Liban-Sud Israël va réduire ses survols du fait de la DCA du Hezbollah, selon « Haaretz »

L’aviation militaire israélienne a décidé de réduire ses survols aériens du territoire libanais en raison de l’intensification des tirs de DCA du Hezbollah, a indiqué hier le quotidien Haaretz, citant des sources de l’armée de l’État hébreu. Selon le journal, les survols «vont se poursuivre, mais seulement quand ils sont nécessaires et quand il est difficile pour les canonniers du Hezbollah d’identifier les appareils et d’ouvrir le feu dans leur direction». Le quotidien note qu’Israël avait promis, au moment de son retrait du Liban-Sud, en mai 2000, de mettre un terme à ses survols du Liban, mais qu’il avait dû «retirer sa promesse et reprendre les survols après que le Hezbollah eut renouvelé ses attaques (dans le secteur des fermes de Chebaa) et enlevé trois soldats israéliens», en octobre 2000. Le journal affirme que la défense antiaérienne du Hezbollah, «formée de bouches obsolètes de 57 mm, ne constitue aucune menace pour les avions israéliens», mais que la décision de «modifier la politique de survols» a été prise parce que «le bruit de la canonnade est relativement gênant» et que des éclats d’obus tirés par la DCA atteignent parfois les agglomérations du nord d’Israël. Il y a quelques semaines, l’Onu et les États-Unis avaient mis en garde contre d’éventuelles représailles israéliennes contre le Liban si des éclats d’obus tirés contre les appareils israéliens faisaient des victimes civiles dans le nord de l’État hébreu. Citant une source militaire israélienne haut gradée, le Haaretz estime que la décision du Hezbollah de recourir depuis quelques mois aux tirs de DCA contre les avions qui survolent le Liban s’explique par le fait que la formation intégriste «cherche un prétexte pour maintenir la tension avec Israël». «La difficulté de frapper les soldats israéliens (dans les fermes de Chebaa) après le 11 septembre et le fait que les dernières tentatives d’attaques menées dans ce secteur n’ont pas fait de victime ont contraint le Hezbollah à changer de tactique», ajoute le journal, affirmant par ailleurs que la Syrie «continue de freiner les ardeurs offensives» du parti, «du fait de ses propres préoccupations quant à l’état de ses relations avec Washington après le 11 septembre».