L’accord de Taëf Gemayel exige des explications de Hariri

L’éditorial d’el-Fadl Chalak, rédacteur en chef du quotidien al-Mostaqbal, continue à susciter des réactions généralement négatives dans la mesure où celui-ci s’était félicité dans son article de l’abolition de la protection des agences exclusives. Il avait notamment souligné la nécessité de procéder à un rééquilibrage des rôles économiques dans la société libanaise, le rééquilibrage politique ayant été réalisé par le biais de l’accord de Taëf. C’est ainsi qu’à l’issue d’un entretien avec le métropolite Élias Audeh, l’ancien président Amine Gemayel a estimé que le Premier ministre Rafic Hariri devait des explications à l’opinion publique. «Est-ce donc là son interprétation de l’accord de Taëf ? Une redistribution de la fortune nationale ?» s’est demandé M. Gemayel avant de poursuivre : «Quand nous disions qu’il y avait des fractions opprimées dans le pays, on nous accusait d’exagération. Ces accusations d’exagération sont désormais d’autant plus infondées qu’une source responsable a publié des propos très clairs dans ce sens». Pour l’ancien chef de l’État, il ne fait pas de doute qu’une telle attitude ébranle la confiance dans les institutions politiques et économiques du pays. Dans ce cadre, il soupçonne les autorités de vouloir remettre en question «le tissu social libanais». «C’est une chose qu’une partie veut décider au détriment d’une autre. Or ce n’est pas du tout dans cet esprit que la conférence de Taëf s’est déroulée», a ajouté l’ancien président de la République avant de mettre en garde contre la marginalisation d’une part importante de la population par le biais des services de renseignements. De son côté, le député Jean Ogassapian (du bloc Hariri) a voulu minimiser la portée de l’éditorial susmentionné, déclarant à ce sujet, et en allusion à l’abolition des agences exclusives : «Ne donnons pas une dimension confessionnelle à tout ce qui se passe dans le pays».