissante à sa sœur et à son dévouement, Greta avait fait de Josepha sa légataire universelle, sans toutefois enregistrer son testament, pourtant écrit de sa propre main, auprès d’un notaire. Elle laissait à Josepha des biens immobiliers à Kornet Chehwan et à Douma (Koura), ainsi que des sommes d’argent considérables placées dans des comptes en banque. À la mort de Greta, Josepha s’est dirigée chez le notaire le plus proche, le testament et la carte d’identité de sa sœur en poche. Là, profitant de sa grande ressemblance avec sa sœur défunte, elle se fait passer pour cette dernière et fait enregistrer le testament dans les règles. Elle était accompagnée dans sa démarche du dénommé Artine dont l’identité complète demeure inconnue. Elle s’est ensuite rendue auprès de son avocat pour lui demander de mettre à exécution les clauses du testament, non sans avoir auparavant changé la date d’enregistrement de ce document du 14 février 2001 au 14 octobre 1998. Le plan tramé par la septuagénaire aurait fonctionné à merveille si son frère, Albert Rouhana Melhem, n’avait eu vent des démarches effectuées par Josepha et n’avait porté plainte.